mardi 24 novembre 2009 par Fraternité Matin

Comme annoncé dans la presse, des détenus dans l'affaire de la filière café-cacao, qui ont récemment assiégé le greffe de la Maca, ont été reçus, hier en fin de matinée, par le procureur de la République, Tchimou Raymond Féhou. Si rien n'a filtré de cette rencontre qui a eu lieu au bureau du chef du parquet, il nous revient, de sources proches du dossier, que le procureur Tchimou leur a dit que même s'il est initiateur de la procédure en cours, il ne peut leur accorder la liberté provisoire qui relève désormais de la compétence du doyen des juges d'instruction, Joachim Gnakadé Ladji.

Celui-ci peut ou ne pas tenir compte de ses observations comme ce fut le cas récemment où il aurait donné, en vain, trois avis favorables à la liberté provisoire.

Il ne serait donc nullement opposé à la demande de mise en liberté provisoire des prévenus. Mieux, en leur demandant d'interjeter appel auprès de la Chambre d'accusation, toujours selon nos sources, il leur aurait donné l'assurance de peser de tout son poids pour faire aboutir dans les meilleurs délais leur demande de mise en liberté provisoire.

Ils sont en tout huit prévenus dont deux femmes à avoir été reçus par le procureur Tchimou. Ce sont : Bolou Sophie Laure Adèle épouse Dago, Loukou Ahou Dominique épouse Agbalessi, Kouassi Tohouri Prosper, Gnako Sokouri Alfred, Sahé Kouadio, Dibgeu Toh Lambert, Souanga Koffi Anokoua Mathurin et Kra Banny Blaise. Placés sous mandat de dépôt dans le courant des mois de juin et juillet 2008, ils sont dirigeants et gestionnaires des structures de sous-traitance avec les sociétés mères de la filière café-cacao dont les responsables, principalement mis en cause, font, eux aussi, l'objet de détention depuis bientôt deux ans. En dépit des assurances données par le procureur Tchimou, les parents des concernés, qui avaient placé un grand espoir en cette rencontre avec le chef du parquet, ont bruyamment manifesté leur colère. Composés pour la plupart de femmes (épouses, mères, filles et autres frères des détenus), ils ont tenté d'assiéger le parquet. Repoussés par les policiers de service au palais, ils ont occupé une heure durant la cour du palais avant d'y être délogés par les forces de l'ordre. De fait, les parents des détenus s'attendaient hier à voir libérer sur le champ les prévenus. Avec des pancartes et des invectives à la bouche, ils ont dénoncé la détention prolongée et injuste des mis en cause.

Le mouvement de protestation s'est poursuivi à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (voir encadré).

Landry Kohon

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