mardi 15 décembre 2009 par Nuit & Jour

Quotidiens, hebdomadaires, presse people, hebdomadaires satiriques, des audiences aux recettes publicitaires, la crise doublée d'une situation socio-politique léthargique font des ravages et les effets se font ressentir dans les entreprises de presse. Même le quotidien progouvernemental ?'fraternité Matin'' concède aujourd'hui à naviguer à vue. Cette situation devait modifier en profondeur les contours et les équilibres d'un paysage déjà très fragileEn entendant un hypothétique regain d'intérêt des ivoiriens pour la lecture, c'est la grande dépression et fini le temps du printemps de la presse ivoirienne, l'heure est à la réalité du terrain.

Jusqu'ou la crise et la morosité ambiance vont elles emporter les entreprises de presse ivoirienne ? Et qui résistera au mieux au tsunami qui balaie depuis de longues années tous les journaux. Des journaux d'opinion en passant par le quotient progouvernemental, Fraternité Matin''. Déboussolées, sous le poids de l'anomie et l'effondrement du marché publicitaire, les entreprises de presse affirment tous aujourd'hui passer une période très délicate. Car plus, ils dépendent de la publicité, plus la récession les frappe durement. Du coup l'heure est partout à la débrouillardise. Les ivoiriens ont semble-t-il perdu le goût de la lecture des journaux. Aujourd'hui, plus que jamais le phénomène de titrologie est en marche et l'Abidjanais à faible pouvoir d'achat préfère lire les titres des journaux et cela lui suffit à avoir une idée sur ce qui fait l'actualité en Côte d'Ivoire , a soutenu un marchand de journaux. Même les journaux d'opinions comme ?'le Nouveau Réveil'' et ?'le Patriote'' parlent pour la première fois d'une conjoncture défavorable. C'est dire que personne n'échappe au marasme. Aujourd'hui les chiffres de vente de 60% du tirage est presque devenu un rêve inaccessible pour la quasi-totalité des entreprises de presse ivoirienne. Conséquence, presque tous les journaux enregistrent de chutes parfois vertigineuses de leur chiffre d'affaires et pour les plus chanceux, la tendance est à la stabilité. Des lendemains d'autant plus fragiles que, pour nombre de patrons du secteur, la messe est presque dite. Plus jamais les entreprises de presse ne retrouveront les niveaux de rentabilités des années 1990, le printemps de la presse ivoirienne où aussi la Publicité ruisselant. L'âge d'ordame publicité a drastiquement réduit ses faveurs et les entreprises de presse ivoirienne crient misère. La publicité se fait de plus en plus rare. Ce n'est pas du tout facile pour nos entreprises , a déploré un responsable de presse. A la réalité, le recul du marché de la publicité est à l'image des entreprises ivoiriennes qui après plusieurs années de crise changent de réflexe. Du coup, l'heure est partout aux mouvements de diminution de budget de la publicité, qui devrait s'accélérer, remodelant profondément l'argent à octroyer pour la communication (ORANGE, MTN, MOOV, KOZ, Côte d'Ivoire Télécom) qui étaient si larges hésitent aujourd'hui à mettre la main à la poche. Dans ce contexte de morosité générale, les journaux tentent de s'adapter face aux consommateurs de plus en plus infidèles. Pris de vitesse, ils avancent à tâtons en jetant leur dévolue sur le fameux fonds de la presse qui aura pour qualité essentielle de servir de subvention pour les entreprises de presse.

Le fonds de la presse, une solution pour cette morosité

La presse ivoirienne, on la savait gérée de façon orthodoxe, même informel, on s'inquiétait de la faiblesse du réseau de distribution, on pointait du doigt le légendaire manque d'intérêt des ivoiriens pour la lecture, mais personne n'envisage aujourd'hui une Côte d'Ivoire sans pluralité et indépendance de la presse. C'est pourquoi, le gouvernement a prévu d'octroyer un fonds pour les entreprises de presse qui s'élève à hauteur de 1 milliard de CFA. Mais ce fond, malheureusement tarde à venir ; pendant ce temps, la débâcle continue. Aux dernières nouvelles, il semblerait que le montant de ce fonds tant attendu a été revu à la baisse et pires certaines analystes douteraient même de l'effectivité de ce fond. C'est un véritable effet d'annonce pour contenter les patrons de presse car la conjoncture est difficile à vivre , a martelé un observateur sous le couvert de l'anonymat. Faux, lui rétorque-t-on au niveau de la structure officielle qui a en charge la gestion de ce fonds. Toutefois, beaucoup de zones d'ombres subsistent autour de ce fameux fonds de la presse et qui n'est pas fait pour dissiper la rumeur qui continue de monter. Alors, a quand l'octroi de ce fonds et surtout comment se fera la répartition ? En tout état de cause, l'on se trouve dans une situation ou les pouvoirs publics seront accueillis en véritable sauveurs non sans risque pour l'indépendance de cette presse qui en dépit de tout a contribué à sa façon à l'édification d'un Etat de droit ; où le jeu démocratique et la liberté d'expression sont plus ou moins en marche. Pour autant, l'on ne doit pas se laisser gagner par le découragement pour la simple raison que l'histoire d'une entreprise n'est pas un long fleuve tranquille. Tout n'est pas négatif dans ce secteur. La presse ivoirienne constitue un véritable quatrième pouvoir, elle est relativement bien organisée, elle bénéficie d'un appareil de fabrication et de distribution performent avec des imprimeurs rompu aux métiers de l'imprimerieIl faut donc être imaginatif et encourager les patrons déjà dans ce secteur. Les entreprises de presse ivoirienne sont certes condamnées à de profondes mutations mais la partie est jouable même si les grands annonceurs ont adopté de nouveaux réflexes, l'espoir est permit et chapeau au patron de presse notamment celui du quotidien ?'Nuit & Jour'' qui met l'action au centre de sa politique d'édification d'une entreprise de presse.

Williams Arthur Prescot

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