jeudi 17 décembre 2009 par Notre Voie

Si on s'en tient au délai de rigueur du président de la CEI, dans 10 jours l'opération du traitement du contentieux électoral prend fin sur l'étendue du territoire ivoirien. Mais sur le terrain, cette institution n'a pas avancé d'un pas dans le règlement de nombreux cas litigieux qui se posent. C'est bien ce que l'on constate dans le département de Lakota. Où, en mission d'évaluation du traitement du contentieux électoral, Odette Sauyet s'est heurtée aux énormes défaillances et nombreuses contraintes de la CEI. En effet, conduisant une délégation pour le compte de la direction nationale de campagne(DNC) du candidat Laurent Gbagbo à la présidentielle, elle a pu se rendre à l'évidence que de milliers d'Ivoiriens vivant dans des hameaux les plus reculés de la République, ignorent encore le déroulement de cette opération. Laquelle opération doit leur permettre de vérifier, de porter soit des rectificatifs, soit des réclamations pour figurer sur la liste électorale et aussi sur celle devant leur permettre de disposer de leur carte nationale d'identité. La preuve, dans la sous-préfecture de Goudoukou qui a été visitée par l'émissaire du Dr. Coulibaly Issa Malick, accompagnée de M. Ernest Dally Zabo, directeur départemental de campagne DDC de Lakota, le président de la CEI locale, Moustapha Koné, a fait remarquer que les pétitionnaires viennent au compte-gouttes pour faire les réclamations. Précisant que sur 1544 cas litigieux moins de 80 dossiers ont été validés et seulement une centaine attend d'être traité.
A Lakota commune, le responsable de la CEI départementale a rappelé qu'il reste 10 jours pour la fin de l'opération. Avant de souligner que les difficultés sont nombreuses. Et pour convaincre de l'ampleur de la tâche qui reste, il a indiqué que pour la CEI départementale et pour la sous-préfecture de Niambézaria, sur un total de 6000 cas litigieux, seulement 912 dossiers ont été traités en 20 jours. Reste donc à traiter dans un délai de 10 jours plus de 5000 cas. Il a par ailleurs expliqué que la sous-préfecture de Niambézaria, faute d'un bureau local de la CEI, les populations doivent se déplacer jusqu'à Lakota pour leurs réclamations. Pourquoi Niambézaria ne dispose-t-il pas d'un bureau local de la CEI ? Le manque de moyens est invoqué comme raison à cette situation qui pénalise les populations. De l'avis des témoins, la responsabilité incombe à la CEI. Et pourtant le président de la CEI départementale reconnaît que Niambézaria compte 1900 cas litigieux. Pour donc traiter tous ces 1900 cas, il faut obligatoirement se rendre à Lakota ou dégager les moyens pour permettre aux agents de cette institution d'aller sur place à Niambézaria pour collecter les réclamations avant de venir les traiter à Lakota. Autres anomalies rapportées à Odette Sauyet, c'est que deux localités entières sont introuvables alors que leurs populations ont bel et bien été enrôlées. Elles sont en possession de leurs récépissés. Dans le village de Ligrohouin pour 151 enrôlés il a été déclaré fiches absentes.
Des anomalies confirmées par le préfet du département de Lakota.
Pour la CEI sous-préfectorale, l'affluence n'est pas celle à laquelle on s'attendait. Selon le secrétaire général, Inza Fofana, le début du traitement du contentieux remonte au 26 novembre pour la sous-préfecture qui compte 37 centres de collecte. Sur 3263 cas litigieux, seuls 123 dossiers ont été traités jusqu'au 15 décembre. Ces mêmes difficultés ont été signalées à Zikisso où, Odette Sauyet et son équipe se sont rendues. A l'absence du président, le vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ogou Gervais a annoncé que sur 2053 cas litigieux, 700 dossiers ont connu une délibération. L'opération du contentieux électoral est donc perçue comme une corvée dans certains villages situés à près de 70 km comme Tigrou où les pétitionnaires doivent se soumettre à un exercice périlleux pour aller à la CEI. Ces cas sont multiples. D'un côté les populations n'ayant pas assez de ressources financières, ne daignent pas se déplacer vers la CEI. Et de l'autre la CEI prétextant, elle aussi, du manque de moyens financiers, n'ose pas aller vers les populations pour alléger ses difficultés. Et le temps imparti pour conduire cette opération de contentieux s'écoule.
A la réunion de synthèse, le DDC lui a présenté le tableau de la situation et tous les efforts que sa DDC a déployés pour réduire les difficultés de ses parents. A ce niveau, Ernest Dally Zabo a expliqué que sur 12.277 cas de contentieux 8000 sont concernées par l'établissement des certificats de nationalité et la DDC a selon lui pu réunir plus de 4000 dossiers pour leur traitement. Pour les 8000 cas il faut, a-t-il souligné, au moins 16 millions de FCFA pour établir ces pièces. Mais le DDC a rassuré son hôte que contrairement aux élections précédentes qui s'organisaient avec des listes électorales gonflées dans le département, la DDC a contribué à purifier cette liste afin de refléter la réalité du corps électoral. Profitant de l'occasion, il a informé Mme Likoukouet des efforts financiers et matériels qu'il a fournis depuis les audiences foraines en passant par l'enrôlement jusqu'à cette étape dans le but de garantir la victoire du président Laurent Gbagbo. Aussi a-t-il annoncé une redynamisation de sa DDC pour la mettre au gout de la majorité présidentielle.
Dans cette mission qui la conduit à Fresco, Guitry et Divo, Odette Sauyet était accompagnée de M. Niamba et de Amary, tous deux membres de son cabinet. Au plan local, elle a eu le soutien du fédéral FPI Gnagra Jean-Claude , du député Dakouri Djaléga ,du Conseiller économique et social Koudou Dago Grégoire, DDC adjoint et des autres membres du bureau de la DDC.
Benjamin Koré
(envoyé spécial à Lakota)

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