mardi 15 décembre 2009 par Nuit & Jour

Loin de la famine, des guerres civiles et des inégalités sociales caractérisant l'Afrique, il existe ailleurs des peuples heureux, presque sans souci majeur. Principaux bénéficiaires de la bonne gouvernance de leurs dirigeants, ces peuples vivent au quotidien une aisance qui fait fantasmer leurs frères du continent noire. Toute chose qui a par conséquent entraîné une forte propension à l'émigration des bras et des cerveaux valides vers l'Europe. Avec un Produit intérieur brut (PIB) par habitant de 80.288 dollars (plus de 49 millions de F CFA) par an, les Luxembourgeois sont les gens les plus riches du monde. Ce chiffre élevé s'explique en partie par le nombre important de travailleurs frontaliers non comptabilisés dans la population résidente. Avec un taux de croissance de 4,6% et 4,2% de chômage, ce pays offre la plus faible imposition des particuliers d'Europe et la seconde pour les entreprises. Là-bas, le travailleur régulier a en moyenne un gain brut annuel de plus de 39.000 euro (plus de 23 millions de F CFA). Centre mondial des fonds d'investissement après les Etats-Unis d'Amérique, le Luxembourg est l'un des rares pays qui indexent automatiquement et intégralement les salaires à l'inflation. Les Norvégiens sont en seconde position, avec un taux de chômage de seulement 3,8% et 64.192 dollars de PIB par habitant (plus de 39 millions de F CFA). L'aisance des Norvégiens repose sur une économie véritablement mixte, marquée par la forte participation de l'Etat et l'exploitation d'une grande manne pétrolière et gazière. Ce pays est surtout très social où les services médicaux sont intégralement financés par des fonds publics grâce aux impôts et à des prélèvements spécifiques.
Selon le ministre norvégien de l'Economie, ce pays dispose d'un fonds pétrolier affecté au financement des retraités, qui dépasse 166 millions d'euros (118 milliards de F CFA). Il occupe aussi le premier rang mondial de l'Indice au développement humain (IDH), qui détermine l'espérance de vie, le niveau d'éducation et le revenu par habitant. Selon le programme de développement de l'ONU, les Norvégiens sont 40 fois plus riches que les Nigériens et vivent deux fois plus longtemps que ces derniers. Viennent ensuite les Islandais, avec un taux de chômage de seulement 1,5% et un PIB par habitant de 52.763 dollars (plus de 32 millions de F CFA). 4ème économie la plus compétitive au monde, ce pays occupe aussi le 2ème rang mondial pour l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. 21,7% de la population est connecté sur le Web haut débit. 7,4 des dépenses publiques sont consacrés à l'éducation ; ce taux est d'ailleurs le plus élevé au monde. Connue pour ses montres et ses chocolats, la Suisse a bâti sa richesse sur des secteurs de pointe à haute valeur ajoutée. Leader mondial de la gestion des fortunes transfrontalières, la Suisse s'est enrichie par la banque et les assurances. Avec son fameux " secret bancaire ", la Suisse attire les plus grandes fortunes du monde. Plus de la moitié des 300 Suisses les plus riches sont résidents étrangers, et le peuple suisse est le 4ème le plus riche du monde. Avec un PIB par habitant de 48.604 dollars (plus de 29 millions de F CFA), les Irlandais sont 5ème. Ce peuple a connu une croissance prodigieuse depuis son entrée dans l'Union européenne en 1973, avec un produit intérieur brut qui a triplé en 20 ans. L'Irlande est aussi le nouvel eldorado des investisseurs parce que constituant une attraction fiscale (seulement 12,5 d'imposition sur les entreprises). Avec un taux de pauvreté de seulement 2%, les Danois sont le 6ème peuple le plus riche au monde. Des ressources pétrolières et gazières abondantes et une industrie des PME performantes font du Danemark l'un des pays les plus prospères au monde. Les inégalités sociales et la pauvreté y sont les plus faibles d'Europe. Seul peuple arabe du Top 10 des plus riches, les Qatariens viennent en 7ème position, avec un PIB par habitant de 43.110 dollars (plus de 26 millions de F CFA). Avec une croissance de 15% et un taux de chômage nul, ce pays a connu une industrialisation forte depuis les 40 dernières années. L'exploitation de 5 champs pétroliers (55% du PIB) et étant la 3ème réserve mondiale de gaz naturel, le Qatar tire surtout sa réussite de l'immigration, seuls 20% des 700.000 habitants étant Qatariens d'origine. Bien qu'ils soient la première puissance mondiale, les Américains occupent la 8ème place, avec un PIB par habitant de seulement 42.000 dollars (plus de 25 millions de F CFA). Trop occupés par la sauvegarde de leurs acquis et l'entretien de leur prestige mondial, les Usa vivent au-dessus de leurs moyens, avec un endettement cumulé de plus de mille milliards de dollars. Les Usa restent surtout très dépendants des capacités de financement de leurs partenaires asiatiques. Les 300 plus grosses fortunes américaines dépassent le milliard de dollars mais 21,9% de pauvres et un Américain sur 8 sont en-dessous du seuil de la pauvreté. Par souci de lutter efficacement contre la pauvreté, la Constitution hollandaise a conféré à l'Etat le devoir de garantir aux citoyens les meilleurs moyens d'existence. Le système de protection sociale y est aussi basé sur le consensus entre partenaires sociaux, ce qui a permis à ce pays d'afficher un faible taux de pauvreté et de chômage. Avec un PIB par habitant de 38.617 dollars (plus de 23 millions de F CFA), les Hollandais sont le 9ème peuple le plus riche du monde. 10ème dans le classement des peuples bien organisés, la Finlande revendique un PIB par habitant de 37.504 dollars (plus de 23 millions de F CFA). Le fabricant de téléphonie mobile Nokia représente 1/3 des exportations de ce pays, dont les habitants sont les mieux équipés du monde, avec 65 téléphones portables pour 100 citoyens. Toute chose lui ayant conféré le sobriquet de " paradis des téléphones portables ". C'est aussi une excellence académique avec un taux d'alphabétisation de 100%.

Encadré : Le berceau des calamités

Jusqu'à la fin du monde, il est évident qu'aucun peuple africain ne figurera dans ce Top 10 des pays les plus riches, et pour cause. Gouverné dans l'anarchie depuis toujours, le continent noir n'est à présent caractérisé que par les dysfonctionnements de toute nature, s'affichant comme le berceau des calamités au sens propre. Caractérisé essentiellement par les guerres civiles, la sinistrose économique et le manque de planification adéquate et surtout par les pandémies liées à la pauvreté, les peuples d'Afrique survivent avec les rejets du monde, au sens propre du terme. L'Afrique noir n'existe que pour 2%, dans le concert des nations en route pour le développement et la prospérité. Les agrégats qui permettent d'analyser l'activité économique n'y ont plus de sens, à cause de l'étendue des problèmes. On ne peut donc pas savoir à quel niveau de prospérité se trouve tel ou tel peuple, mais dans l'ensemble, on y prend difficilement un repas par jour. Désormais suspendue aux humeurs et aux susceptibilités des autres, l'Afrique ne compte que sur l'aide dite " au développement ", qui n'est en réalité qu'un frein à sa croissance. La chienlit est d'une ampleur telle, que même pour financer ses propres turpitudes, ce continent est obligé de tendre la main aux autres. Changement irrationnel et intempestif de régime, choix de dirigeants nuls et très souvent illégitimes, mauvaise planification de l'économie, mauvaise gouvernance des ressources tant humaines que financières. Tels sont les gros maux dont souffre l'Afrique, dont les peuples sont plutôt perçus comme des mendiants que comme des citoyens du monde. L'équation du drame de l'Afrique est rendue quasiment insoluble, avec la percée qu'effectue depuis quelque temps la mauvaise foi et l'hypocrisie. Voici donc l'Afrique, mère de tous les maux, même ceux déjà éradiqués ailleurs. En plus du combat que mènent ses fils contre la pauvreté, c'est une autre lutte qui est déclarée contre cet autre danger qui menace l'intégrité physique des bras valides, c'est-à-dire la sorcellerie. C'est-à-dire juste ce qu'il faut pour que le continent noire demeure à vie dans les dédales du dénouement, évoluant à contre-courant des exigences de la mondialisation et du modernisme. Comment faire à présent pour s'en sortir, telle semble être la principale question qui se pose à chaque fils d'Afrique soucieux du devenir du continent. Cette question est surtout posée aux dirigeants africains qui, visiblement, ne sont préoccupés que par le sort de leurs parents et amis. En attendant qu'à la faveur des chaos qui profilent à l'horizon, ils se convainquent que nul ne sera épargné.

F.B

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