jeudi 17 décembre 2009 par Le Temps

Après plusieurs semaines de grève, les greffiers de Côte d'Ivoire ont consenti enfin à suspendre leur mot d'ordre de grève, par une déclaration lue sur les antennes de la télévision ivoirienne par le collectif des syndicats, lundi dernier. Hier mardi, un tour fait du côté du Palais de justice du Plateau, témoigne de la reprise, certes timide mais effective du travail par les greffiers. Les alentours du temple de Thémis qui avaient, au fil des jours, perdu de leur ambiance habituelle, ont retrouvé leur vacarme presque quotidien. On lisait sur les visages des jeunes gens, qui proposent leurs services aux ivoiriens pour la confection d'actes de justice, une certaine joie de retrouver " leur poste " de travail, comme la plupart des greffiers. Cependant, faut-il le reconnaître, l'affluence d'antan n'était pas à son paroxysme. On le comprend aisément, les " premiers jours de rentrée " sont toujours difficiles, surtout pour ces hommes de loi qui avaient fini par se donner une nature seconde, celle de ne rien faire durant ces semaines de grève. Pour les greffiers rencontrés au sein du Palais, ils n'ont tout de même pas caché leur envie de reprendre le travail là où ils l'avaient laissé. Même si, avouent-ils, la reprise a été précipitée. Toutefois, Me Vaho Gustave, greffier au parquet d'Abidjan, n'a pas manqué de relever les avancées obtenues sous le président Gbagbo. " Le combat pour l'amélioration des indices du greffier date de 1990. Les chefs de l'Etat qui se sont succédé n'ont jamais invité les greffiers à la discussion. Seul Gbagbo l'a fait ", a-t-il reconnu. C'est pourquoi, les greffiers lui témoignent leur reconnaissance. " Parce que le président de la république a reconnu lui-même que le greffier est un maillon essentiel de l'appareil judiciaire. Cependant, avoue-t-il, la grève a persisté parce que la mouture du statut qu'on avait présenté au chef de l'Etat à Mankono a été vidée de sa substance. Aussi, a-t-il appelé à la magnanimité du président de la république. Car, dira-t-il, il ne s'agissait pas pour les greffiers de défier l'autorité de l'Etat. Mais les greffiers sont confrontés à d'énormes difficultés liées à la cherté de la vie. Il a condamné l'attitude de certains de leurs camarades qui ont vite fait de glisser sur un terrain politique. En cela, il a fustigé les agissements de Me Tah Kolaté. Toutefois, il n'a pas manqué de saluer Me Dakouri Roger, leur responsable syndical, qui s'est battu pour la corporation des greffiers. Pour l'heure, les ivoiriens sont heureux de la réouverture des différentes juridictions du pays.
Frank Toti

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