vendredi 18 décembre 2009 par Le Mandat

La refondation est aux abois. La sérénité n'est plus de mise dans le camp présidentiel en cette période pré-électotale. Il faut donc mettre toutes les chances de son côté en pêchant chez l'adversaire des militants aux fins de l'affaiblir et s'assurer un fondement solide avant d'aller aux urnes. C'est à cette tâche que s'attèle le DNC de Gbagbo à travers les différentes régions du pays. Le ministre Charles Diby, discret militant du Pdci, dans la Marahoué (Bouaflé) semble avoir mordu à l'appât des frontistes. Les faits qui le démontrent se sont succédé ces derniers jours dans la presse. Le ministre Charles Diby a-t-il officiellement déposé ses valises au Fpi ? C'est la question majeure qui alimente tous les débats dans la grande région de la Marahoué et même à la capitale. Certaines informations développées récemment dans la presse nationale pourraient, si elles sont avérées, donner raison à ceux qui répondraient par l'affirmative à cette interrogation. En effet, dans sa parution du 9 décembre dernier, un confrère de la place dans un article intitulé Bouaflé, les Ayaou grognent contre le Pdci , mentionnait que des jeunes issus de treize villages et rassemblés au sein du mouvement Yatissien ont rallié le Front populaire Ivoirien avec la caution morale du ministre Charles Diby Koffi. La cérémonie aurait eu lieu dans le village du ministre de l'Economie, à Pakouabo à quelques kilomètres de Bouaflé. Cette information a sonné comme le glas dans l'entourage du ministre et au sein des militants du parti sexagénaire de Bouaflé qui en savent long sur les convictions politiques de Charles Diby, elle n'a nullement été démentie. Bien au contraire, un autre article paru hier dans la presse, a apporté de l'eau au moulin de ce qui se raconte quant au changement de bord de l'argentier ivoirien. Lors de la remise des clés de la maternité de Tibéita, village situé dans la sous-préfecture de Bouaflé et ce, en présence de Coulibaly Malick, chef de la campagne du candidat Gbagbo, Charles Diby a quelque peu mis le pied dans le plat face à ses parents. N'oublions pas Gbagbo. Tout ce que je fais n'a été possible qu'avec la confiance qu'il a placée en moi. Ne l'oublions pas donc a recommandé l'économiste. Aveu ou simple acte de reconnaissance ? La première hypothèse semble être la plus juste si on s'en tient au propos du DNC du Fpi qui n'a pas manqué de rappeler au peuple Gouro que le président Laurent Gbagbo place tout son espoir en son argentier, leur fils. Il n'est pas superflu de signifier que le camp présidentiel fait depuis longtemps la cour à Charles Diby. Mais s'il s'avère que ce dernier est rentré dans l'enclos du Fpi, ce serait non seulement une grosse perte pour le Pdci, mais surtout une trahison du fils vis-à-vis de ses parents qui, il faut le rappeler, sont foncièrement attachés au parti de Félix Houphouët-Boigny depuis des décades. Notons que des cadres tels que M. Kouassi Oussou et Yoman Hortense acquis à la cause de Laurent ne ménagent pas leurs efforts pour attirer dans les filets de leur mentor, certains de leurs frères. JN
Allah Kouadio dans le viseur
Le camp présidentiel a décidé de faire du débauchage des militants du Pdci, une priorité de son action politique. Ainsi, après avoir réussi à mettre à son arc une minorité de cadres du Pdci (personnes de peu de foi), le parti au pouvoir lorgnerait vers les membres du gouvernement issus du parti sexagénaire dont le ministre, Allah Kouadio Rémi, de la santé et de l'hygiène publique. Selon certaines informations, le camp présidentiel mettrait tout en ?uvre pour le rallier à sa cause. C'est pourquoi, il n'a pas été étonnant d'entendre, Malick Coulibaly, directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo, au cours d'une cérémonie, rendre hommage au ministre Allah Kouadio qui, selon lui, l'a sorti du trou. Car a-t-il révélé qu'il était sous l'éteignoir lorsque le ministre Allah Kouadio lui est venu en aide. Il n'aurait pas manqué de dire que le Chef de l'Etat affectionnait bien son ministre de la santé. Il s'en est suivi encore des éloges au profit d'Allah Kouadio. Quand on sait que le parti au pouvoir ne reconnait jamais le mérite de ses adversaires, on pourrait dire que c'est à dessein que cela est fait. La seule explication qui vaille, c'est que le parti au pouvoir aurait décidé de jeter son dévolu sur le ministre Pdci qui, en plus, est le bourreau des refondateurs à Toumodi. Ainsi, une perche lui est tendue afin de l'amener à rejoindre le rang des refondateurs. Dès lors, une politique de charme accrue est faite à son endroit. Reste à savoir si le ministre Allah Kouadio saura résister au chant des sirènes comme certains. Suivez mon regard.
Lance Touré

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