lundi 28 septembre 2009 par Nord-Sud

Lorsque le 24 décembre 1999, le général Guéi et les jeunes gens lui arrachent le pouvoir, Henri Konan Bédié est contraint à l'exil. Les ambitions pour prendre sa place à la tête de l'ancien parti unique se font jour. L'histoire retient cette fameuse phrase de Fologo à son endroit, lorsqu'il revendiquait la présidence du parti : on ne dirige pas un parti politique à 6.000 km de la Côte d'Ivoire. Le colonel Emile-Constant Bombet, à qui Bédié n'a jamais donné les galons de colonel-major auxquels il aspirait avant d'aller à la retraite, affiche lui aussi l'intention d'occuper le fauteuil présidentiel au nom du Pdci-Rda. Charles Konan Banny, ancien gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao), devient Premier ministre et se forge une envergure nationale. Lui aussi prétend au fauteuil trusté par Bédié. Il se présente comme le sage du village, celui qui vient mettre de l'ordre dans un pays détruit par des politiques turbulents. Son frère aîné, le ministre Jean Konan Banny, appuiera les intentions de son cadet en expliquant cruellement que Bédié ayant cassé le canari de bangui, on ne pouvait plus le lui confier , allusion faite au pouvoir d'Etat que Bédié a trop facilement perdu. Mais, face à toutes ces personnalités dont il a pris le soin de mesurer l'audience et d'analyser la menace qu'ils représentent face à son autorité, Bédié man?uvrera progressivement pour asseoir son autorité sur le parti septuagénaire. De retour au pays, il arrive à se faire élire président du parti lors du 11ème congrès du Pdci, tenu en avril 2002. La fièvre contestatrice ne baisse pas pour autant. Le Sphinx de Daoukro s'attache d'abord à mettre hors d'état de nuire les plus radicaux. Il y parviendra sans peine. Ainsi, il contraindra un Laurent Dona-Fologo à s'allier avec le Fpi avec qui il ne cachait plus ses accointances. Dona-Fologo créé d'ailleurs un courant au Pdci qui évoluera plus tard en un parti politique, le Rassemblement pour la paix, le progrès et le partage (Rppp). Accusés de rouler pour le chef de l'Etat Laurent Gbagbo, candidat du Front populaire ivoirien (Fpi) à l'élection présidentielle prochaine, l'ancien ministre Gnamien Yao, le directeur de cabinet de M. Gbagbo, N'Zi Paul David et le gouverneur de Yamoussoukro, N'Dri Apollinaire, sont purement et simplement radiés du parti. Avec les barons dont les attaques étaient moins prononcées et moins attentatoires à son autorité, il jouera la carte de la négociation. C'est ainsi qu'un Emile Constant Bombet, qui avait pris ses distances d'avec le parti, est sur le chemin du retour. Le 31 août 2009, N'zuéba a en effet, rencontré ECB pour des négociations de retour. La présence du concerné à son récent meeting à Agboville pourrait attester que les choses sont rentrées dans l'ordre, même si certains proches de l'ancien ministre soutiennent autre chose. Avec le Premier ministre Charles Konan Banny, les négociations ont été menées au-delà du simple cadre partisan. Il y a eu l'apport des anciens, des parents, des amis. Tout cela a abouti à un modus vivendi et à un partage des rôles entre les deux têtes fortes du Pdci. Banny a accepté de laisser la place à Bédié, en attendant son tour. Dans l'attente, il vise la présidence de l'Assemblée nationale. Chose que Bédié a promis de l'aider à obtenir en cas de victoire. On le voit, avant d'aller à la bataille, Bédié a entrepris de reconstituer l'unité de son parti. Un choix, qui si l'on s'en tient à l'état actuel de ses rapports avec chacun de ces dinosaures, semble avoir porté des fruits.

Vaincre et convaincre

Au niveau des Jeunes, Bédié a réussi à ramener le calme autour du président Kouadio Konan Bertin dit KKB, qui essuyait une rébellion à plusieurs têtes. En fin diplomate, Bédié a procédé à une sorte de partage du gâteau dans lequel chacun trouve progressivement son compte. Atsé Atsé Jean Claude et son Forum est encouragé à mobiliser les jeunes des corps de métier et de la société civile. La Fondation espoir de Zié Coulibaly collecte des fonds pour la campagne. La Jpdci, la structure reconnue par les statuts est également en action après que KKB ait été autorisé à rajeunir l'équipe. L'ancien diplomate Bédié peut se vanter aujourd'hui d'avoir réussi à conduire son navire vers des eaux moins troubles.

BKI

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