mardi 25 août 2009 par Nord-Sud


Compte tenu des difficultés des parents, certains élèves et étudiants veulent faire de petits boulots pour préparer la rentrée. Malheureusement, la recherche n'est pas souvent fructueuse. Nous proposons quelques débouchés qu'ils peuvent exploiter.


Elèves et étudiants, cessez de souffrir ! Pendant les grandes vacances, ils papillonnent à droite et à gauche pour pouvoir trouver un petit boulot. La cherté de la vie pousse les élèves et étudiants à compter sur eux-mêmes pour épauler les parents, confrontés à des difficultés financières. Et ils cherchent à mettre à profit ces périodes de grandes vacances pour s'occuper à des activités lucratives. Il s'agit pour ces jeunes issus généralement de milieux défavorisés, de se faire un peu d'argent afin d'assurer les frais de scolarité, les fournitures ou s'acheter quelques vêtements dès que la rentrée sonne. Malheureusement, le constat est que ces recherches ne se soldent pas toujours par des succès. Le taux d'échec à ces petits boulots est encore bien élevé.

S'y prendre tôt

Et pour cause. En période de crise, les emplois, même précaires, ne courent pas les rues et la majorité des candidats ont une méconnaissance des démarches préalables à suivre pour décrocher un job. J'ai toujours voulu faire quelque chose. Malheureusement, le marché est trop dur et je n'arrive pas à trouver de job, regrette Inza Moumouni, étudiant en deuxième année de lettres modernes à l'université de Cocody. Mais s'il en est ainsi, c'est parce que le jeune homme n'a pas su frapper aux bonnes portes et s'est enfermé dans des circuits informels très peu efficace.
Ils ne savent pas souvent où déposer les demandes de recrutement, suppute Cyrille Manga, promoteur d'un site d'emplois. En effet, au lieu de s'adresser à des agences de recrutements spécialisés, Inza Moumouni s'est contenté des affiches collées sur les murs, les poteaux électriques et dans les endroits publics. Or, ces affichent n'ont aucune crédibilité parce qu'elles sont émises par de vils escrocs avides de gain facile, note Zana Yafolo, responsable des ressources humaines au cabinet Tours d'Ivoire. Pourtant, ajoute M. Yafolo, les vacances scolaires et universitaires offrent bien souvent beaucoup d'opportunités de petits boulots. Certaines professions qui enregistrent des départs en congé ouvrent des perspectives aux élèves et étudiants qui cherchent du travail pendant ces périodes. Pour combler le vide, plusieurs entreprises font appel au service de stagiaires ou d'intérimaires pour suppléer l'absence des salariés. Ce sont les étudiants qui sont les plus privilégiés dans les jobs de vacances. Nous recrutons pour la plupart des agents d'opération pour des campagnes de promotion ou de sensibilisation, explique Fernand Koffi-Kan, directeur administratif de Columbus, une agence spécialisée dans l'évènementiel. Selon M. Koffi, les offres sont très alléchantes et le travail est bien rémunéré. Ces agents intérimaires peuvent toucher presque 150.000 Fcfa par mois, fait-il remarquer. L'année dernière, Younoussa Traoré a été coaché par cette structure pour le compte d'une compagnie de téléphonie mobile. Il vendait des téléphones portables ainsi que des cartes de recharges. Et ça marchait. Parfois, je faisais de très bonnes affaires. Au terme des vacances, je suis arrivé à assurer certains besoins, apprenant par la même occasion à devenir plus responsable. Cela m'a été d'un grand secours et j'ai failli même m'installer définitivement, avoue-t-il, avec un brin d'humour. Les secteurs porteurs, il en existe à profusion.

Les filles plus chanceuses

Quant à l'agence TKP, elle a tissé un partenariat avec les autorités de l'aéroport. A chaque vacance, ce sont au moins une dizaine de temporaires composés prioritairement d'élèves et étudiants qui sont convoyés sur la plateforme pour devenir des porteurs. Ils gagnent entre 100.000 Fcfa et 200.000 Fcfa mensuellement. Un bon pactole en ces temps de galère. Selon Télesphore, en cycle ingénieur dans une grande école, d'autres étudiants viennent se débrouiller sans l'aval des autorités aéroportuaires. En effet, à l'aéroport de Port-Bouêt où l'on enregistre un grand flux de passagers durant la saison de vacances, il existe plusieurs autres opportunités. Dès que j'ai fini avec les examens à la faculté, je viens ici parce qu'il y a des opportunités à saisir, raconte Noël Kramo qui passe le clair du temps à roder devant le hall de départ. Il s'est investi dans le change mais parallèlement à cette activité qui lui procure beaucoup d'argent, il joue l'interprète. Je suis cambiste et interprète, selon les besoins. Actuellement, je n'ai pas de raison de me plaindre , reconnaît-il. Mais selon un agent de placement, il y a également les métiers du tourisme qui offrent assez d'opportunités même si la crise mondiale a ralenti les voyages vers l'Afrique. Selon plusieurs agences spécialisées, ce sont les filles qui sont les plus sollicitées par les entreprises pour les boulots d'assistante de direction ou de secrétaire. Elles sont également prisées dans la distribution et le commerce. Pour Moise Djédjé, chef d'une Petite et moyenne entreprise (Pme), elles vendent mieux et ont des capacités pour faire connaître et accepter les produits. Pour lui, sur le terrain, le sexe féminin reste très dynamique pour l'écoulement des produits. Nos statistiques montre qu'elles ont le plus fort taux de vente et elles atteignent très souvent les objectifs commerciaux qui leurs sont assignés. C'est pourquoi, nous jetons notre dévolu sur elles en période de vacances pour les travails intérimaires, confie-t-il. Avant de noter que l'on enregistre un nombre important de profils d'emplois temporaires. Cependant, force est de reconnaître que même si les emplois de vacances restent une bonne occasion pour les étudiants de s'initier au monde actif, le goût de se faire de l'argent très tôt peut inciter certains à vouloir précipiter les choses délaissant les études et se lançant dans la quête effrénée de sous.

Lanciné Bakayoko

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