mardi 24 novembre 2009 par Le Temps

Le samedi dernier, devant les jeunes aux II-Plateaux, Mme Bédié a donné une image de jeunot à son époux bien en difficulté

Sur la chaîne panafricaine d'info en continue, African, Kkb, le président des jeunes du Pdci, ne s'est pas empêché de dire que " Bédié est un homme neuf ". Neuf par rapport à quoi ? Se demande-t-on. Parce que dans la vie du Pdci post-coloniale, l'histoire de Bédié se confond avec mauvaise gestion et prévarications. Il traîne comme un boulet, la fameuse phrase d'Houphouët " on a que faire des cadres malhonnêtes, compétents soient-ils. " On ne dira pas que les instances dirigeantes du Pdci sont atteintes d'une amnésie collective, mais c'est tout comme. Parce qu'on ne peut pas vouloir effacer tant d'ombres qui jalonnent son passé. Ailleurs, certains auraient opté pour la voie du pardon, en présentant des excuses publiques pour les erreurs commises. En principe, ça devrait être ainsi. Ce qui n'est pas le cas avec le Pdci version Bédié qui développe à chacune de ses sorties, une arrogance sans pareil. Le samedi dernier, ce n'était pas Kkb qui parlait. D'ailleurs avec lui, c'est le contraire qui aurait étonné. Car, à force de vouloir donner une peau neuve à Bédié, il a fini par se rendre ridicule. Lasse de s'afficher aux côtés d'un époux en difficulté, l'épouse descend de plus en plus dans l'arène. L'exercice est difficile, puisque la bataille politique ne s'improvise pas au soir de sa vie. On ne devient pas femme leader sur un coup de tête. Tout étant une question de conviction. Devant les jeunes qui y ont accouru certainement par curiosité, l'ancienne première dame, a préféré jouer sur les sentiments. Lisez-là plutôt. " C'est abominable, c'est dégradant, c'est honteux, c'est triste et c'est dégoûtant. Mon c?ur de mère se déchire, saigne, et mon esprit de femme pleure de percevoir la pauvreté, la famine, la maladie et la misère de plus en plus grandissante, s'abattre sur les innocentes et valeureuses populations de Côte d'Ivoire. Plusieurs familles aujourd'hui, vivent d'aumônes. Dans d'autres, les retardataires dorment le ventre creux pour atteindre le lendemain, car un seul repas y est servi par jour. C'est la mort subite." Se lamente presque la très généreuse ex-Première dame. On croit rêver et les bras en tombent d'ailleurs. Parce que les années Bédié, c'est encore présent dans la tête. " Son c?ur de mère saigne ", maintenant. Pourtant la misère en Côte d'Ivoire, ce n'est pas aujourd'hui. Son c?ur n'a pas saigné quand au temps où son époux était encore au Palais, la direction de Caréna, a mis abusivement, des milliers d'employés à la rue. Son c?ur n'a pas aussi saigné lorsqu'on a arraché le commerce de la viande du porc à des pauvres femmes de Yopougon gare. Parce que là, elle en tirait des dividendes énormes. Son c?ur de mère n'a pas saigné quand des jeunes étudiantes, et donc des futures mères, ont été violées à la cité universitaire de Yop, aujourd'hui cité Bae. Son c?ur de mère n'a pas aussi saigné dans un souci de justice, quand son fils Patrick a eu abusivement le monopole du riz en Côte d'Ivoire. Pénalisant du coup, plusieurs opérateurs. Et donc, des pères de familles dans la rue. Aujourd'hui, de l'autre côté de la barrière, elle joue à l'avocat d'un monde qu'elle ne connaît même pas. Et qu'elle n'a jamais fréquenté. Pour les besoins de la cause, le couple s'essaie maladroitement au nouchi, devant les jeunes que par leur système mafieux, ils ont réduit à l'état de misère. Au crépuscule de sa carrière politique, Mme Bédié découvre subitement la misère des Ivoiriens. Elle est donc en pleurs. Alors que sous le règne de son très aimé Aimé, elle est restée de marbre lorsque son ministre des finances a décoré son salon avec des pièces de 250Fcfa. Autres faits, parmi la multitude des Ong qui travaillent au bien-être des Ivoiriens Servir, a reçu de l'Etat dirigé par son époux, le statut d'association d'utilité publique. Effaçant du coup, N'daya international de Mme Houphouët-Boigny déjà très active sur le terrain. Pourtant, servir ne faisait pas mieux sur le terrain que plusieurs autres Ong. Mais Bédié a choisi de financer l'Ong de sa femme sur fonds publics. Un acte digne du parti unique et qui en ce temps, n'a pas honoré la Côte d'Ivoire. Mais là, Henriette Bomo, n'a pas trouvé de quoi à dire. Aujourd'hui, elle parle de " mort subite. " Une vieille histoire pourtant La chanson du zouglouman Pat Saco, qui a chanté " la mort subite " date d'ailleurs des années Bédié. Ce qui veut tout dire.

Guéhi Brence
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