samedi 19 décembre 2009 par Le Nouveau Réveil

Les médecins ont poursuivi leur mouvement de grève, hier, malgré la menace du chef de l'Etat de les faire mettre en prison. Tous étaient certes à leur poste, mais, hier, le travail n'était pas leur prérogative. En tenue de ville, les médecins ont émargé pour signifier leur présence à leur poste et n'ont pas retroussé les manches pour s'occuper des malades. Seuls les responsables administratifs ont arboré la blouse blanche. Dans les Chu et les hôpitaux, les praticiens ont donc tout simplement " boudé " leurs patients. La réquisition des Forces de défense et de sécurité par le chef de l'Etat aux fins de mettre aux arrêts les médecins qui ne reprendraient pas le travail s'est par ailleurs manifestée, hier, par la présence des hommes en armes dans certains hôpitaux. Nous avons pu observer une telle situation au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody. Des gendarmes et des policiers étaient postés à l'entrée du grand bâtiment. Ces derniers, selon des témoignages, sont arrivés depuis le lever du jour. Ils étaient encore présents à 17 heures lorsque nous repassions faire le constat de la reprise ou non du travail par les grévistes menacés par le chef de l'Etat. Devant le pavillon des consultations externes, c'est plusieurs travailleurs qui échangeaient à notre arrivée. " Les gens ont fait acte de présence, mais ils n'ont pas travaillé. On attend les résultats de l'assemblée générale de ce soir (Ndlr : hier soir)" nous a confié un agent. Au deuxième étage du bloc opératoire, nous avons demandé à parler à un médecin. "Ceux qui sont là sont tous au bloc opératoire, ils assurent le service minimum" nous a confié un vigile. Des parents d'un malade nous ont confirmé ses dires. Assis dans les escaliers, ils ont affirmé que leur malade est actuellement en salle d'opération. Au bloc des accouchements, de nombreux accompagnateurs de femmes enceintes attendaient. Méfiant, un parent a accepté de se confier à nous. "Ils se sont occupés de celle que j'ai accompagnée ici. Elle a accouché par césarienne. Le service minimum est assuré". Mais le visage triste des accompagnateurs de malades en disait long sur leur inquiétude face à cette grève qui, si elle ne prend pas fin au plus vite, pourrait être fatale pour les malades.
Diarrassouba Sory

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