mardi 3 avril 2007 par Le Temps

Sauf, changement de dernière minute, c'est aujourd'hui que le Président Laurent Gbagbo et le Premier ministre Soro vont " étiqueter" les différents postes ministériels de la nouvelle équipe gouvernementale. C'est en prélude à ce rendez-vous, que hier, le Secrétaire général du MPCI, Guillaume Soro a instruit le porte-parole de son mouvement, Konaté Sidiki de rencontrer leurs alliés, membres du " G7 ". La réunion qui s'est tenue à huis clos, a eu pour cadre, la Maison du Pdci, sise à Cocody. A sa sortie, Konaté Sidiki s'est adressé à la presse en ces termes : " Nous sommes dans une nouvelle dynamique avec la formation du nouveau gouvernement. A cet effet, le premier ministre rencontre le Président demain (ndlr, aujourd'hui). Il est de notre devoir de venir informer nos amis sur les différentes étapes des discussions ayant abouti à la nomination de M. Soro et sur la formation du gouvernement ". Une version que confirmera quelques instants après le Secrétaire général de l'Udpci, Salif N'diaye. A la question d'un confrère de savoir si les partis membres du RHDP vont conserver le nombre de ministres obtenu dans le précédent gouvernement, l'orateur a été peu loquace. " Il est venu uniquement nous informer de la nomination de Soro. On n'a discuté de rien d'autre, encore moins de ce que vous parlez ", a placidement, déclaré, Salif N'diaye. Mais la pause observée, dans le fil de son propos, a montré qu'il cherchait les éléments de réponses. Du coup, on s'est dit qu'on est en droit de penser que cette question a été bel et bien évoquée. C'est ce qu'a confirmé une source. Selon elle, les responsables du MPCI sont prêts à accorder à leurs alliés des strapontins. Toutes choses qui suscitent des grincements de dents au RHDP qui crie à la trahison. Vous avez dit trahison ? Pas si sûr. Bien au contraire, ce sont ceux qui quémandent ces postes qui sont à plaindre. Ces agissements intriguent et soulèvent la question d'éthique politique. Doit-on réduire la politique à des postes ministériels ? Malheureusement, c'est ce à quoi nos hommes politiques s'adonnent, aujourd'hui. Les idéaux qui sous-tendent leurs partis politiques ne sont que de la poudre aux yeux. Et pourtant, l'histoire récente de la Côte d'Ivoire est riche en enseignements. D'abord, sous Houphouët, puis sous Bédié, Laurent Gbagbo, alors Secrétaire général du Front populaire ivoirien (Fpi), a décliné, à maintes reprises, la proposition d'entrer au gouvernement, sans que le ciel ne lui tombe dessus. Parce qu'il avait une conviction qui justifiait son refus. En face, ses opposants donnent l'image de politiciens " alimentaires ", capables de dîner avec le diable, pour des postes ministériels. Des politiciens d'une autre race, sans vergogne, avides de pouvoirs et dignes des Républiques bananières. A qui la faute ? A la société ivoirienne ? Quand tous les repères moraux se dégradent et s'avilissent, comme l'explique le philosophe Gérard Swarzenberg, quand tout se pervertit et se corrompt, la vertu décisive, c'est parfois de dire non. Il est temps de dire non à ces apprentis-politiciens.

Firmin K. Tché Bi Tché gkf_05641405@yahoo.fr

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