vendredi 28 août 2009 par Le Quotidien

Attention aux viandes que l`on vend à tout bout de champ ! Hamidou, un vendeur de viande braisée, volait les chiens de son voisin. Il mélangeait la chair de ses animaux à la viande de b?uf qu`il vendait par la suite à ses clients. Mais d'où lui provenait cette viande.

Depuis un certain temps, Ouédrago Boukary, un ressortissant Burkinabé, résident à Gobelet, quartier précaire de la commune de Cocody, était tenaillé par une effrayante certitude : quelqu`un dans son entourage lui voulait du mal ! Ce sont les faits qui se sont succédé à un rythme troublant pour ne pas dire inquiétant qui l`on poussé à asseoir une telle conviction. Des voleurs lui avaient rendu visite et avaient emporté ses deux (2) vélos, 3 marmites et 12 poulets. Tirant les leçons de cette amère expérience, Boukary s`est attaché les services d`un chien. L`animal élevé avec soin et devenu un gros chien plein de santé a été retrouvé, un jour, mort. Les connaisseurs en la matière lui apprennent que l`animal a été empoisonné. Par qui ? Mystère. Boukary ne se décourage pas. Il élève un autre chiot. Celui-ci, très rapidement, devient un gros chien. En plein âge adulte, alors qu`il n`a donné aucun signe de maladie, ce chien
est également retrouvé sans vie. Deux chiens morts de la même manière en l`espace de quelques mois, la situation était franchement inquiétante ; ceci d`autant plus qu`après la mort de ces animaux, aucun vol n`avait été commis au domicile de l`infortuné qui passait ses nuits à veiller. Peu de temps après la mort du deuxième chien, un parent lui offre un berger allemand. Pour que ce chien ne connaisse pas le même sort que les deux premiers, Boukary le faisait surveiller et l`attachait assez régulièrement. Au cours des deux années qui ont suivi l`arrivée du berger allemand, Boukary s`est acheté deux autres chiens qu`il élève bien. Au bout de quelques mois, sa concession était gardée par trois chiens impressionnants. Le mystérieux empoisonneur ne faisait plus parler de lui et Boukary regardait grandir ses bêtes avec joie. Son c?ur était maintenant tranquille jusqu`à ce jour du samedi 15 août dernier. Un des trois chiens avait disparu. Toutes les recherches pour le retrouver sont restées vaines. Boukary n`avait pas fini de se poser de questions sur cette mystérieuse disparition, qu`un deuxième chien disparaît de la même manière, une semaine après. Serait-ce là l`empoisonneur qui se manifestait une nouvelle fois de cette étrange manière ? Du coup, la crainte a recommencé à s`installer dans la famille Ouédrago. Mais les choses allaient se préciser quelques jours après ce fait. Ce jour-là, Boukary était dans sa chambre, lorsqu`il a entendu hurler l`unique chien qui lui restait. Le temps d`enfiler une chemise et de sortir, le chien avait disparu sans laisser de traces. Convaincu que le chien ne pouvait pas être loin, Boukary emprunte les ruelles, dans l`espoir de le retrouver. Arrivé au niveau de la concession d`un de ses voisins, un vendeur de viandes braisées, son intuition lui commande de jeter un coup d`?il par-dessus le mur. Hamidou, le voisin avait allumé un grand feu. A côté de lui était posé un sac. Boukary bien caché l`observait travailler. Le feu ayant suffisamment pris, Hamidou se saisit du sac, le soulève et laisse tomber l`animal qui était dans le sac. C`était le chien de Boukary. Malgré le choc qu`il a reçu, Boukary a gardé son calme. Hamidou avait maintenant commencé à brûler les poils de l`animal. Ce n`est qu`en ce moment qu`il sortit de sa cachette pour mettre la main sur son voisin en flagrant délit de vol. A la police, Hamidou avoue son forfait. Selon lui, dans un premier temps, il empoisonnait de gros morceaux de viande qu`il mettait à la portée des chiens qui mouraient foudroyés dès qu`ils avalaient un seul de ces morceaux. Il allait ensuite récupérer les cadavres jetés à la poubelle et, rapidement, les faisait cuire pour les revendre sur les marchés, après les avoir mélangés avec la viande de boeuf. Mais, toujours selon lui, sachant cette technique dangereuse pour les consommateurs, il a changé de procédé. Désormais, il adopte la technique de l`hameçon. Elle consiste à mettre un gros morceau de viande sur un gros hameçon. Le chien happe le gros morceau de viande et se retrouve l`hameçon coincé en pleine gorge. Assommé par la douleur, il suit le voleur sans résistance et sans la moindre plainte lorsqu`il est solidement ferré. Un coup de gourdin sur la tête abrège les souffrances de l`infortuné animal. Tous les cinq (5) chiens de Boukary sont tous passés par là.

Par Ferdinand Bailly


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