mercredi 4 avril 2007 par Notre Voie

S'il est vrai qu'une oraison funèbre est l'occasion de faire le bilan de la vie d'un défunt en guise d'adieu, le présent discours solennel et public sera pour nous une louange à un militant engagé, un camarade de lutte ... Honoré Nango Kangah. Il nous a quittés le dimanche 25 février 2007 à l'âge de 49 ans.
Honoré, dis-nous ce qui s'est passé ce 25 février en fin d'après-midi sur le tronçon Moapé-Adzopé de la nationale 12 ? Pourquoi n'as-tu pas vu un médecin alors que tu ne te sentais pas bien depuis la soirée du samedi 24 février ? Pourquoi ? Pourquoi ?
La réponse est dans le vent comme le chante le poète.
Chers parents et amis, chers camarades,
Celui que nous pleurons, par la constance de son engagement dans la lutte contre les abus, les excès, les injustices et les ténèbres; par sa foi en la Refondation, nous invite à la réflexion sur les trois (3) aspirations qui fonde le socialisme : l'avènement de la République sociale, la maîtrise de notre avenir collectif et l'humanisation de la société. Chers camarades, chers amis, chers frères et s?urs, nous accompagnons ce jour un camarade, un ami, un frère, dans la dernière ligne droite qui mène au repos éternel. Homme de c?ur et homme de générosité, le Seigneur saura lui réserver, à ses côtés, la place qu'il mérite et à laquelle son parcours sur terre le destine. Oui, Honoré a vécu dans la foi chrétienne et ce que Dieu connaît suffit.Oui, Honoré a mené un combat noble et courageux pour que notre pays soit plus juste ; pour qu'il y règne moins de brutalité sociale; pour que la richesse que notre effort collectif produit soit plus équitablement répartie; pour que la provenance sociale ne soit pas seule comptable de la réussite ou de l'échec ; pour que ceux qui en ont plus puissent partager avec ceux qui en ont moins, non pas par charité, mais dans un élan national de solidarité organisée. Ces idées ont orienté Nango Kangah vers le pôle politique qui, dans ce pays, les défend le mieux et qui en a fait la fondation de son action, c'est-à-dire le Front populaire ivoirien. Le Front populaire ivoirien était encore un défi à l'ordre politique dominant et intolérant, quand Nango Kangah l'a rejoint dans les années 1980. Son jeune âge (il n'avait que 26 ans !), son courage, son abnégation au travail, sa modestie le prédestinaient à la défense des idées qui sont les nôtres en direction des jeunes. Il s'est occupé avec opiniâtreté de ce secteur ô combien difficile, de 1984 à 1990. Quand l'ouverture au multipartisme s'est opérée dans la poussière envahissante et contagieuse qu'a soulevée la chute du mur de Berlin, Nangoh Kangah était en poste professionnel à Bouaké. Le Front populaire ivoirien devait organiser son implantation en installant ses structures. Il fallait des hommes et des femmes courageux pour agir, pour parler à visage découvert, des hommes et des femmes qui risquaient de sacrifier leur vie sociale et professionnelle.
Honoré a fait le choix du courage et de la tolérance, là où, à Bouaké, l'intolérance et le sectarisme rongeaient le tissu social. Il est allé partout. Il a parlé de nos idées et de nos valeurs communes. Si le Front populaire ivoirien vit à Bouaké, Séguéla et à Massala qui furent ses points d'ancrage professionnel après la capitale de la Vallée du Bandama, Honoré peut revendiquer sans être contesté une part de cet héritage. La volonté de porter avec fierté et détermination les couleurs du Front populaire ivoirien partout en Côte d'Ivoire l'ont amené à s'engager, ici à Agnibilékrou, dans un énorme travail de conviction que nos adversaires percevaient comme du prosélytisme. Il a été candidat par deux fois aux élections législatives et municipales. Il n'y a pas élu député; il n'y a pas élu maire; mais sa candidature préparait les victoires des années 2000. C'était une candidature d'expression profonde de ses convictions. Vu le progrès politique que nous avons accompli dans cette région de Côte d'Ivoire, on ne peut pas dire qu'Honoré a travaillé, a investi des moyens matériels et financiers pour rien. Il laisse, ici, en héritage un parti en ordre de bataille, sans complexe et résolu. Autant il mettait de la passion positive dans l'accomplissement de ses responsabilités politiques, autant il exerçait avec rigueur et honnêteté ses charges professionnelles. Du Trésor public (Trésorier principal d'Abidjan) à la Présidence du Conseil d'Administration de la SICOGI, Honoré a travaillé avec droiture, humilité et efficacité. Il nous manquera. Mais, comme il n'était pas égoïste et qu'il a su sélectionner des talents et des énergies, l'hommage éternel que ces volontés doivent lui rendre est de prolonger son action sur les piliers qu'il leur a laissés. Adieu Honoré, que la terre de tes ancêtres te soit légère et que Dieu t'accueille dans son royaume ! Adieu camarade combattant ! Adieu

Front populaire ivoirien
Secrétariat Général
Laurent Akoun

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