mercredi 4 avril 2007 par Notre Voie

Ouattara Gnonzié, membre du bureau politique du PDCI-RDA n'a pas répondu hier à la convoncation à lui adressée par le Conseil de discipline de son parti. Le conseil de discipline du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI-RDA), que préside M. Noël Némin, n'a pu entendre hier M. Ouattara Gnonzié, membre du Bureau politique. Ce dernier qui était convoqué avec trois autres militants, ne s'est pas présenté au siège du vieux parti où il devait être entendu pour un certain nombre de faits. Aucune explication officielle n'a été donnée à la défection de ce proche collaborateur de Laurent Dona Fologo, ancien secrétaire général du PDCI et président fondateur du Rassemblement pour la paix (RPP). En revanche, le box des accusés du tribunal? de la plus ancienne formation politique du pays était occupé par trois membres du grand conseil Il s'agit de Tchobon Yéo Brahima, Guèye Jean-Pierre Guéi et Kouamé Koffi Simond. A leur sortie d'audience, les accusés? par la voix de Guèye Jean-Pierre ont indiqué à la presse que les questions de fonds n'ont pas été abordées. Nous avons relevé des vices de procédure qui n'ont pas permis d'aborder le fond du sujet. Nos textes disent par exemple qu'il faut régulièrement adresser des convocations aux gens et non par voie de presse comme ce fut le cas. Séance tenante, ils nous sont remis des convocations. Nous leur avons demandé de nous donner le temps de consulter notre base. Donc la séance a été reportée au 10 avril prochain?, a-t-il dit. Pour sa part, le président du conseil de discipline Noël Némin, s'est astreint à une obligation de réserve. Je n'ai rien à vous dire tant que la procédure entamée n'est pas terminée?, a répondu l'ancien président du Conseil constitutionnel. Junior Dekassan
Drôle de cohabitation à l'ivoirienne
C'est quoi la cohabitation ?
Ce système politique inconnu jusque-là dans la gestion des affaires de l'État est apparu en France en mars 1986. Il repose sur la nécessité offerte à des personnes ou majorités de tendances politiques opposées ou différentes de gouverner ensemble.
François Mittertand est président de la République depuis 1981. En 1986, Jacques Chirac, chef de l'opposition, remporte les élections législatives. Mitterrand lui fait appel au nom du respect qu'il a du suffrage universel qui venait de le désavouer en donnant la majorité à la droite. Il ne pouvait que s'aligner ou démissionner. Il a préféré cohabiter avec son pire ennemi à cause de la France, pour la France !
C'est ce que Gbagbo a fait en Côte d'Ivoire. A cette exception près que, dans le cas ivoirien, ce n'est pas le suffrage universel qui a mis Gbagbo et Soro face-à-face. C'est un lâche coup d'État qui a échoué. Ce malheureux coup a propulsé le novice Soro au devant de la scène politique parce que les autres Espadas de service avaient peur d'assumer ici et maintenant la rébellion qu'ils ont pourtant suscitée. Dès lors, l'on ne comprend plus l'intransigeance de Soro. Lui qui n'a été qu'une mère porteuse d'une rébellion introuvable ne cesse de faire monter les enchères.
De toutes les façons, l'histoire retiendra qu'au lendemain du coup d'État manqué, les responsables avaient tous escaladé des murs pour l'un ou pris la route de l'exil pour l'autre, sans faux-fuyant, et que le seul qui osa lever la main pour dire : c'est nous qui avions voulu faire le coup?, c'est Soro. Si on peut appeler cela mérite, il en a eu. C'est normal qu'il en récolte, dès à présent, les fruits. Quand aux faux braves de derrière les murs, qu'ils nous excusent de leurs revendications ministérielles d'arrière-pensées alimentaires. Être brave, c'est bomber la poitrine devant le danger, pas après. La cohabitation dans laquelle nous vivons n'a pas de père et de mère. Elle est l'enfant adultérin d'un coup d'État avorté et Gbagbo, qui sait retourner les situations, l'a bien retournée en sa faveur pour le malheur des aventuriers putschistes. Et, pourtant, il n'y a pas de quoi en être fiers.


Jacques Préjean

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