mardi 24 novembre 2009 par Notre Voie

Le Conseil Constitutionnel a rendu publique, le vendredi 20 novembre 2009, la liste définitive des candidats autorisés à solliciter les voix des Ivoiriens pour l'élection présidentielle. Ils sont au nombre de 14, ces messieurs et dames qui veulent briguer la magistrature suprême de la Côte d'Ivoire. Ces candidats pourraient être scindés en quatre groupes, selon la particularité qui fonde la candidature de certains d'entre eux. Il y a premièrement, Alassane Dramane Ouattara. Deuxièmement, Henri Konan Bédié ; troisièmement, le comédien Adama Dahico, à l'état civil, Dolo Adama, et enfin, les 11 autres candidats parmi lesquels Laurent Gbagbo, le Chef de l'Etat sortant. Les trois premiers candidats sus-indiqués constituent volontiers, des candidats à polémique . Alassane Dramane Ouattara : candidat exceptionnel à la présidentielle, le premier responsable du RDR doit sa présence sur la liste de départ à la magnanimité, à l'esprit de paix et d'ouverture du Président de la République, Laurent Gbagbo, qui a pris l'article 48 de la Constitution ivoirienne pour régler, pour le scrutin prochain, le cas Ouattara. Cette décision exceptionnelle a été formalisée par le decret n°2005-01/Pr du 05 mai 2005 relative à la désignation, à titre exceptionnel, des candidats à la présidentielle. Parce qu'à la vérité, le candidat du RDR à l'élection présidentielle, Alassane Ouattara, continue de trainer la question de sa nationalité ivoirienne à problème comme un boulet. Toujours sous le coup de l'article 35 de la constitution Voltaïque (Burkinabé) durant une longue période de sa vie, M. Ouattara tombe toujours sur le coup de l'article 35 de la Constitution du 1er Août 2000 qui stipule que le candidat à l'élection présidentielle ne doit s'être jamais prévalu d'une autre nationalité. Or, Alassane Ouattara, qui soutient mordicus qu'il est Ivoirien de père et de mère, s'est prévalu de la nationalité voltaïque (aujourd'hui burkinabé) pour ses études secondaires en Haute Volta (actuel Burkina Faso) puis supérieures à l'Université de Pennsylvanie (Etats-Unis). C'est également en tant que citoyen voltaïque qu'il est entré au Fonds monétaire international (FMI) en qualité de fonctionnaire. Même son de cloche lorsqu'il a été recruté, des années plus tard, à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Comme on le voit, la candidature de Ouattara demeure irrecevable en toute circonstance. Le président du RDR, qui en était assurément conscient, a rendu la Côte d'Ivoire ingouvernable , pour reprendre ses propres termes, de 1994 à 2009, à travers des actes inouïs de violence qui renvoyaient tous, curieusement, à sa personne ou à ses proches. On peut citer, entre autres actes, le coup d'Etat de décembre 1999, la tentative de coup d'Etat de janvier 2001 et la rébellion armée de septembre 2002. Pour de nombreux observateurs de la vie politique ivoirienne, la candidature acceptée de Ouattara à l'élection présidentielle n'est rien d'autre que le prix du sang. En dépit de ses 75 ans révolus, Aimé Henri Konan Bédié figure au nombre des candidats à la présidentielle. Comme M.Ouattara, M. Bédié est un candidat exceptionnel. Il doit aussi sa présence dans le starting block à l'accord de Linas-Marcoussis signé à Paris en janvier 2003 entre les différents partis politiques et mouvements rebelles ivoiriens. S'il n'y avait pas la crise militaro-politique de septembre 2002 et la table-ronde de Linas-Marcoussis, Henri Konan Bédié ne serait pas, au regard de la loi, candidat à l'élection présidentielle. Puisque l'article 35 de la Constitution ivoirienne souligne clairement que le candidat à l'élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus . L'ex-chef de l'Etat, Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, qui est né en 1934 à Dadiékro (Sous-préfecture de Daoukro) a atteint ses 75 ans d'âge cette année 2009, il est de fait pris dans les nasses de la loi. Mais la situation étant exceptionnelle, Konan Bédié demeure dans les rangs malgré la polémique que sa candidature suscite. Naturalisé en 2004 L'artiste-comédien Dolo Adama dit Adama Dahico se trouve, lui aussi, dans une situation qui fait naître la polémique dans l'opinion publique. Naturalisé ivoirien le 7 septembre 2004, il n'a pas le droit au vu de la loi de se porter candidat à une quelconque élection en Côte d'Ivoire qui aboutit à une charge publique où l'on représente les populations (député, maire, président de conseil général). D'autant que le code de la nationalité ivoirienne stipule en son article 43 que l'étranger naturalisé ne peut devenir électeur qu'après 5 ans et être éligible qu'au terme de 10 ans de jouissance de la nationalité ivoirienne. M. Dolo Adama savoure sa 4ème année de naturalisation. Il n'est donc pas encore électeur. Mais la loi ayant ses couloirs exceptionnels, le Conseil Constitutionnel les a empruntés pour en faire bénéficier au citoyen Dolo Adama voire Adama Dahico. Puisque la décision du Conseil Constitutionnel mentionne ceci : Considérant, cependant, que l'article 44 du code de la nationalité ivoirienne précise que le naturalisé qui a rendu à la Côte d'Ivoire des services exceptionnels ou celui dont la naturalisation présente pour la Côte d'Ivoire un intérêt exceptionnel peut être relevé en tout ou partie des incapacités prévues à l'article 43 par le décret de naturalisation. Le talent d'humoriste aux sketchs rassembleurs et prônant la paix a joué en faveur d'Adama Dahico. Même si, comme le disent certains ivoiriens, Dahico pouvait se présenter à une autre élection, pas à la présidentielle qui est loin d'être un jeu dans le contexte actuel de sortie de crise . D'où la polémique qui entoure le cas Dolo Adama. Didier Depry didierdepri@yahoo.fr

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