vendredi 18 décembre 2009 par L'expression

L'atmosphère sociale est dans la zone grise. Enseignants, greffiers, agents de l'administration territoriale, medecins, infirmiers, sages-femmes, aides-soignantessont dans la grève où viennent à peine d'en sortir. Le mouvement déclenché mardi dernier par le personnel de santé, tous corps confondus, plonge le pays dans une situation catastrophique. Les formations sanitaires sont fermées ; les urgences et autres services vitaux ne fonctionnent que dans deux CHU déjà engorgés avant ces événements. Les populations sont prises en otage par une situation qui ne leur laisse aucun recours. Pas moyen de se faire traiter dans les hôpitaux publics pour cause de grève ; pas moyen de s'orienter non plus vers les cabinets privés hors de prix. Plus que tout, ces mouvements sociaux aux conséquences désastreuses posent la question de la gestion préventive des crises dans le pays. Et parmi les crises, celles qui comme la grève des agents de santé ont des conséquences immédiates et très souvent irrévocables sur les populations sont au premier plan. Comment en arrive-t-on à des mouvements si durs ? Le dialogue social, c'est un constat, est absent entre les l'Etat et les syndicats. Les canaux formels et informels de discussions n'existent pas non plus. Et quand l'orage pointe à l'horizon, tout se passe comme si chacun attendait de se mesurer à l'autre. Question de voir le rapport de force sur le terrain. Le gouvernement qui reçoit les préavis, et entend la colère monter regarde et ne se décide à discuter que, une fois le mouvement enclenché et ses conséquences dévastatrices. Quand le terrain est sous leur contrôle les directions des syndicats font, eux, monter les enchères. Et tout se complique. L'anticipation doit s'intégrer dans la gestion en Côte d'Ivoire. En particulier dans la prise en charge des crises sociales.
D. Al Seni

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