lundi 16 novembre 2009 par Le Mandat

La nuit du 19 Septembre 2002 a marqué le début d`une tragédie dans l`histoire de la Côte-d`Ivoire. En effet, les ivoiriens venaient de se voir imposer une guerre, qui en perdurant s`est muée en une véritable crise. Dans un élan de solidarité, l`opinion internationale a condamné ce raid venu du septentrion et soutenu par certains pays voisins de la Côte-d`Ivoire. Des pays dits frères de la Côte-d`Ivoire comme le Togo ont essayé d`apporter leur concours pour trouver une solution, rien n`y fit. La France, pays colonisateur et partenaire privilégié de la Côte-d`Ivoire a pris les devants et a organisé des pourparlers pour régler le conflit inter- ivoirien. Ainsi naissaient les accords de Marcoussis dont le dispositif positionnait un nouveau premier ministre en la personne de Seydou Diarra, qui devait conduire un gouvernement qui incluait les rebelles et tous les partis politiques. Quand il s`était agi d`appliquer les résolutions sur le terrain, le président non seulement n`a pas respecté les règles du jeu, mais a démis Seydou Diarra. L`opposition ivoirienne significative, en l`occurrence le Rhdp, dirigée par le président Bédié du Pdci, le docteur Alassane Dramane Ouattara du Rdr, M. Mabri Toikeuse de l`Udpci, et M. Anaki Kobena du Mfa n`a pas levé le petit doigt. Les accords d`Accra et ceux de Pretoria ont mis sur orbite le premier ministre Charles Konan Banny qui n`a pu aller au bout de sa mission par la seule volonté de Gbagbo. Il a été purement et simplement limogé par le président Gbagbo. Encore une fois, l`opposition n`a pas réagi. Gbagbo a pris l`initiative du dialogue direct, et s`est déporté au Burkina Faso, où l`Accord politique de Ouagadougou a vu le jour. Ce dernier arrangement politique avait arrêté comme date des présidentielles le 29 Novembre 2009. Avant-hier, M. Mambé, le président de la Cei, organe qui a qualité pour gérer les élections, a officiellement annoncé le report à une date ultérieure de l`élection présidentielle. A l`analyse, l`on comprend bien que cette structure roule pour Gbagbo. Comme pour dire que le président Gbagbo a encore reporté le scrutin présidentiel. Et il faut noter que, depuis lors, les reports des présidentielles se succèdent, par " le génie politique "du chef des frontistes, et l`opposition n`a jamais manifesté sa désapprobation. 2005, 2006, 2008, 2009, constituent les différents reports de cette échéance. Et l`opposition ivoirienne prend acte, et la vie continue. Mais, en réalité, existe-t-il une opposition en Côte-d`Ivoire ? Il est aisé de répondre par la négative. Cette opposition de salon peut-elle tenir tête à Gbagbo, qui, à l`aise, imprime un rythme à la vie politique en Côte-d`Ivoire ? Les partisans de Gbagbo affirment avec dérision que si Gbagbo avait été à la place de ces opposants, en ce qui concerne la date du 29 Novembre 2009, les présidentielles allaient se tenir " en bri ", c`est-à-dire coûte que coûte. Il faut reconnaître que c`est la vérité. L`observation de la scène politique ivoirienne peut faire penser à un " deal " entre le pouvoir et l`opposition qui recevrait des millions en jouant le jeu de Gbagbo au détriment du peuple qui lui, continue de souffrir. Il est à souhaiter que cette hypothèse soit fausse. En tout cas, que l`opposition démontre le contraire en prenant ses responsabilités devant l`histoire. Qu`elle se lève pour " arracher " l`organisation des élections, sinon les ivoiriens risquent de vivre dans cette atmosphère pendant au moins dix ans encore. Cela ne doit pas être envisagé, alors là, pas du tout.
Dos

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