mercredi 16 décembre 2009 par Le National

Le fameux incendie qui a ravagé la direction de l'Agence Comptable Centrale du Trésor (ACCT) sise au 12e étage de la tour B de la cité administrative, vomi peu à peu ses mystères. Voici le cinglant rapport qui met à nu le fonctionnement du puissant ministère de l'Economie et des Finances.
On se rappelle il y a 2 ans, la manne nourricière du ministère de l'économie et des finances, l'Agence Comptable Centrale du Trésor (ACCT) a pris feu dans la nuit du 27 au 28 Septembre 2007. Un incendie qui a jeté l'effroi et l'émoi au sein des populations et plus particulièrement dans l'administration financière. En dépit de tout le vacarme et du ballet de personnalités qui se sont succedées au chevet de l'ACCT, rien n'a été découvert. Du moins, des enquêtes ont été faites mais classées sous boisseaux pour diverses raisons. Enquêtes qui relèvent plusieurs incongruités et indélicatesses.

De grosses sommes portées disparues
A la lecture du rapport d'enquêtes des investigateurs du ministère de l'Economie et des finances, il ressort que l'incendie déclaré dans les locaux de l'ACCT a détruit l'ensemble des pièces justificatives des entrées et sorties de devises. Soit. Mais là où le bât blesse, c'est que quelques documents retrouvés ont permis de déceler de graves anomalies. A l'examen de différentes opérations bancaires, d'énormes insuffisances voulues et conçues apparaissent. Ainsi sur 24 comptes ouverts à la BCEAO, 15 n'ont aucun relevé bancaire. Mieux, sur le compte principal ACCT domicilié à la BCEAO sous le N°A00 2612100A00050001, si la première concordance bancaire portant sur un écart de 32545.653825 milliards de F CFA est justifiée par un certificat de concordance, il n'en existe pas pour les mois de février et Mars 2008 pour la simple raison que selon l'ex comptable sortant, M. Kadio Boni, des relevés bancaires n'ont jamais été fournis par la BCEAO. Pis pour le mois de Mars, il apparaît des énormes incongruités en ce sens que le compte est débiteur de 139.435.038034 milliards de F CFA. Sans toujours justificatif de relevé bancaire que refuserait la BCEAO. Alors question : Quel est donc ce gestionnaire de compte qui ne se soucie point d'avoir de RIB s'il n'a pas des idées derrière la tête ?'' Question' frar'', me répondront certains. Car comment des centaines de milliards peuvent ne pas avoir de traces. Qu'a fait le parent Kadio Boni des documents ? Le feu est- il venu pour faire disparaître ces traces ? Seul le vieux Boni peut nous l'expliquer. Au niveau des comptes domiciliés dans les banques commerciales, la chanson est répétée. Ainsi à la BNI sur le compte immatriculé 10002860168, une grosse différence de 3 695 968 612 F CFA ne peut être justifiée car les pièces ont été selon toujours M. Boni, brulées par l'incendie du 27 au 28 septembre 2007. De même, les énormités commises par Kadio Boni ne se limitent pas à cela.

Des comptes séquestrés TPCIN° 0000 2860092
Non contents et non rassasiés des sous volés dans les comptes BCEAO et banques commerciales, Kadio Boni et ses protecteurs que sont assurément Kalou Emmanuel, Djédjé Mama et le ministre Diby Charles Koffi, se sont attaqués aux comptes TPCI. Et pour celui qui lit le rapport d'enquête, il ne peut que se tenir la tête entre les 2 mains pour pleurer le sort de la Côte d'Ivoire. Voyez - vous-même ! Compte BCEAO (51291. Un solde débiteur de 36 184 945 299 FCFA qu'aucune pièce justificative ne peut prouver toujours à cause du feu. Quand on fouille, on découvre que dans cette somme, il y a 30 milliards qui reviennent aux victimes des déchets toxiques. Le compte 513 (compte courant postal) lui, a plutôt eu la chance de ne pas voir la main des rapaces. Mais en ce qui concerne le compte 513 dit compte des disponibilités affectées, tout a été raclé pour laisser apercevoir un solde débiteur de 104 026 125 296 milliards de F CFA représentant curieusement le solde consolidé des comptes séquestrés. Tout un beau baratin qui coule comme le '' Titanic'' à la question de savoir s'il existe une liste de ces comptes dits séquestres. Tout simplement parce que cette liste n'existe pas de même pour les RIB. La supercherie est mise plus à nue car il existe bizarrement 2 lignes d'écritures parallèles qui aboutissent aussi curieux que cela puisse paraître, à un même compte. Pour les compte 51291/ 513 et 522, tout est aussi flou comme une eau de chaussette non lavée pendant 3 mois. Idem pour les comptes 46673 et 466723 respectivement dits comptes de remises des agents du trésor et compte de pénalités des retards trésors, les soldes sont débiteurs alors qu'ils devaient être créditeurs ou tout au moins nuls. Autant de situation pittoresques parce que non vérifiables à défaut de pièces justificatives.

De l'Etat des lieux des coffres forts
Même si l'on admet que tous les documents comptables et autres pièces justificatives ont été détruits par l'incendie, (ce qu'on admet difficilement), on ne peut admettre que le feu ait détruit des coffres forts. C'est pourquoi l'inventaire des 3 coffres forts laisse pantois et perplexes. Car, si les deux premiers sont indemnes, celui de M. Touré Kafouba laisse à dire. 109480 Euros ont été découvert et une partie ( ?) du coffre a été réduite en cendres. Cette partie n'a t- elle pas d'estimation ? Ne savait - on pas combien se trouvait dans ce coffre quand on sait que tout ce qui est versé est pointé ? Là-dessus, bouche bée et motus cousue. On apprend tout simplement qu'une importante somme d'argent a été réduite en cendre et c'est seulement 22 015 000 F CFA de billets détériorés qu'on a pu récupérer. Foutaise !

Un incendie pour
couvrir la gabegie
Tout porte à croire que l'incendie du 27 au 28 septembre 2007 des locaux de l'ACCT qu'on qualifie de criminel n'en est pas un. Il a été tout simplement provoqué par des mains obscures qui voulaient cacher des nombreuses irrégularités et effacer toutes les traces de gabegie. Au-delà de cela, l'on note toujours au regard du rapport qu'à l'ACCT, tout se passe comme si l'on était dans un marché ''Gouro'' où des règles élémentaires de contrôle et de comptabilité sont foulées aux pieds. Des attestations de réception de fonds sont faites sur papier simple comme si l'ACCT n'avait pas de papier entête. Que de bizarreries qui passent sous silence.

Du silence de Djédjé Mama, Kalou Emmanuel et autres
Qui ne dit rien, consent, dit- on. Pour dire que depuis la signature et la remise du rapport au ministre Charles Diby Koffi, à Djédjé Mama, DG du trésor, Kalou Emmanuel, TGAN et comptable entrant à l'ACCT, personne n'a daigné prendre ses responsabilités. Pis M. Kalou continue d'assurer un intérim qui devrait durer 6 mois. Une attitude qui prête à toutes sortes d'interprétations et laisse plané des doutes. Pourquoi l'argentier ivoirien, lui qui se plait à être présenté comme bon gestionnaire, ne prend - il pas de décisions ? M. Kadio Boni, sur qui de lourds soupçons pèsent, se la coule douce dans une retraite dorée. M. Kalou Emmanuel dont l'intérim devait prendre fin, plane sur l'ACCT sans que cela n'émeuve personne. Le Directeur Général du Trésor, Djédjé Mama, patronne de toutes ses institutions financières regarde de ces yeux hagards la scène. Personne ne veut parler. De peur de recevoir surement des représailles. Au grand malheur des ivoiriens qui voient leur pays tombé dans les PPTE. Pendant ce temps, Kadio Boni qui n'a que faire du serment prêté devant les juridictions vit dans son pelit coin les poches pleines. Et avec lui, tous ces responsables qui font fi du serment prêté devant la justice. C'est ça aussi la Côte d'Ivoire, pays de l'impunité. Mon ?il !

Janelle Orlane

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