lundi 2 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Un mot encore, sans doute pas le dernier, pour la presse diplomatique ouest-africaine sur le "Sopi" du président Abdoulaye Wade. Le seul homme de pouvoir en Afrique à se donner la victoire du scrutin présidentiel, avant le début des élections. En tout cas, Abdoulaye Wade reste un phénomène politique dans le paysage sénégalais. Mais, là ou Abdoulaye Wade a "manqué" son sondage, c'est sa prophétie sur son programme de société : "le Sopi", ce mot en wolof, signifie "le changement" en Français. Cet objectif, lié largement au premier mandat présidentiel de Abdoulaye Wade, n'a connu aucun succès. Au Sénégal, on continue de chausser la babouche. Mais, il est difficile de succéder à Léopold Sedar Senghor, qui avait installé au Sénégal un véritable front de défense de la démocratie, même si le parti socialiste qu'il dirigeait, jouait au "juge" et à "l'arbitre". Dans "ce tempo", il était difficile de croire à une impartialité du président Léopold Sedar Senghor, solidement installé au pouvoir, après avoir écarté Mamadou Dia, le premier président du conseil général, issu de la Fédération des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Mamadou Dia était le "patron" politique, avant l'indépendance du Sénégal. Léopold Sedar Senghor quitte le pouvoir de façon volontaire. Arrive Abdou Diouf Et les Sénégalais continuent de chausser les mêmes babouches, comme si on prenait les mêmes pour recommencer. Abdou Diouf à son tour, tente de donner un contenu à son "alternance" difficile. Il est confronté à une opposition sénégalaise agitée, dirigée par l'avocat du Sénégal. Pendant longtemps, Abdou Diouf, presque jour pour jour, va laisser aux Sénégalais un sentiment de "déjà vu" et "déjà entendu". A en croire que Abdou Diouf, lui aussi à la tête du parti socialiste ne s'est pas totalement détaché de son père spirituel Léopold Sédar Senghor qui a dirigé le Sénégal depuis l'indépendance du pays. Pendant quarante ans, Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf et le parti socialiste auront du mal à s'imposer au Sénégal. Il est vrai, sur le plan interafricain, Abdou Diouf brillera à la tête de l'Oua de 1985 à 1986. Le Sénégalais sera le seul président de l'Oua à franchir la "ligne de front" fermée hermétiquement par IAM Smith (Rhodésie) actuel Zimbabwée et Vorstier "patron" du régime de l'apartheid, ou du développement séparé en Afrique du sud. Officiellement, ce courage de Abdou Diouf va alimenter les colonnes de la presse sénégalaise, où le quotidien sénégalais "le Soleil" va combattre toutes manipulations par la presse étrangère du séjour de Abdou Diouf en Angola, et à Salisbury. Sur le plan de la diplomatie offensive, Abdou Diouf a beaucoup rassuré ses compatriotes sénégalais Puis en 2000, arrive l'avocat Abdoulaye Wade qui tente d'emprunter une autre démarche pour le bonheur du peuple sénégalais. Il s'engage à faire du "Sopi" en apportant l'honnêteté dans la politique sénégalaise, et le renouveau aux comportements de la société civile. Abdoulaye Wade met en garde ceux qui tenteraient à dire que Abdoulaye Wade ne réussira pas Mais malheureusement, durant son premier mandat, Abdoulaye Wade, ne chaussera encore que les mêmes babouches, de ses anciens adversaires. Pire, Abdoulaye Wade reste président de la République, et le chef de son parti. Ce n'est pas un scandale en Afrique, car Abdoulaye Wade sait très bien que sa démarche n'est pas une controverse juridique, et que son "image" à la tête du parti, peut lui apporter une majorité essentielle au parlement. Les Sénégalais, eux, ne voyaient pas le "Sopi" de cette pratique citoyenne, aujourd'hui difficile à supporter. Peut-être, que pour ce dernier mandat présidentiel, Abdoulaye Wade mettra des étiquettes prometteuses sur les perspectives du "nouveau Sopi" Les Sénégalais ont besoin de changer, et de chausser de nouvelles babouches.

Ya-t-il encore une opposition politique à Dakar ?
Le paysage politique sénégalais n'est plus concret. La dernière élection présidentielle du 25 février 2007 a montré que la rivalité entre le pouvoir et l'opposition politique est plus théorique, que concrète et efficace. Cette année, l'on a eu du mal à obtenir les bonnes combinaisons entre le parti démocratique sénégalais du président Abdoulaye Wade, et l'Alliance des Forces du progrès, de l'ancien Premier ministre Moustapha Niasse. L'on a également observé ce casse-tête infernal à rendre fou, chez Idrissa Seck, un autre devenu subitement un opposant. Aussi, l'on a constaté le même malaise politique au Parti socialiste, qui a dirigé le Sénégal depuis l'indépendance. Tandis que l'alliance des forces du progrès n'avait aucun programme de société. Sauf que Moustapha Niasse avait promis pendant les campagnes présidentielles, qu'il ne fera pas "deux mandats" à la tête de l'Etat sénégalais, s'il était élu Moustapha Niasse est âgé de plus de 70 ans. Cependant, avant les élections présidentielles du 25 février dernier, il y avait autant de possibilités d'alliances entre les partis politiques pour assurer une "bonne opposition" à Abdoulaye Wade. Aussi, l'on a jamais compris l'attitude de Idrissa Seck, chancelant au dernier moment devant Abdoulaye Wade. L'ancien Premier ministre a totalement esquissé ses responsabilités politiques et d'hommes d'Etat, en allant "s'excuser de ses erreurs" politiques chez Abdoulaye Wade, réduisant du coup l'efficacité de l'opposition politique, et leurs militants. Idrissa Seck savait bien qu'il signait la défaite de l'opposition, prise totalement au piège. Idrissa Seck et Abdoulaye Wade ont joué à la "comédie" Mais le président Abdoulaye Wade est un "vieux opposant", malin et rusé, qui impose avec son éloquence, une nécessaire carrure politique et un combat d'homme, quand on l'affronte sur le terrain politique. Aujourd'hui, Abdoulaye Wade a "détruit" l'opposition politique sénégalaise On ne voit plus la fougue de Tanor Dieng, du parti socialiste, de Landing Savane, de Djibo Kâ Aujourd'hui, il n'y a plus d'opposition politique au Sénégal. Et on se confond totalement dans les affrontements de rues, et dans les boycott qui ternissent l'image de la démocratie sénégalaise. L'opposition politique sénégalaise joue au "vrai-faux" combat politique. Sa défaite aux dernières élections présidentielles, entame un peu la déroute de Moustapha Niasse Ousmane Dieng, et fait la légitimité de Idrissa Seck. Aujourd'hui, ce n'est plus Abdoulaye Wade qui intéresse les Sénégalais Mais, la suite politique du Sénégal. Evoquer ce chapitre n'intéresse non plus l'opposition politique sénégalaise actuelle. Le Sénégal est bien parti, pour vivre longtemps, sur la force mythique du parti démocratique sénégalais de Abdoulaye Wade, au pouvoir de "nuisance" politique efficace. Abdoulaye Wade est très rusé. Quelques soient les cas de figure, l'on ne voit maintenant que le parti démocratique sénégalais qui a la crédibilité gouvernementale, et la légitimité internationale. Et le président Abdoulaye Wade l'envergure internationale, et la popularité. Dans un tel contexte ; l'opposition politique sénégalaise ne peut séduire, pour le moment les Sénégalais On attend le renouvellement de l'Assemblée nationale sénégalaise, après les élections législatives. Et là encore, les Sénégalais ont déjà des idées de leurs leaders politiques./.

Journalistes en liberté surveillée
La presse sénégalaise a du mal à conserver son esprit d'origine, depuis l'arrivée au pouvoir de Me Abdoulaye Wade comme d'ailleurs, la plupart de la presse africaine, celle du Sénégal n'apporte plus "d'information" à ses lecteurs, auditeurs, ou téléspectateurs. Cette presse sénégalaise n'en finit pas d'étonner le milieu de la presse internationale, et celui de l'opinion Ouest-africaine francophone. Parce que tout simplement, le Sénégal fût le premier pays africain francophone, à faire parler de lui en matière de communication et de presse. Le quotidien dakarois le "Soleil" a été créé dans les premières heures des indépendances africaines, avec la paternité de Léopold Sedar Senghor, le "libéral intellectuel". Le "Soleil" de Dakar avait pour rédacteur en chef Barra Diouf, le journaliste socialiste à la plume alerte. Aujourd'hui, le quotidien Dakar a rompu son équilibre de l'information, et fait les "louanges" pour Abdoulaye Wade, qui, à l'opposition avait qualifié le journal dakarois de "Senghoriste" Au pouvoir maintenant, le président Abdoulaye Wade, lui, a apporté quelques sévères restrictions à l'ensemble de la presse sénégalaise qui, en réalité conserve au final un statut de "liberté surveillée". Il faut bien le reconnaitre, mettre la presse "sous silence" est loin d'être un "Sopi". A Dakar, on n'hésite pas à coller des sanctions pénales, en cas où la presse critique le régime du parti démocratique sénégalais. Des radios de quartier, ou des directeurs de publication, ont été obligés de justifier la source de leurs informations. En réalité, la percée démocratique en matière de presse au Sénégal a disparu , dans le sens d'une plus grande "liberté d'écriture". Aujourd'hui, il est difficile de croire que la presse sénégalaise est l'une des meilleures de l'Afrique de l'ouest francophone, face au "saupoudrage", au pire, le renforcement de la censure. Dans ce contexte, les journalistes sénégalais, sous haute surveillance, sont toujours en partance pour le parquet pour avoir porté atteinte à l'ordre constitutionnel, ou l'intégrité physique du président Abdoulaye Wade. En clair, il ne reste plus aux autorités sénégalaises à superviser les "Une" des journaux, le bordereau de conduite de la télévision ou de la radio ou encore obliger l'éditorialiste de pouvoir les preuves de ses analyses, commentaires, ou critiques, s'il s'agit du palais présidentiel. La presse sénégalaise souffre. L'année dernière, elle a fait une levée de bouclier, en organisant des manifestations de mécontentement. A ce sujet, Robert Menard de l'Association Reporter sans frontière, avait indiqué qu'on cesse de voir les journalistes comme des opposants potentiels. Quant à la Fédération internationale des journalistes, elle a amèrement regretté que le mauvais traitement qu'on inflige aux journalistes sénégalais ne devrait pas être concocté par Abdoulaye Wade lui-même, qui s'est battu pour la liberté d'expression, quand il dirigeait l'opposition politique face à Léopold Sedar Senghor, ou Abdou Diouf. Tout le monde sait que l'actuel président du Sénégal a connu l'arbitraire des prisons, dans cette bataille de libre expression. Abdoulaye Wade doit se rappeler de cet esprit d'origine, comme son combat de démocratie face à Abdou Diouf et Léopold Sedar Senghor. L'alternance souhaitée, ne devrait pas être un cadeau empoisonné pour la presse sénégalaise qui, aujourd'hui, ne demande qu'un cadre propice d'une presse responsable, dont l'objectif n'est rien d'autre que travailler dans un paysage médiatique sain, et qui ne s'apparente pas dans un style et de climat de "liberté surveillée.."

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