Ainsi, 2. 752. 181 inscrits sur le listing électoral provisoire de 2009 ne trouvent leurs traces nulle part dans les 11 fichiers de croisement retenus. En attendant de savoir le sort que leur réservent les autorités politiques, les analyses sur les causes potentielles de cette situation embarrassante abondent. Et certains observateurs pointent un doigt accusateur vers la liste électorale de 2000 qui, se convainquent-ils, pourrait avoir favorisé le doute qui pèse sur certains Ivoiriens. C'est l'une des conséquences du tripatouillage qu'a subi le listing de 2000. Dans le but d'écarter certaines catégories d'électeurs avant le vote d'octobre 2000, l'on avait sciemment effacé leur traces, révèle une source bien introduite. Des témoignages qui corroborent ces pratiques peu recommandables sont légions. Certains inscrits qui ont pris part au vote de la Constitution s'étaient vus refouler au moment du scrutin présidentiel. Mariétou Sangaré, une des victimes se souvient avoir été l'une des dernières à voter lors du référendum. Pour cela, son bureau de vote l'avait même retenu pour assister aux décomptes. Grande sera sa surprise lorsqu'en octobre 2000, dans le même bureau de vote, elle se verra déclarée introuvable sur la liste des électeurs. Ibrahim Cissé lui, avait été régulièrement inscrit. Mais, lors du scrutin présidentiel, son nom avait également disparu. Il y a fort à parier, soutiennent nos interlocuteurs que la majorité des 2. 752. 181 suspectés aujourd'hui se comptent parmi ces personnes régulièrement inscrites en 2000. Surtout, explique une autre victime des disparitions de noms, leurs traces avaient curieusement refait surface au début de l'opération d'identification et d'enrôlement lancée en septembre 2008. Lors de la présidentielle dernière, l'on m'a dit que mon nom avait disparu. Mais lorsque la Cei a lancé le numéro vert pour que les inscrits de 2000 se fassent connaître, j'ai vérifié et j'y étais, confie Hervé Touré. Autant de bizarreries qui, faut-il le rappeler avaient poussé l'opposition à refuser la proposition du chef de l'Etat de voir le listing de 2000 servir de base pour les joutes futures.
Djama Stanislas