mercredi 16 décembre 2009 par Le Patriote

La Côte d'Ivoire est-elle encore un Etat de droit ? Avec ce qui nous a été donné de voir hier, au siège du Centre de Commandement des Opérations sécuritaires, la réponse est négative. Le Front populaire ivoirien, dans sa farouche volonté de saboter le processus électoral a décidé d'user de tous les moyens. Même les plus abjects. Les dix-sept personnes enlevées à Toupah dans le département de Dabou depuis le vendredi, sous prétexte qu'elles sont des étrangers inscrits dur la liste électorale provisoire, n'ont toujours pas été relâchées. En dépit des preuves irréfutables attestant qu'elles sont bel et bien des citoyens ivoiriens, Laurent Gbagbo et son parti, le FPI sont décidés à les faire passer pour des fraudeurs. Hier, ces braves pères et mères de famille tirés de leur sommeil, le vendredi 11 décembre dernier à 4h du matin, ont été présentés à la télévision ivoirienne et certains journaux proches du pouvoir comme des personnes ayant fait du faux pour acquérir la nationalité ivoirienne. Les hommes du capitaine Kati Bi qui ont procédé à leur enlèvement se sont rendus compte après les enquêtes que les dénonciations dont ils ont été l'objet, sont plus proches de la calomnie que de la vérité. Les enquêteurs et procéduriers du CeCOS ont découvert que les 17 personnes enlevées sont au moins ivoiriennes de par un de leur ascendant. Mieux, elles sont pour la plupart régulièrement inscrites sur la liste provisoire électorale. En dépit de la présentation des documents qui attestent de leur nationalité ivoirienne lors des auditions, le général Gui Bi Poin, pour des motifs sans doute politiques, a décidé de les présenter à la nation comme des fraudeurs sur la nationalité. Une équipe de la télévision ivoirienne a été dépêchée hier dans ce sens pour faire des prises de vue qui seront certainement, diffusées dans les prochaines éditions du journal télévisé. Me Soungalo Coulibaly, avocat des interpellés, qui depuis le samedi dernier a senti la cabale qui se préparait contre ses clients, avait demandé à être présent pour les auditions. En vain. Hier pour leur signature, l'avocat a tenu à vérifier le contenu des procès verbaux. Que ne fut sa surprise de constater que des mentions telles que reconnait qu'il est étranger y figuraient. Sous sa détermination de voir ces contrevérités corrigées avant toute signature, les responsables du CeCOS ont décidé de réagir par la violence en l'expulsant de leurs locaux après des menaces. Le commissaire Robé, chef des opérations au CeCOS face aux consignes fermes de l'avocat à ses clients de ne rien signer, a rétorqué ceci : Ca ne se passera pas comme ça. S'ils veulent qu'ils ne signent pas. Nous allons faire transférer les P.V. comme ça . L'homme de droit n'a pas manqué de lui rappeler que c'est un abus. Il n'a pas fallu plus pour mettre l'officier dans une colère noire, visiblement à court d'arguments. Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton ici. Si vous continuez comme ça, je vous vide , a-t-il lancé.

Le procureur de Yopougon cité

Une menace claire qui a été saisie au bond par les officiers Kati Bi et Lohouri pour procéder à l'expulsion de l'avocat. C'est la mort dans l'âme que Me Soungalo Coulibaly a été obligé de quitter le siège du CeCOS sans obtenir la libération de ses clients.
L'homme de loi qui n'a pas abdiqué pour autant a décidé de saisir le procureur du Tribunal de Yopougon, M. René Daléba Rouba, pour cette violation flagrante des droits de citoyen dont sont victimes ses assistés. Mais, au cours de nos investigations, nous avons découvert que le patron du Tribunal n'est pas blanc comme neige dans cette affaire. C'est lui qui aurait signé l'ordre transmis à l'équipe du CeCOS qui est allée, pendant trois jours, traquer à Dabou d'innocentes personnes. L'ordre signé a été présenté aux membres de la division des droits de l'Homme de l'ONUCI venus enquêter sur cette scabreuse affaire. La collusion dans cette affaire du Procureur de Yopougon avec le commandant du CeCOS, le général de brigade Guiai Bi Poin est donc avérée. Malgré les consignes données par le procureur pour que les interpellés soient relâchés, l'on constate malheureusement que jusqu'à présent, les infortunés de Toupah sont encore en détention. Aux dernières nouvelles, le CeCOS qui a compris que, dans cette affaire, il a outrepassé sa compétence territoriale, a décidé de transférer tous les détenus au tribunal de Dabou pour leur libération. On parle de huit détenus qui seront libérés aujourd'hui. Mais Me Soungalo Coulibaly qui suit de près ce dossier, a décidé de rester vigilant jusqu'au bout. Le Patriote aussi.
Jean-Claude Coulibaly

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