Le corps préfectoral demeure l'épine dorsale du redéploiement de l'administration, et il est au centre du processus de sortie de crise. La tutelle qui en a conscience, réarme ses hommes et femmes, par la mise en oeuvre de vastes chantiers. Réarmement moral. C'est un des vastes chantiers du ministère de l'Administration du territoire. Le responsable de ce département, Bamba Cheick Daniel, l'a relevé fort à propos, mercredi 28 mars dernier. Recevant le corps préfectoral, il a fait un bilan non exhaustif de ses actions, à la tête du ministère. " C'est une occasion d'aborder avec vous, les questions et préoccupations qui dépassent le cadre général, pour fixer sur un horizon spécifique tenant à la fois aux situations particulières que vous avez vécues et à l'état des actions menées par le département ministériel que je dirige ", a d'entrée indiqué le ministre. Et tout en soulignant les " sacrifices multiples " consentis par ces représentants de l'exécutif durant ces presque cinq années de crise, Bamba Cheick Daniel a présenté ses chantiers déjà réalisés et ceux en projet, pour le plus grand bien des autorités préfectorales, épine dorsale du redéploiement de l'administration. Ainsi, des plus récents aux plus anciens, les chantiers du ministère de l'Administration du territoire ont été présentés au conseil économique et social, cadre de la rencontre. Il en ressort que, après avoir ?uvré à la décoration de certains de ces hauts cadres de l'administration publique en février dernier, il a été procédé à deux vagues de remises de véhicules de commandement. Le ministre Bamba Cheick a en outre impliqué le corps préfectoral dans les différentes phases des opérations de sortie de crise. Une matrice opérationnelle, véritable guide de trois mesures et 27 actions ont été élaborées. Entre temps, le ministre qui avait en charge le fonctionnement du CNPRA, a passé le relais à un nouveau secrétaire exécutif, M Guebo qui quitte du coup la direction générale de l'administration territoriale. Dans la foulée, Bamba Cheik Daniel a tenu à porter quelques rectifications à la décentralisation. C'est ce qui justifie l'organisation en janvier des '' états généraux de la décentralisation et du développement local''. Le Président Laurent Gbagbo a assisté à l'ouverture des travaux. Autour de quatre sous-commissions dirigées par des personnes ressources rompues à la tâche, les conclusions devraient être mises en ?uvre depuis le mois dernier. Là encore, les préfets ont joué un rôle majeur. Les attributions des nouvelles communes, 791, la sécurité urbaine -pour déblayer Abidjan de ses mendiants et malades mentaux-, la relance des activités des mairies des zones centre nord et ouest (CNO) étaient à l'ordre du jour. C'est donc conscient de l'ampleur de la tâche que le ministre de l'Administration du territoire a fait un plaidoyer aux autorités préfectorales autorités : " continuons à servir la nation avec abnégation, et relevons les défis qui se dresseront devant nous comme obstacles à l'unité et à la cohésion nationale. " De fait, pour Bamba Cheik Daniel, ses hôtes sont incontournables, " en cette période charnière de l'histoire de notre pays." Plus précis, il conclut : " De votre implication sans réserve dans tous les programmes de sortie de crise, dépendra pour une large part, la réussite de tout le processus de paix. " Ceci dit, Bamba Cheik Daniel qui est en terrain connu, n'a pas attendu longtemps pour booster l'administration territoriale qui semblait à la traîne depuis la crise que vit la Côte d'Ivoire. En octobre 2006, il a clairement expliqué sa vision de la fonction préfectorale à Yamoussoukro. Et face à l'exiguïté des locaux du ministère sis à Cocody, il a entrepris, en accord avec la présidence de la République et la Primature, la construction d'un nouveau siège à Abidjan-Plateau. En principe, les travaux devraient prendre fin en 2008. A l'actif du ministre, plusieurs décrets, dont celui portant ''statut du corps préfectoral, relatif aux conditions d'octroi et de retrait du titre du préfet honoraire'', et un autre, ''fixant les modalités d'application de la loi no 2002-43 du 21 janvier 2002 portant statut du corps préfectoral''. D'autres décrets à même de revaloriser la sécurité sociale des représentants de l'exécutif portent aussi la marque de l'ancien préfet de région et ex-directeur général de l'administration territoriale. Des circulaires datent du mois de mars. Elles ont trait aux résidences et tenues des autorités préfectorales. En tout, Bamba Cheick Daniel entend revaloriser les ressources humaines de ce sensible ministère, au moment où s'amorce la réunification du territoire avec l'accord politique de Ouaga.
Guillaume N'Guettia