mardi 22 septembre 2009 par L'intelligent d'Abidjan

Les patients vivent un véritable calvaire dans les hôpitaux publics depuis peu. Suite à un mot d'ordre de grève lancé conjointement par quatre syndicats, reconduit hier lundi 21 septembre 2009, les infirmiers et les sages-femmes leur ont tourné le dos. Leur objectif, c'est de contraindre le gouvernement à leur accorder un nouveau profil de carrière assorti d'une grille indiciaire revalorisée "véritablement motivante". Passée cette semaine sans une réaction positive du gouvernement, les meneurs entrevoient de durcir le mouvement avec la suppression du service minimum. Les hôpitaux publics ne sont certes pas totalement paralysés comme l'envisageaient les leaders syndicaux d'infirmiers et de sages-femmes, co-signataires du mot d'ordre de grève. Mais, le mouvement affecte le fonctionnement normal de nombreux services des CHU de Yopougon, de Treichville et de Cocody ainsi que des hôpitaux généraux d'Abobo Nord et Sud. Notamment les maternités, la pédiatrie et les soins infirmiers. Dans ces services, les infirmiers et sages-femmes ont manqué à l'appel. Ils ne se sont pas présentés pour se porter au chevet de leurs malades abandonnés aux mains des médecins et des aides-soignants. Hormis ces services, le mouvement de grève est peu perceptible à la banque de sang (Cnts), à l'Institut de Cardiologie et à l'Institut National d'Hygiène Publique. Ce qui réduit le taux de suivi de la grève. Mais pour les meneurs, le faible suivi du mouvement dans les structures sanitaires n'implique pas l'échec de la grève. "Notre grève porte sur le terrain. C'est le suivi du service minimum dans les unités de soins telles que la banque de sang qui fait croire que notre mouvement est peu suivi. Il n'en est rien. Les accouchements sont bloqués. De nombreux soins n'ont pu être dispensés au niveau des trois CHU, d'Abidjan, des CHR et des hôpitaux généraux à l'intérieur du pays. Notre mouvement est suivi à plus de 80%. Cette détermination de nos camarades à faire aboutir nos revendications légitimes doit faire plier rapidement le gouvernement et l'amener à prendre un décret portant profil de carrière clair et motivant ", a indiqué Boko Kouaho, SG du syndicat des infirmiers. Pour lui, ce service minimum devait décrisper la situation sur le terrain et éviter une radicalisation de la grève. "Nous avons suffisamment fait montre de patriotisme, de patience. Mais cela ne saurait perdurer. Si à l'expiration de ce mot d'ordre, rien n'est fait dans le sens de la satisfaction de nos doléances, et que le Gouvernement nous oppose un manque d'intérêt, nous allons passer la vitesse supérieure. Nous allons faire fermer les urgences en décrétant une grève sans service minimum", a-t-il averti. La reconduction de la grève pour cinq jours en vigueur depuis hier prend fin le jeudi 24 septembre 2009. Date de la tenue d'une assemblée générale devant déterminer la conduite à tenir. A savoir la suppression ou non du service minimum.
M.T.T

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