mercredi 16 décembre 2009 par Le Patriote

Les hommes en blouse se comptaient sur le bout des doigts, hier au centre hospitalier et universitaire (CHU) de Treichville. Et pour cause, le personnel soignant (médecins, infirmiers, sages-femmes, techniciens de santé, aides soignants, garçons et filles de salle etc.), a entamé la grève décrétée par leur collectif de syndicats. Comme il fallait s'y attendre, ce mouvement a paralysé les hôpitaux publics. Au service gynéco-obstétrique de ce grand centre, une seule sage femme était présente à notre passage, aux environs de 9 heures. Nous prenant certainement pour une patiente, elle nous demande de retourner car le service est fermé. Tout le monde est en grève, il n'y a pas de consultation. Les sages-femmes qui étaient de garde la nuit sont parties. Vous voyez que je ne suis pas en tenue de travail. Nous sommes en train de libérer les femmes, donc rentrez chez vous. Nous ne voulons brutaliser personne, sinon les policiers vont nous gazer , nous lance t-elle, en nous montrant les deux policiers postés à l'entrée du service. Aux urgences chirurgicales, c'est également la même ambiance morose. Quelques rares infirmiers, des représentants de syndicats, circulent dans les allées. Conformément aux consignes du collectif, les urgences ne fonctionnent pas. Il en est de même pour plusieurs autres services visités.
A l''hôpital général de Koumassi, les consignes du collectif sont respectées à la lettre. Aucun service, même la maternité, ne fonctionne. Nous avons négocié avec les chefs de service afin que le service minimum soit assuré, mais nous n'avons pas obtenu gain de cause. Les malades en observation ont été libérées. La grève est suivie, tous les services sont fermés , confie M Alla Narcisse, directeur de l'hôpital. Le constat était le même dans plusieurs hôpitaux généraux tels que ceux d'Abobo et de Port-Bouët. Du côté du collectif, on se félicite du suivi de la grève. Le mouvement est suivi est 99%, soutien M Fofana Ahmed, secrétaire général du Mouvement des infirmiers diplômés d'Etat de Côte d'Ivoire (MIDECI). Seul le CHU de Cocody, à Abidjan, indique t-il, a été retenu pour assurer le service minimum dans les urgences et le service gynéco. A l'institut de cardiologie, le service minium est également assuré aux soins intensifs.
Soulignons qu'à travers cet arrêt de travail de 5 jours renouvelables, le collectif revendique l'intégration à la Fonction Publique des filles et garçons de salle non déflatés de 1998 et des aides soignants du CHU de Yopougon recrutés en 1989. Les agents réclament également l'application intégrale de leur grille indemnitaire et indiciaire dont le décret d'application pris en janvier 2008 devrait rentrer en vigueur en janvier 2009. Il faut noter que la grille indiciaire a été appliquée à moitié par le gouvernement.

Dao Maïmouna

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