mercredi 16 décembre 2009 par Nord-Sud

Diabaté Kramoko, candidat malheureux à la mairie de Daloa et secrétaire départemental du Rdr à Daloa dit sa part de vérité. Il répond dans cette interview à Me Séry Kossougro Christophe, nouveau maire et Ouattara Zana, son 1er adjoint, qui n'ont pas été tendres avec lui récemment dans la presse.

M. Le secrétaire départemental du Rdr Daloa, vous avez récemment été battu lors du renouvellement de la municipalité que dirigeait votre parti. Un mois après, dans quel état d'esprit êtes-vous?

Nous n'avons pas coutume de nous étaler dans les journaux par respect de la discipline de notre parti. Mon état d'esprit ne peut qu'être la sérénité. Il ne pouvait en être autrement. J'ai le soutien de toutes les structures du parti, des sages, des mouvements de soutien et des Ong proches du parti. Je suis dans mon nouveau cadre au siège du parti. Je me consacre désormais entièrement à la préparation de l'élection de mon candidat. Les militants sont mobilisés derrière nous. Ils veulent faire gagner le président Ado.


Pouvez-vous expliquer les causes et les circonstances réelles de la débâcle de votre parti qui était majoritaire dans le conseil municipal?

Le président du parti nous a invités à Abidjan. Sur les six adjoints à Guédé Guina que nous étions, cinq ont répondu présent. Seule Madame Bayo, pour des raisons de santé, n'a pas fait le déplacement. Le maire Sourou Koné, chargé des élus du parti et son équipe nous ont reçus. Le mot d'ordre du parti nous a été donné. Chacun a relevé les griefs qu'il avait, d'abord contre Guédé Guina et ma personne. On m'a reproché de n'avoir pas suivi leurs actions et d'avoir protégé Guédé Guina. A cette occasion, je leur ai expliqué que notre personne n'était rien devant notre engagement politique. Et qu'il ne fallait pas tuer le fonctionnement de la mairie qui est le symbole de notre parti. Mais, ils ne m'ont pas compris. Ils ont plutôt pensé que c'était une faiblesse. Malgré tout cela, je leur ai présenté mes excuses. Et Sourou est mon témoin. La démarche que j'ai approuvée chez Guédé Guina, c'était que nous n'avons pas pris la mairie pour nous faire de l'argent. Alors que c'était ce que pensaient mes frères. Bien au contraire, on était venu pour montrer à la population que le Rdr sait travailler pour son bien-être. Il fallait travailler dans le sens d'une réélection après ce premier mandat.


En tant que premier responsable du parti à Daloa, comment la base a accueilli la nouvelle ?

Au cours de la première réunion tenue au siège le samedi 21 novembre, tous les militants étaient en larmes. Les jeunes, les femmes, les commissaires politiques, les sages sont tous intervenus pour condamner la haute trahison. L'émotion était forte et l'atmosphère très lourde. Tous ceux qui ont pris la parole, la gorge nouée, ont demandé la radiation des traîtres. Je ne peux que me plier à leurs instructions. Ils m'ont élu pour exécuter leur volonté. Je leur ai demandé de sécher leurs larmes et les ai invités à se remettre au travail pour la noble cause qui est de faire élire Ado à la prochaine présidentielle. C'est la base qui demande l'exclusion de ceux-là même qui ne peuvent pas résister à l'argent et suivre les instructions de la direction. A leur suite, la direction qui nous a rappelé le 2 décembre prendra ses responsabilités face à cette situation qu'elle a condamnée.


Ouattara Zana, considéré comme le chef de file de ceux que vous appelez les traîtres disait récemment dans la presse qu'il est désigné par le terrain comme le seul chef crédible pour la renaissance du Rdr à Daloa. Quel est votre commentaire ?

Je voudrais savoir de quel terrain parle mon frère Zana. Lui, le leader de notre parti, le Rdr, ici à Daloa ? Vraiment je voudrais vous dire que je n'ai pas l'intention de suivre Zana dans les injures et les grossièretés. Mon éducation de base me le défend. Je respecte les valeurs. Il a commis une gaffe qu'il doit assumer. Si m'insulter ou utiliser mon nom peut le mettre à l'abri, qu'il continue. Mais, nous sommes serein. La base ne veut plus le voir au siège à Daloa. Au moment où je vous parle, celui qui se dit le choix du terrain dans les journaux, ne peut même pas mettre les pieds au siège du parti. Les militants le lui ont interdit depuis le 18 novembre. Et il en est conscient. C'est la décision des secrétaires de section et des comités de base qui constituent le socle du parti. Aujourd'hui, je travaille dans le sens de l'élection présidentielle. La mairie qui était le symbole de notre lutte de 15 ans, lui et ses camarades viennent de la vendre au Fpi, à travers l'avocat de l'Etat, Me Kossougro qui mélange tout. Car, je ne peux comprendre qu'un avocat international de sa trempe, ne dise pas la vérité dans la presse. De quel Daloa, parle mon frère Kossougro Séry ? C'est pourquoi, je dis qu'il est un avocat assermenté, qu'il s'arrête un moment pour dire la vérité. Car, à ce poste de maire, il doit se mettre à la disposition des populations et ses déclarations comptent pour celles-ci. A Zana, je dirai d'avoir de la retenue après sa trahison. Qu'il ne m'amène pas à parler. Ce que les militants du Rdr ne comprennent pas de lui, c'est comment lui, se disant militant du Rdr, se prenant même pour une icône de ce parti, peut se permettre de voter pour Me Kossougro Séry qui, sous Bédié, voulait s'attaquer à notre président, le docteur Alassane Ouattara. Lui et Me Mondon Konan Julien sont allés chercher des dossiers sur Ado aux Etats-Unis et au Burkina Faso pour dire qu'il n'est pas Ivoirien et faire de lui un apatride. Ce qui l'empêcherait de se présenter à des élections en Côte d'Ivoire. Comment un militant digne du Rdr peut oublier cela et se livrer à ce dernier en vendant le symbole du parti ? Sur ce point, que le maire Kossougro nous dise comment il a convaincu 10 de nos conseillers dont le chef de file est Zana, Idrissa Coulibaly avec pour commanditaires Morifré Touré et Lanciné Touré.


Parlant du nouveau maire, il affirme que vous auriez confié au préfet avoir voté deux fois pour lui, même étant son adversaire. Quel commentaire ?

Encore du mensonge. Il ne faut pas qu'il mêle le préfet à cette affaire. Je n'ai jamais voté pour lui. La preuve de leur arrangement se démontre par leurs suffrages. Il a été élu à 19 voix contre 15. Même score réalisé par Ouattara Zana, 1er adjoint (Rdr) Blé Gbaï, 2e adjoint, indépendant et Idrissa Coulibaly, 3e adjoint (Rdr). Nous avons réussi à démasquer nommément tous ceux qui nous ont trahis. Je voudrais dire à Me Kossougro de dire la vérité. Qu'il s'atèle à gérer la mairie pour le peu de temps qui nous sépare des élections. Nous reviendrons reprendre cette mairie. Avec moi ou avec quelqu'un d'autre, le Rdr va reprendre cette mairie. Si Kossougro a investi des millions pour une mairie de trois mois, c'est pour tout juste ajouter cela à son curriculum vitae. Kossougro parle comme si il n'est pas fils de Daloa. Je suis étonné que c'est maintenant qu'il se préoccupe tant de Daloa. C'est avec ce même programme qu'il vante tant aujourd'hui, qu'il a été battu à plate couture en 2001, quand il conduisait la liste de son parti aux municipales. Parlant des ordures qu'il brandit comme un trophée de victoire, je l'invite à la retenue. Car, Il est face à la réalité de la gestion communale. Nous nous souvenons avoir organisé une semaine d'opération ville propre qui nous a permis de débarrasser la ville de plusieurs tonnes d'ordures. La victoire sur les ordures ne se gagne pas en un mois de gestion. C'est une bataille quotidienne. Car, chaque jour a sa réalité dans ce domaine. Quand Kossougro dit que le Rhdp est une coquille vide, le Rhdp est vide de son action politique. Avec le ministre Brito, nous mené des activités. Nous nous sommes rencontrés par moments dans plusieurs villages du département tels que Monokozohi, Yacouba Carrefour etc. Mais jamais avec Kossougro. Et je voudrais dire aux responsables du Pdci de bien faire attention au bicéphalisme de leurs représentants à Daloa. Parce qu'il y a un qui rame à contre-courant. Il est Pdci peut-être de jour. Mais il doit être d'un autre parti la nuit. Je vous invite à lire Kossougro et vous comprendrai qu'il n'est pas du bord du Pdci. Je dirai que le Rhdp est vide de sa personne ici à Daloa. Avec le Mfa, l'Udpci et le Pdci, car Brito se joignait à nous, nous avons animé le Rhdp à Daloa. Je mènerai le combat du Rdr comme l'a toujours pensé le professeur Guédé Guina. Kossougro accuse Guédé Guina. Il ne pouvait pas s'entendre avec lui. Vu ce qu'il a fait à Alassane Dramane Ouattara, ils ne pouvaient rien entreprendre ensemble. Guédé était un homme de conviction. Il ne pouvait pas coopérer avec celui qui s'est attaqué à son président. C'est pourquoi, nous disons que le Rhdp se fera à Daloa sans Kossougro.


En tant maire intérimaire, qu'avez-vous à dire quand le maire Kossougro dit que des marabouts avaient été cachés dans les bureaux pour faire échec à son élection et que ceux-ci ont été chassés par les autorités de la ville ?

Balivernes ! On va cacher des marabouts pour quoi ? Si lui son marabout a été l'argent, nous, nos marabouts étaient nos 25 conseillers auxquels on a eu confiance. Comment comprendre qu'une mairie qu'on a gagnée avec 14. 000 personnes, alors que notre poursuivant avait 2.700 voix, et avec les rencontres initiées par la direction qui a donné des instructions, nous allions encore douter et faire venir des marabouts ? Qu'il nous dise si ces marabouts étaient des électeurs. Qu'il ait foi en Dieu. Qu'il soit serein. Je le connais beaucoup croyant. Qu'il chasse en lui la peur. C'est lui qui s'est fait accompagner de deux pasteurs pour asperger tous les bureaux, toilettes et cours de la mairie avec de l'eau qualifiée de bénite.


Interview réalisée par Bayo Fatim à Daloa

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023