vendredi 18 décembre 2009 par Nord-Sud

Le député Noutoua Youdé Célestin, directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo, a effectué une tournée dans le département de Zouanhounien pour évaluer la gestion du contentieux électoral. Plus de 31.000 personnes sur les 58.000 enrôlées dans le département sont dans des cas litigieux. Soit environ 66% des personnes enrôlées. Une situation jugée catastrophique par le colonel Sanné Tia Paul, directeur local de campagne pour la circonscription électorale de Téapleu. Dans cette localité, sur 28.000 personnes enrôlées dans la sous-préfecture, 11.000 sont concernées par le contentieux. Dans le village de Lonleu de la même sous-préfecture, sur 800 enrôlées, 488 n'ont pas leurs noms sur la liste électorale provisoire. Une autre situation déplorable, c'est l'indifférence des parents qui ne se soucient pas de leur situation d'omis, malgré la grande sensibilisation sur le terrain. A cela s'ajoute le manque total d'équipement pour les commissaires de la Commission électorale indépendante (Cei). Il n'y a pas de papier rame, pas de stylo pour écrire a déploré le colonel Sanné Tia. Metté Olivier, le président départemental de la Cei a décrié les conditions difficiles dans lesquelles les commissaires du département travaillent, avant de souligner que la majorité des personnes concernées par le contentieux sont logées dans les cas C3 et sont pour la plus part en milieu rural, dans des zones difficiles d'accès. La résolution de certains cas nécessite l'établissement de certificat de nationalité, ou de certificat d'individualité. Or la section de tribunal de la zone se trouve à Danané, localité située à 42 kilomètres de Zouan-Hounien. Les populations, appauvries par la crise, ne sont parfois pas à mesure de se rendre à Danané pour résoudre leur problème. Il y a aussi les cas des personnes âgées qui ne peuvent fournir les pièces de leurs parents pour attester leur nationalité. Dame Yogbeu Martine, âgée de 70 ans, est victime de cette situation. L'on lui réclame les pièces de ses géniteurs pour régler sa situation. Je vous en prie, aider à obtenir une carte d'identité. J'ai perdu mes parents lorsque j'étais très jeune. Et je ne sais pas où trouver leurs papiers , a plaidé la vielle dame les larmes presque aux yeux. Face à ces difficultés multiformes, le président départemental de la Cei a sollicité l'appui des partis politiques et des personnes morales ou physiques de bonnes volontés. Le Congrès national pour la résistance et la démocratie (Cnrd) est le premier mouvement à réagir. Noutoua Youdé et son équipe ont mis à la disposition de la Cei départementale 1.300 litres de carburant et 50.000 photocopies de fiche de réclamation. De plus, la direction départementale de campagne s'est engagée à soutenir les commissaires dans leurs différents déplacements. Cela, selon le député Noutoua, a permis d'ouvrir 28 centres de réclamation dans le département. Pour le président du conseil général, l'enjeu principal est de permettre aux parents d'obtenir leur pièces d'identité car, dira-t-il, après la distribution des cartes nationales d'identités, les gendarmes et les policiers vont sévir. Aucun sans papier ne sera toléré .

Kindo Ousseny à Man

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023