mardi 24 novembre 2009 par Le Temps

Les parents des détenus de la filière café-cacao ont manifesté hier, devant les bureaux du Procureur de la République, Raymond Tchimou. Ces derniers réclament la libération sans condition de leurs parents en prison depuis 17 mois.

La liberté provisoire demandée par les leaders de la filière café-cacao n`est pas pour demain. Cela leur a été signifié hier lundi, en fin de matinée par le Procureur de la République, Raymond Tchimou Affelou. Qui a reçu huit d`entre eux, qui observaient depuis jeudi, une grève de la faim devant les greffes de la Maca. Une situation qui a poussé leurs parents venus en grand nombre à exprimer leur colère devant les bureaux du Procureur au deuxième étage du palais et dans la cour du tribunal. Pancartes et banderoles en mains, ces derniers ont crié leur colère au Procureur de la République et au juge d`instruction. En effet, les directeurs administratifs et financiers des différentes structures de la filière, notamment Frc, Bcc, Arcc Fdpcc et le Fgccc ont, à l`instar de tous leurs co-détenus, vus leur demande de mise en liberté provisoire, la énième, refusée par le juge d`instruction, Gnakadé Ladji Joachim. Ces derniers ne comprenant pas cette situation, ont donc décidé d`observer une grève de la faim pour exprimer leur ras-le-bol. Informé de ces faits et de la grande colère des prisonniers à la Maca, le Procureur de la République a décidé de les rencontrer afin qu`ils expliquent les raisons profondes de leur colère. Rendez-vous a été donc pris pour ce lundi à 11h30. Arrivés à 10 h 02 dans le véhicule de liaison de la prison civile ironiquement appelé Air Maca, au Palais du tribunal du Plateau, Mmes Bolou Sophie Laure épouse Dago (Bcc) Loukou Ahou Dominique épouse Agballassi (Frc), et MM Kouassi Prosper (Frc), Gnako Sokoury Alfred (Fgccc), Digbeu Toh Lambert (Fdpcc), Souanga Koffi Ano Kouao Mathurin, Kra Banny Blaise (Sifca-coop), placés sous mandat de dépôt depuis juin 2008, ont été vite conduits dans un bureau annexe du violon de ce palais, avant d`accéder plus tard, au bureau du Procureur de la République. Ils sont rejoints quelques instants après par leurs avocats. Dehors, dans l`enceinte du palais, leurs parents improvisent un meeting pour dénoncer la longue procédure de ce dossier. Certains estiment que, c`est parce qu`il n`y a pas de preuves contre leurs proches que la procédure prend le temps. Quand d`autres font savoir que le Président de la République a tout simplement été trompé. " Nous craignons qu`on ne soit plus à la recherche de la vérité. Mais, qu`on soit plutôt en train de fabriquer des preuves pour les faire endosser aux soi-disant coupables qui, a priori ont été présentés comme tels à la nation. Nous craignons qu`on ne soit en train de chercher à se protéger en maintenant sous l`éteignoir des personnes injustement accusées et devenues gênantes ", font-ils remarquer. Avant de dénoncer le mutisme de la société civile, les organismes de défenses des droits de l`homme, de la communauté religieuse, qui assistent depuis 17 mois à l`agonie de ces ex-dirigeants de la filière. Pour ces manifestants, les preuves n`existent nulle part. C`est pourquoi, souhaitent-ils, la libération sans condition de leurs parents injustement "condamnés". Appelés en renfort, les éléments de la Préfecture de police d`Abidjan, ont prié les manifestants de vider les lieux, tout en utilisant leurs matraques.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr

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