vendredi 18 décembre 2009 par Le Temps

Dans la nuit du 19 au 20 août 2006, le Probo Koala, un navire battant pavillon panaméen et appartenant à la compagnie hollandaise Trafigura Beers, déverse plus de 500 tonnes de déchets toxiques-mélange boueux, noirs et nauséabonds de résidus pétroliers et de soude caustique, utilisé pour le nettoyage des cuves- dans une dizaine de décharges publiques d'Abidjan et environnant. Alors que la Côte d'Ivoire était à sa quatrième année de crise. Considérant ce scandale comme un acte d'immoralité ayant marqué l'année 2006, le Président de la République de Côte d'Ivoire décide de faire faire la lumière sur cette affaire. Au terme donc d'une tractation judiciaire, menée dans la plus grande discrétion, l'Etat ivoirien conclut un accord à l'amiable et définitif avec la multinationale "Trafigura Beers". Nous sommes le mardi 13 février 2007. Elle s'engage à lui payer la somme forfaitaire de quatre vingt quinze (95) milliards de Fcfa. Décidant ainsi de mettre définitivement fin aux différents litiges les opposant dans cette affaire "de manière transactionnelle" et avec des "concessions réciproques", selon les termes de l'accord, signé en présence du Président ivoirien, Laurent Gbagbo. "Trafigura Beers" aidera à mettre en place une nouvelle usine de traitement des déchets ménagers. Elle s'engage également à prendre en charge l'identification et la dépollution complémentaire des sites pouvant encore contenir des déchets. Il y a eu ce remarquable résultat, grâce à une âme sensible : le Président Laurent Gbagbo. Car, à ce propos, deux choix s'offrent à l'Etat ivoirien : soit, il entame une procédure judiciaire qui pourrait s'avérer très longue (de 10 ans, 20 ans ou plus). Comme c'est souvent le cas avec les entreprises pétrolières du Nigeria. Qui, à cause de leur puissance financière, réussissent à brouiller les pistes et faire attendre longtemps. Mais, au bout de laquelle, elles dédommagent quand même ses victimes. Soit, il fait un arrangement, pour se dédommager et dédommager aussi les victimes. Pour ne pas voir son peuple souffrir indéfiniment de ce scandale, le chef de l'Etat a donc opté pour la seconde solution.
Autant il est vrai que le scandale des déchets toxiques a suffoqué la Côte d'Ivoire en 2006. Autant il est à reconnaître le mérite du chef de l'Etat et celui de ses Conseillers spéciaux, chargé de la gestion de la crise des déchets toxiques. Aujourd'hui, les résultats sont satisfaisants. Celui qui sait ce qui arrange son peuple, travaille au dédommagement des victimes des déchets toxiques en signant un accord à l'amiable avec la société "Trafigura Beers". "C'est un bon accord, selon le chef de l'Etat, qui permet à l'Etat de faire face au dédommagement des victimes qui nous le réclament. Il faut que les gens restent dignes (et) ne cherchent pas à percevoir indûment l'argent auquel ils n'ont pas droit. La crise des déchets toxiques a soulevé une grande émotion en Côte d'Ivoire. On a discuté on est tombé d'accord avec "Trafigura Beers". Les sommes en cause sont importantes. Je serai sauvage envers celui qui cherchera à détourner cet argent. Ce qui est arrivé est un accident. Nous avons proposé un règlement juste et équitable des conséquences regrettables de ces événements ". Tous sont donc confondus à la lecture du communiqué de la Présidence de la République, donnant la grille d'indemnisation des victimes, lu par le porte-parole du Président de la République, M. Coulibaly Gervais. Quant à la société "Trafigura Beers", elle devrait toutefois faire face à la justice, pour un procès unique en Europe, où un groupe de juristes a décidé de la poursuivre pour obtenir des réparations au nom des victimes ivoiriennes de la pollution.

Frimo Koukou Djipro
koukoudf@yahoo.fr

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