vendredi 18 décembre 2009 par Le Nouveau Réveil

Le gouverneur du District d'Abidjan a décidé de procéder au lancement des festivités du Cinquantenaire de la Côte d'Ivoire. Au grand dam du président de la Commission nationale de préparation du Cinquantenaire de l'indépendance de la Côte d'Ivoire (Cnpci-Ci). Les raisons du " putsch " sont multiples. L'annonce publicitaire telle que libellée et relayée par certains organes de presse (cf Le Temps du mercredi 16 décembre P12) en dit long. "Sous la Haute et Auguste Autorité de Son Excellence M. Laurent Gbagbo, président de la République, sous le Haut Patronage du Comité national de préparation du Cinquantenaire de la Côte d'Ivoire, sous le Haut parrainage et la Présence effective de Monsieur Djédji Amondji Pierre, Gouverneur du District d'Abidjan, la Sous Commission du cinquantenaire du District d'Abidjan organise le vendredi 18 décembre à partir de 20H, la cérémonie de lancement des festivités du Cinquantenaire de la Côte d'Ivoire () ". L'annonce contient dans sa lettre, les germes de la contestation de Pierre Kipré, le président de la Cnpci-Ci par les services du gouverneur Pierre Djédji Amondji. La cérémonie est placée sous son patronage alors qu'elle devrait être sous sa présidence. Au lieu de Commission nationale préparatoire, l'annonce fait de l'organe présidé par Pierre Kipré, un " Comité national de préparation". Lapsus calami, méprise ou mépris ?
Sous le joug
Enfin, l'annonce parle de " lancement des festivités du Cinquantenaire de la Côte d'Ivoire " sans préciser que celui-ci concerne strictement le District d'Abidjan. Moustapha Dosso, le directeur de la Communication du District d'Abidjan, rétorque au téléphone, qu'il s'agit d'un souci d'éviter les redondances. Sinon, " c'est sous le joug de la Commission nationale que le District organise cette cérémonie qui concerne essentiellement la sous commission du District d'Abidjan ". Il précise que le dîner-gala de lancement de vendredi " n'est pas pour toute la Côte d'Ivoire ". Puisque " chaque entité décentralisée organise son Cinquantenaire ".
Il n'empêche, dans les coulisses de l'organisation de la cérémonie de vendredi, des griefs sont relevés contre la démarche du principal organisateur du Cinquantenaire. " Si on veut attendre M. Pierre Kipré, on n'organisera jamais de cinquantenaire ", confie un collaborateur de Pierre Djédji Amondji sous le couvert de l'anonymat. Et pour cause. Nommé par décret présidentiel le 24 juillet 2009, reçu par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo le 4 août suivant, Pierre Kipré n'a pas encore procédé à un quelconque lancement officiel des festivités. Il a certes reçu le logo du Cinquantenaire après le lancement du concours et entrepris par l'intermédiaire de ses deux vice-présidents la tournée de sensibilisation des membres du gouvernement. Quid de la chanson du cinquantenaire ? Inconnu jusque-là, à l'instar du budget des festivités.
Combat du Fpi
De source proche de l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France, des barons du Front populaire ivoirien (Fpi, parti présidentiel) digèrent mal son choix à la tête de la très stratégique (et a priori influente) Cnpci-Ci. " Il lui est reproché d'être un transfuge du Pdci (Parti démocratique de Côte d'Ivoire d'Henri Konan Bédié, parti d'opposition) ", admet un proche de Pierre Kipré. " Les pourfendeurs du président de la Cnpci-Ci n'ont rien compris. Le président Gbagbo veut quelque chose de grandiose certes mais il veut impacter à cette célébration un caractère intellectuel avec des symposiums où on fera de grandes réflexions. Le Pr Kipré a le profil du poste ", explique le proche du président de la Cnpci-Ci.
Profil de poste ? Pierre Djédji Amondji n'a-t-il pas recruté le Prof Richard Kadjo pour " son " Cinquantenaire à lui ? Dans la sous commission du District, l'alter ego du journaliste Georges Taï Benson (membre de la Cndci-Ci) n'est-il pas le journaliste Ally Kéita ?
Au demeurant, les pourfendeurs de Pierre Kipré lui reprochent de gérer le Cinquantenaire à six mille kilomètres d'Abidjan, à Paris. La distance plomberait le processus de décision et la fluidité administrative. Conséquence entre autres: le remplacement de Paul Yao-N'Dré (nommé plus tard président du Conseil constitutionnel) par Félix Aka, en qualité de commissaire n'est pas encore effectif.
Pierre Kipré a-t-il senti que l'organisation des festivités du moins dans le District d'Abidjan était en train de lui échapper ? Rien n'est moins sûr. Une chose est certaine, il est rentré de Paris il y a quatre (4) jours. " Il entend bien reprendre les choses en main ", révèle son proche cité plus haut. En attendant, son secrétariat (du siège de la Cndci-ci sise Cocody Deux-Plateaux) qui nous a rassuré à deux reprises que nous serions rappelés pour ses explications, n'a pas trouvé utile de tenir son engagement.
André Silver Konan
kandresilver@yahoo.fr

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