mardi 27 mars 2007 par Le Nouveau Réveil

Les Ivoiriens doivent trembler face à la nouvelle trêve sociale que réclament les refondateurs aux partenaires sociaux, et pour cause. Car souvenons-nous !
En 2001, monsieur AFFI N'guessan étant premier ministre, le pouvoir FPI demandait à ces mêmes partenaires sociaux une année, voire deux de trêve, après quoi ils ne se souviendraient plus de ce qu'on appelle souffrance et difficulté, la refondation leur promettant un bonheur inaltérable sur une période minimum de dix (10) ans !
Ainsi, si les partenaires sociaux adhéraient à cette trêve, les calamités, tourments et désespoir que le " maudit pouvoir PDCI " leur ont imposés ne seraient plus qu'un lointain souvenir qui ne réapparaîtrait plus jamaisdu moins dans l'immédiat, le peuple reconnaissant au FPI reconduisant ce parti pour au moins cinquante ans à la tête du pays en raison de cet immense bonheur qu'il lui procure ! La trêve demandée était d'autant plus nécessaire et indispensable que le pouvoir FPI, parce que qui trop embrasse mal étreint, entendait aborder les problèmes et les résoudre ( ?) les uns après les autres et partant, il ne fallait absolument pas mélanger les torchons et les serviettes.
En d'autres termes, il était difficile, voire impossible de faire à la fois le bonheur du peuple alors qu'on avait comme urgence prioritaire l'enrichissement rapide des dignitaires de la refondation.
Ce n'est qu'une fois que ces dignitaires se seront enrichis et auront constitué un trésor de guerre conséquent que le pouvoir, convaincu que cela se ferait en l'espace d'un an ou deux, allait examiner la situation du peuple et tenter, s'il restait encore quelque chose dans les fonds de tiroir, de trouver des pistes pour ce fameux bonheur qui lui a été promis. Ne soupçonnant pas ces arrières pensées machiavéliques, le peuple de Côte-d'Ivoire, naïf et confiant adhérait à cette démarche et donnait un blanc seing à monsieur Gbagbo Laurent et son pouvoir.
Et la course effrénée des dignitaires du régime pour l'enrichissement, surtout illicite commença : pillage des deniers publics, mise à sac des régies financières, des sociétés d'Etat et des grandes administrations publiques ; tout y passait. La corruption devenait la nouvelle reine de la Côte-d'Ivoire du " divin messie " de Mama !moins d'un an, d'immenses villas, semblables aux châteaux des mille et une nuits surgissaient de terre et plus le pays agonisait, plus les pontes du régime étalaient leurs fastes insolents. Les grosses cylindrées envahissaient nos rues cabossées, certains dignitaires n'hésitant pas à faire marquer leur véhicule de leur blason !!! Des hameaux aux toits de chaume, villages de ces dignitaires, devenaient du jour au lendemain des Versailles en miniature ! Le peuple commençait à s'inquiéter devant la rugueuse rapacité cupide de ses nouveaux " maîtres " mais ne perdait pas espoir quant au regard bienveillant que les refondateurs ne manqueraient sûrement pas de jeter sur lui. Au lieu de cela la seule préoccupation du pouvoir FPI se limitait à " comment pérenniser ce paradis doré " naturellement au détriment des populations ! - les revenus agricoles furent rapidement mis en coupe réglée à travers une kyrielle de structures confiées à des parents et à des fidèles. - les marchés publics se passaient désormais dans des conditions d'une opacité hallucinante
- Mais par-dessus tout, le pouvoir FPI entendait créer les conditions pour son maintien indéfini au pouvoir en décidant dans ses laboratoires de réduire la population ivoirienne pratiquement aux seuls militants et sympathisants FPI. Tout le monde a en mémoire les conditions drastiques qu'il fallait remplir pour obtenir une pièce d'identité et un certificat de nationalité. On se rappelle également la pénurie de timbres fiscaux dans les zones considérées comme non favorables au FPI. Concernant le collège électoral, il devait rester figé et ne devait désormais concerner que les électeurs de 2000 dont on sait comment leur liste a été " expurgée " pour les élections tronquées de cette année 2000.
Aujourd'hui encore, l'une des principales revendications de monsieur Gbagbo et des siens n'est-elle pas le maintien en l'état du listing électoral de 2000 ?
Au fol espoir suscité par ceux-là qui dans l'opposition promettaient monts et merveilles succédaient désappointement, mécontentement et révolte. L'aboutissement de tout cela a été la tentative de coup d'Etat des 18-19 septembre 2002 qui s'est muée en rébellion avec la partition du pays et la cohorte de misères sans nom endurées par le pays et ses habitants. Ainsi, depuis cinq (05) ans, le pays est plongé dans l'abîme et le peuple dans la détresse la plus noire. L'ataraxie ou le nirvana promis par les refondateurs est devenu un cauchemar sans fin pour le miséreux et misérable peuple de Côte-d'Ivoire. Face aux revendications légitimes des travailleurs, un certain ministre de la Fonction Publique découvre que les grèves sont douteuses et le chef de l'Etat proclame à travers un édit que " faire la grève, c'est aller contre la paix. " On en aurait ri si la situation n'était pas aussi dramatique et si le peuple ne versait pas des sueurs et des larmes de sang. Car comment peut-on accepter un seul instant que monsieur Gbagbo Laurent et le FPI qui se moquaient des énormes difficultés du pays résultant de l'écroulement des cours des matières premières et de la perte de 50% des ressources du pays et provoquaient des grèves et manifestations à tire-larigot peuvent un seul instant se prononcer contre les grèves et les manifestations au motif que nous sommes en guerre ou qu'ils ont signé un accord de paix hypothétique ?
Ces pseudo grands politiques pensent-ils que la guerre se limite aux seuls tirs de canon et de fusil ? Y a-t-il pire que la guerre contre le sous-développement et surtout contre les puissances financières qui asphyxiaient notre pays ?
Ils ont fait ce qu'ils ont voulu pour rendre le pays ingouvernable au mépris des difficultés que connaissaient le pays et ses habitants.
Maintenant qu'ils sont au pouvoir, ils osent parler de grève douteuse et de grève allant contre la paix.
Comme toujours, ces gens là ne voient midi que devant leur porte !
Ce qui nous fait peur cependant, c'est la nouvelle trêve qu'ils demandent afin que la paix revienne, les revendications ne pouvant être satisfaites qu'une fois cette paix revenue.
Or dans le fameux accord qu'ils disent avoir signé, il y a la demande de suppression de la zone de confiance et surtout le départ des Forces Impartiales. Pendant ce temps, les milices tribales du chef de l'Etat continuent de s'entraîner. C'est dire qu'après ce qu'il est advenu à la suite de la première trêve, il y a lieu de se demander si la seconde trêve ne va pas déboucher sur une catastrophe encore plus grande. Nous savons tous que la refondation qui met ses intérêts mesquins au-dessus de l'intérêt supérieur de la nation et de l'intérêt général, n'a ni état d'âme ni scrupule et qu'elle est prête à brûler le pays pour arriver à ses fins. faisons attention à cette nouvelle trêve sociale qui nous est demandée sous le couvert d'une noble cause qui peut cacher les intentions les plus perfides et les plus criminelles !
Par DOUBE BINTY

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