samedi 21 novembre 2009 par Le Temps

Les établissements publics aussi bien du primaire, du secondaire que du supérieur, n'ont toujours pas repris leur bon fonctionnement. Les maîtres continuent de bouder les classes et refusent de reprendre la craie.

L'école ivoirienne va mal depuis quelques années. Et à l'analyse des récents faits, elle n'est pas prête de s'en remettre de sitôt. On n'est donc pas surpris de récolter que de résultats insuffisants voire catastrophiques aux différents examens à grand tirage. Depuis quelques semaines, les universités publiques, de même que les lycées et collèges publics sont fermés. Pour les mêmes causes d'ailleurs : la question salariale ou du moins la revalorisation salariale. Les enseignants du supérieur, du secondaire et du primaire, réclament tous l'application intégrale de leur nouvelle grille salariale. Et pour faire davantage pression sur l'Etat, ils ont tous brandi, pratiquement à la même période, leur épée favorite, la grève. A un moment où la Côte d'Ivoire s'achemine vers la sortie définitive de la crise, avec la tenue très prochaine des élections. Pour le porte-parole de la Coordination nationale des enseignants et chercheurs (Cnec) de l'enseignement supérieur, Pr. Traoré Flavien, la grève s'est imposée à eux comme seul moyen d'être entendu par les pouvoirs publics. Selon lui, l'Etat leur avait promis l'application de la nouvelle grille salariale particulière en cette année 2009. Et curieusement, on s'achemine vers la fin de l'année et l'Etat n'a toujours pas tenu parole. Cet arrêt de cours, dans les amphis et Td des universités publiques qui est observé depuis 3 semaines, n'est pas prêt de prendre fin. Puisque la Cnec a décidé, hier vendredi 20 novembre, d'une rallonge de 2 semaines le mouvement. Idem pour le collectif des 8 syndicats de l'enseignement secondaire et technique. Dont les enseignants, depuis plus d'une semaine, ont emboîté le pas aux professeurs et chercheurs du supérieur. Avec une radicalisation du mouvement. Eux, parlent de grève illimitée dans le secondaire. Autrement dit, jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications d'ordre pécuniaire. Et comme s'ils s'étaient passé le mot, les enseignants de l'enseignement primaire public s'apprêtent à entrer dans la danse. Selon Bli Blé David, président du collectif des syndicats de l'enseignement primaire public de Côte d'Ivoire, les cours seront suspendus dans le primaire pour une durée d'une semaine, à partir du lundi 23 novembre prochain. Pour dit-il, revendiquer le paiement intégral de la nouvelle grille salariale des enseignants du primaire public. Ainsi que le paiement des arriérés de salaires des instituteurs admis au Cap de 1988 à 1992, s'évaluant à plus de 6 milliards de Fcfa. Et dont l'Etat avait promis décaissé, en cette année 2009, un peu plus de 2 milliards de Fcfa pour éponger une partie de ces arriérés, mais qui, selon lui, tardent à venir. Les enseignants du primaire souhaitent, en marquant cet arrêt de travail d'une semaine, interpeller les gouvernants sur la question des salaires des instituteurs. Comme on le voit, tout le système éducatif ivoirien est paralysé par des grèves à répétition déclenchées, presque simultanément, par tous les syndicats de l'enseignement primaire, secondaire et supérieur. Qui, une fois encore risque de compromettre le bon déroulement de l'année scolaire et académique en cours.

Frank Toti

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