Les élections de 2000 ont laissé des souvenirs douloureusement indelébiles dans l`esprit de l`opposition ivoirienne. Tia Koné-Laurent Gbagbo et le général Robert Guéi, le trio infernal avait sévi cette année-là. M. " considérant que " (Tia Koné) était incontestablement en mission commandée pour aplanir le chemin d`accession à la magistrature suprême de la Côte d`Ivoire. Cette mission a consisté à éliminer tous les candidats qui pouvaient constituer des obstacles pour l`élection de Koudou Gbagbo.
Ainsi dans une ribambelle de " considérant que " Il a éliminé Aimé Henri Konan Bédié, Alassane Dramane Ouattara, Emile Constant Bombet etc. Les conséquences dramatiques de cette confiscation de la démocratie sont connues de tous. La Côte d`Ivoire s`est embourbée dans une spirale de violences qui continue encore de déployer ses ailes. Le charnier de Yopougon les évènements de mars 2004 où plusieurs centaines d`ivoiriens sont tués, le coup d`Etat de 2002 qui s`est noué en rébellion armée, les évènements de l`hôtel ivoire ainsi que le bombardement de Bouaké sont le résultat des actes de Tia Koné et son commanditaire. Comme si des leçons n`ont pas été tirées de cette situation, on reprend les mêmes choses avec cette fois de nouvelles personnes. L`acteur principal ne s`appelle plus Tia Koné, mais Paul Yao N`Dré, le très bon ami du président candidat Laurent Gbagbo.
Alors que la communauté internationale ayant tiré des leçons de cette situation a mis sur pied un accord qui prend en compte toutes les questions. Ainsi, il a été décidé et accepté par tous les signataires de ces accords que les élections soient ouvertes à ces derniers. Quand bien même la constitution donne des conditions d`éligibilité à la présidence de la république. Mais étant donné que la constitution ne règle pas la crise alors qu`il faut la régler impérativement, alors l`application de l`accord s`impose. Contre toute attente, et comme Tia Koné en 2000, Yao N`Dré veut tout remettre en cause et planter encore les germes de la violence en Côte d`Ivoire. De toutes les façons, rien ne surprend dans les attitudes au nouveau président du Conseil constitutionnel. Ami très proche de Gbagbo, l`on savait qu`il a été nommé à dessein. Mais en le faisant, pense-t-on à tous ces ivoiriens qui depuis 10 ans souffrent d`une crise stupide ? Tiens ! J`oubliais que quand le tonnerre gronde chacun protège sa tête.
Seuls comptent pour les frontistes leurs petits intérêts. Pour le reste, ils s`en jettent.
Rodolphe Flaha