samedi 21 novembre 2009 par Le Temps

Après Jean-Marc Guillou, Diaby Sékana. L'ancien défenseur des Eléphants jette un pavé dans la marre des Eléphants. Si Guillou avait, lui, criblé de critiques Vahid Halilhodzic, c'est aux joueurs que Diaby Sékana, lui, s'en prend. L'un des grands artisans du succès de la Côte d'Ivoire à la Can 1992 au Ghana, ne ménage pas du tout la génération actuelle. Si les Eléphants ne produisent pas un jeu en adéquation avec leur énorme potentiel, Diaby a une idée de la cause de ce " péché ". Pour l'ancien international ivoirien, la faute n'incombe pas à l'entraineur. Mais plutôt aux joueurs. " Je suis de loin les prestations des Eléphants. Ce que je constate, c'est que nous avons des talents et un énorme potentiel. Mais, notre sélection est loin d'être une véritable équipe. Nous éprouvons du mal à mettre en place un collectif en Côte d'Ivoire. Un bloc équipe ne se dégage pas. J'évite d'en parler parce que certains croiront à tort que c'est de la jalousie ", assène l'entraineur du FC Lons. Si le champion d'Afrique se réjouit devant la qualification des Eléphants pour la Coupe du monde sud-africaine, il minimise dans le même temps cette performance à cause de la faiblesse de la poule qualificative des hommes de Vahid Halilhodzic. "On fait la différence face à des petites équipes, mais nous ne rencontrerons pas tous les jours le Malawi ou la Guinée. Une équipe comme l'Egypte est un cran au-dessus de nous ", juge-t-il. Ne voulant pas s'adonner à une comparaison des générations, Diaby Sékana note cependant un fait qui l'intrigue et l'exaspère. "Je ne vais pas comparer les époques. Je dirai seulement qu'entre notre génération et celle d'aujourd'hui, la fierté de porter le maillot de l'équipe nationale a disparu. Je ne les (les Eléphants) sens pas jouer avec leur c?ur et leurs tripes. J'ai du mal à me retrouver dans cette génération. Quand on est en sélection, on doit être un soldat. C'était encore le cas il y a une vingtaine d'années. Si les Eléphants s'inspirent de cette mentalité, c'est sûr que nous allons remporter des trophées. La génération 1992 avait également des talents comme Abdoulaye Traoré ou Oumar Ben Salah. Ces gens avaient le mental et la rage de vaincre". L'ancien défenseur du Stade Brestois va même plus loin. "On ne vient pas en touriste en équipe nationale. Il y a des gens qui paieraient pour jouer pour leur pays en Europe. Pourquoi cela ne serait pas le cas en Côte d'Ivoire? On ne parviendra pas à me faire changer d'avis sur ce sujet. Je ne sens pas cet amour profond pour le maillot de Côte d'Ivoire. Ce qui manque, c'est la mentalité et l'engagement des joueurs". Pour la prochaine Can et le Mondial, Diaby Sékana préconise une prise de conscience collective et un dévouement de tous les instants des joueurs ivoiriens. De sorte à "démontrer tout son énorme potentiel sur le terrain ". Pour le meilleur défenseur de la Can 1992, il n'est pas question pour la Côte d'Ivoire d'aller faire de la figuration en Afrique du Sud. "Si on joue avec le c?ur, on peut bien remporter la Can 2010 et aller très loin en Coupe du monde en Afrique du Sud", conclut-il.

Par Abdoul Kapo
kapo02949403@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023