jeudi 5 avril 2007 par Nord-Sud

Des experts politiques? et des personnes qui ne manquent certainement pas de bonnes intentions s'interrogent sur les capacités du nouveau Premier ministre à conduire ses charges. Ils se donnent des airs soucieux et se lamentent sur les handicaps susceptibles de coincer le successeur de Charles Konan Banny. Parmi les soucis de ce beau monde figure le manque d'expérience du nouveau locataire de la primature dans la gestion des affaires de l'Etat. Soro Guillaume, c'est de lui qu'il s'agit n'a pas travaillé dans une entreprise ; il n'a pas exercé de responsabilité dans une administration publique. Tels sont quelques uns des arguments massue avancés par ces analystes qui veulent bien ameuter l'opinion s'interrogeant sur les chances de succès à cette haute fonction d'un bleu. Bien entendu, l'appartenance du concerné à toutes les équipes gouvernementales depuis l'avènement de la transition en mars 2003 est mise sous parenthèse pour les besoins de la cause. Avoir été ministre d'Etat à charge de la Communication, puis ministre d'Etat chargé de la Reconstruction ne donne pas l'expérience suffisante pour conduire un gouvernement dans ce pays. Et pourtant, ceux qui se préoccupent aujourd'hui de cet aspect des choses ont oublié de sonner la cloche en 2000. Octobre de cette année, arrive à la tête du pays un président. Laurent Gbagbo a fait carrière dans l'enseignement et a constitué un parti politique le Front populaire ivoirien. Dans sa trajectoire, il n'a jamais administré un service public ou privé. Certes, celui qui tient la barre a été portée à la tête de institut d'histoire, d'art et d'archéologie de l'université d'Abidjan pendant quelques temps mais en terme de connaissance des rouages de l'administration, cette expérience est bien squelettique. Le chef de l'état actuel ne s'est jamais familiarisé avec un gouvernement. Gbagbo n'a participé à aucun cabinet et a commencé sa propre expérience au sommet comme président de la République. Une charge bien plus élevée que celle de Premier ministre. Et au fond, si cette fameuse expérience était gage du succès, pourquoi alors une personnalité de la trempe de Seydou Diarra dont le CV peut faire l'objet d'un livre, tant les responsabilités exercées aussi bien dans le public que dans le privé sont multiples, a-t-elle été plombée dans ses fonctions de Premier ministre ? Que dire de son successeur Banny qui lui est issu de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest dont il a gravi les marches pour en être le gouverneur ? La fonction de Premier ministre est principalement politique. A ce niveau, il faut avoir du coffre. Pour l'administration, le pays dispose de compétences que le chef du gouvernement doit tout simplement savoir utiliser.

D. Al Seni

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