mercredi 16 décembre 2009 par Nuit & Jour

Ils ne se comptent plus les Ivoiriens qui ont liés leur destin immédiat à un hypothétique gain au jeu de hasard. Passion prétention et culte du gain facile ont fait de cette catégorie de la population des citoyens peu ordinaires, adeptes de la richesse en vitesse. Mais à la réalité stress, frustration et misère submergent rapidement l'impression de richesse dans le quotidien des ?'parieurs''. Tentative d'explication.

Cette histoire d'un jeune cadre aux allures de père de famille tranquille qui a tout misé dans les courses hippiques communément connues sous le vocable de Pari mutuel urbain (PMU) aurait pu faire rire plus d'un n'eut été son caractère quelque peu dramatique. En effet, Georges R., banquier de son état, à l'abri du besoin matériel de premier plan a voulu faire un passage en force en ce qui concerne la course à l'enrichissement. Exposant éternellement sa complainte à qui veut l'entendre, que son statut de cadre de banque ne pouvait le conduire aux portes de la fortune et lui permettre vivre un rêve d'acteur hollywoodien, digne de la vie napolitaine d'Al Pacino bref une vie de multimillionnaire, il n'a eu meilleure trouvaille les courses hippiques avec à la clé de grosses mises. Endettement, risque et même acte de vulgaire banditisme deviennent le lot quotidien de ce brillant banquier au parcours presque sans faute. Le PMU a réduit à néant tout le travail entrepris depuis de longues années par Georges K. Cet exemple est plus que révélateur du malheur de la quasi-totalité des citoyens qui mettent leur foi dans les jeux de hasard et notamment le PMU. L'histoire de Georges K. est dramatique a tous égards : ruiné presque paranoïaque, grabataire le pauvre Georges K. a fini dans les geôles de l'univers carcéral. Et la société ivoirienne de se donner dans une polémique incessante entre partisans des jeux du hasard et ceux qui s'opposent à cette pratique. En même temps que les jeux de hasard donne en permanence l'illusion de la richesse, la situation sociale des turfistes se dégradent au fil du temps au point où ils deviennent des loques humaines a affirmé une mère de famille. Plusieurs dizaines de milliers de joueurs et pourtant la probabilité du gain est très faible en témoigne la masse monétaire partagée entre les éventuels gagnants. C'est au mieux 15% de toute la recette engrangée par la loterie nationale de Côte d'Ivoire qui est partagé aux gagnants. Je trouve que c'est insignifiant , s'est plaint un férus du jeu de hasard.

Le PMU : plus qu'un jeu, un effet de mode

Dans la grisaille des jeux de hasard, le pari mutuel urbain est de loin, le plus pratique. En effet, la Côte d'Ivoire revendique le nombre le plus important de turfistes devant le Burkina Faso, le Mali qui ont découvert avant la Côte d'Ivoire, la magie du jeu. L'on peut expliquer ce phénomène par le fait que la Côte d'Ivoire est un pôle naturel de croissance d'activités. Mais aussi et surtout par le goût prononcé des Ivoiriens pour les aventures financières. Nous avons découvert le PMU au milieu des années 1990. Ce fut la fringale du jeu et depuis lors l'engouement des Ivoiriens n'est pas tombée s'est plaint un détracteur des courses hippiques. C'est un esprit diabolique et Dieu le père n'autorise pas la pratique des jeux pour s'offrir les portes de la richesse . Du côté de l'Etat, l'heure est à la politique de l'Autriche au nom de la libre entreprise et de la liberté de jeu. Mais à la réalité, les recettes engrangée par l'Etat sont très importantes : La LONACI est une régie financière de l'Etat de Côte d'Ivoire et du côté gouvernemental pas question de s'autoflagéler a reconnu un employé de cette société. Comme quoi l'abolition des jeux de. hasard n'est pas envisageable. Gare aux rêveurs qui ont fini par lier leur destin matériel à un hypothétique gain au jeu.

Williams Arthur Prescot

Photo : Les parieurs au PMU.

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