vendredi 13 novembre 2009 par Le Temps

Les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, au nombre de 300 personnes environ, réunis au sein du Collectif des cadres supérieurs de la santé sans emploi ont tenu à dénoncer un certain nombre de pratiques en cours dans l'organisation du concours d'intégration de la fonction publique. Remettant ainsi en cause la crédibilité même dudit concours. De quoi s'agit-il ? Selon le Dr. Eboumou Golé Fulgence, porte-parole du collectif, ayant constaté des zones d'ombre quant à la crédibilité du concours, l'ensemble des cadres supérieurs de la santé sans emploi a décidé de boycotter le déroulement du concours qui était prévu pour le samedi 24 octobre dernier. Selon lui, à quelques jours seulement des épreuves et à leur grande surprise, le nombre de postes à pourvoir est passé de 260 à 120. De plus, soutient-il, à la veille du concours, le nombre de candidats a été gonglé. Pis, note-t-il, sur la liste des candidats devant compétir, figurent en bonne et due forme des personnes n'ayant même pas encore soutenu leurs thèses de doctorat. " Alors que dans les pièces à fournir, il faut la photocopie certifiée du doctorat. Nous avons les preuves de ce que nous disons ", précise le porte-parole du collectif. " Au vue de tout cela, nous disons que le concours est d'avance biaisé. Et perd de facto, sa crédibilité et sa raison d'être ", soutiennent les cadres supérieurs de la santé sans emploi. Ils ont porté un doigt accusateur sur M. Gnépa Barthélémy, Directeur de la formation et des concours à la Fonction publique. Qui, le samedi 24 octobre dernier, était lui-même présent sur le lieu où devaient se dérouler les épreuves du concours. "Ce jour-là, il nous a fait savoir lui-même que pendant qu'on refusait de composer, il faisait composer certains de nos amis", affirme Dr. Eboumou. Selon lui, le chef de l'Etat avait donné des instructions, en 2006, quant à la suppression définitive du concours d'intégration des cadres supérieurs de la santé, au moment où il avait ordonné le recrutement exceptionnel de 1300 nouveaux médecins, au moment de l'affaire des déchets toxiques. " En 2007-2008, 700 cadres supérieurs ont été recrutés directement sans concours. Et aujourd'hui, à notre tour, pourquoi nous demande-t-on de concourir ? ", s'est interrogé le porte-parole. Pour le Dr. Cheke Kama Serges, c'est dommage que les gens veuillent mettre la vie des ivoiriens en danger. Et cela, en orchestrant des magouilles pour recruter des médecins. " C'est la mort assurée pour les patients ", déplore-t-il. Ils ont interpellé le chef de l'Etat, le Premier ministre et le ministre de la Fonction publique afin que des instructions soient données pour la suppression pure et simple de ce concours. "Nous sommes prêts à travailler pour notre pays. Mais nous ne voulons pas être recrutés de cette manière", ont-ils dit. Ils disent attendre d'être reçus par le ministre Hubert Oulaye de la Fonction publique et le 1er ministre Soro à qui, ils ont adressé des courriers.

Frank Toti

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