jeudi 5 avril 2007 par Le Patriote

Une institution ! Chaque année, depuis sa création en 1992 par Guy Maurette alors directeur du centre culturel français Georges Méliès et quelques mordus de ce courant jazz, la capitale du Burkina Faso vit au rythme du festival international de musiques Jazz à Ouaga. L'objectif au départ était, selon Anselme Sawadogo, trésorier général de l'Association Jazz à Ouaga, d'accroître la culture jazzistique des publics de Ouagadougou et du Burkina à travers des actions de sensibilisation telles que des conférences, des expositions, des séances vidéo et cinématographique, de contribuer à la formation des musiciens au Burkina Faso par la rencontre et la confrontation avec d'autres pratiques musicales. Depuis, le festival a accueilli de grosses pointures musicales entre autres Ali Farka Touré, Bembeya Jazz National, Momo Wandel Soumah, Richard Bona, Toumani Diabaté, Rido Bayonne, Fra Fra Sound et aussi fait du chemin. Jazz à Ouaga, avoue Anselme Sawadogo, est devenu au fil des ans une plate-forme privilégiée de diffusion et de promotion de la musique Jazz et ?'apparenté' d'ici et d'ailleurs.
L'événement souffle sur ses quinze bougies du 27 avril au 5 mai prochain, à l'occasion de sa quinzième édition, qui se veut celle de la maturité. Elle s'articulera autour d'une thématique, rôle et place du jazz dans le dialogue des cultures. Nous sommes convaincus à Jazz à Ouaga que chaque culture puise à ses propres racines, mais ne s'épanouit qu'au contact des autres cultures. Il ne s'agit donc pas d'identifier et de préserver toutes les cultures prises isolément, mais au contraire de les revivifier afin d'éviter leur ghettoïsation, de contrecarrer des dérives identitaires et de prévenir des conflits, poursuit Anselme Sawadogo, avant d'insister sur le caractère éclectique de la programmation de cette 15ème édition : Nous inviterons des ensembles multiformes et organiserons des activités d'échange, de partage et de brassage de sorte à démontrer que la musique en général et le jazz en particulier peuvent être de puissants vecteurs de cohésion et jouent un rôle important dans le dialogue des cultures, gage d'un monde de paix et de justice. Jazz à Ouaga 2007, ce sera donc des concerts et rencontres musicales animées par une dizaine d'artistes venus d'Afrique, d'Europe, des Caraïbes et des Etats-Unis. Notamment John Yalley-Kyffy( Côte d'Ivoire), Cheick Tidiane Seck (France/Mali), Samba Touré(Mali) ou encore Belmond Jazz Band(Burkina). Jazz à Ouaga 2007, ce sera également une caravane qui sillonnera quatre villes du pays (Koudougou, Ouahigouya, Ziniaré et Loumbila), un master-class à Bobo-Dioulasso, les 60 temps de Rido Bayonne et surtout des projections de films sur le jazz. Au total, dix concerts de jazz et de musiques associées sont prévus à Ouagadougou et trois à Bobo-Dioulasso. Nous allons permettre à des musiciens de prester dans la communion et l'échange pour transmettre des messages de paix conclut, Anselme Sawadogo, qui travaillera à la coordination de ce festival avec trois autres férus de jazz, Jean-Marie Djiguimde, Abdoulaye Diallo et Roch Ouédraogo, tous membres de l'Association Jazz à Ouaga.
Y.S.
Yacouba Sangaré

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