samedi 25 juillet 2009 par Fraternité Matin

? Pour le représentant spécial du Sg de l'Onu, quatre questions critiques relatives aux objectifs de réunification devraient être résolues avant les élections? ? Jean-Pierre Lacroix, représentant permanent adjoint de la France à l'Onu : Nous sommes attachés au succès de la sortie de crise en Côte d'Ivoire?




Le 21è rapport du Secrétaire général sur l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (S/2009/344), en application de la résolution 1865 (2009), a été rendu public le 7 juillet. Le 23 du même mois, il a été au centre des échanges entre les membres du Conseil de sécurité après l'intervention du Représentant spécial de Ban Ki-moon en Côte d'Ivoire, le diplomate sud-coréen Young- Jin Choi et du Représentant permanent du gouvernement ivoirien à l'Onu, Alcide Djédjé.



Selon le point des débats qui a été présenté par le bureau de l'information de l'Onu, Young J. Choi a confirmé les appréhensions qu'il avait déjà exprimées à Abidjan vis-à-vis de la Commission électorale indépendante (Cei) avant de s'envoler pour New York la semaine dernière. Et qui avaient trait aux difficultés techniques pour qui pourraient provoquer, si l'on n'y prend garde, un glissement de calendrier avec pour conséquence le non-respect de la date du 29 novembre fixée pour l'organisation du premier tour de l'élection présidentielle. Aussi, a-t-il recommandé au Conseil de sécurité de réfléchir à des solutions de rechange pour parer à toute éventualité. M. Choi s'est inquiété que l'organe chargé de la gestion du processus électoral semble avoir des difficultés à assumer cette tâche et celle de l'organisation du scrutin. Il a, à cet égard, rappelé que le processus d'identification des électeurs, pour ne prendre que cet exemple, a duré neuf mois de septembre 2008 à juin 2009 au lieu de six semaines prévues. Etant donné ces signes d'inquiétudes qui surgissent au milieu de solides progrès observés ailleurs, il est clair, au vu des évolutions qui seront constatées en septembre, qu'il faudra développer de nouvelles options dans le cadre de la prochaine réunion du Conseil de sécurité sur la Côte d'Ivoire, prévue au mois d'octobre. Ceci devra être fait dans le souci de trouver les moyens de réconcilier les contradictions auxquelles font face le processus électoral et celui de réconciliation en Côte d'Ivoire, indique-t-on sur le site onusien, même si il y est précisé, comme c'est le cas pour tous les textes traduits de l'anglais au français, qu'il s'agit d'un document non officiel. Tout en soutenant que le second semestre de la présente année sera décisif pour le processus de paix, qui devrait être irréversible, tant au niveau de la préparation des élections que de la réunification du pays, il a évoqué les domaines susceptibles de constituer des obstacles. Le chef de la mission de l'Onu s'est inquiété de difficultés potentielles qui pourraient naître de la non-résolution de certains obstacles qui se posent concernant la matrice politique-sécurité-finance de l'Accord de Ouagadougou, du fait de sa complexité. Il a rappelé que quatre questions critiques relatives aux objectifs de réunification devaient être résolues avant les élections, à savoir: le transfert de l'autorité des Commandants de zones aux Préfets; la centralisation de la Trésorerie; l'identification et la description des profils des éléments FN afin de les mettre dans la catégorie des ex-combattants ou les intégrer dans l'armée, la police ou la gendarmerie; et enfin assurer leur réintégration et leur rémunération, précise la note.



Pour autant, il n'ignore pas les efforts accomplis grâce à l'engagement de toutes les parties ivoiriennes et l'ensemble du peuple ivoirien avec le soutien de la communauté internationale. En particulier dans le domaine de l'identification de la population et du recensement électoral ayant abouti à l'enrôlement de plus de 6,5 millions de personnes. Il a précisé que des avancées historiques avaient été obtenues sans le moindre incident. Il a estimé que ces réalisations témoignaient de la maturité de la culture politique et de l'esprit de compromis et de non-violence de la population ivoirienne, ainsi que de la contribution critique de l'Accord politique de Ouagadougou à la sortie de crise. Avant de rappeler à l'attention des Ivoiriens le prochain défi majeur qu'ils devront désormais relever. Etant donné que les protagonistes ivoiriens ont pris en main le processus, a ajouté M. Choi, il leur incombe maintenant de prendre en compte l'engagement qui a été pris de tenir l'élection présidentielle à la date du 29 novembre 2009 et de mettre en ?uvre les dispositions de l'Accord de Ouagadougou relatives à la réunification.



Dans sa dernière déclaration sur la Côte d'Ivoire, le SG de l'Onu, Ban Ki-moon avait exhorté les acteurs politiques ivoiriens à faire en sorte que la date de la présidentielle soit respectée après que celles de 2005 et 2008 n'ont pas été tenues.



Et puisque les élections n'ont pas encore eu lieu, il a demandé que le mandat de l'Onuci et de Licorne soit prorogé de 6 mois. Je recommande donc que le mandat de l'Onuci soit prorogé de six mois, jusqu'au 31 janvier 2010, déclare le Secrétaire général dans le21e rapport. Le 22 juillet, la Commission électorale indépendante présidée par M. Robert Beugré Mambé a rendu public le chronogramme des opérations électorales depuis la phase de reconstitution des registres d'état civil à la proclamation des résultats du deuxième tour de l'élection présidentielle. La phase de traitement des données a débuté lundi dernier et a été lancée officiellement le lendemain, à Grand-Bassam. Elle doit aboutir, après la gestion des contentieux, à la confection de la liste électorale provisoire à la fin août. A ce propos, le SG de l'Onu souhaite que le climat de paix soit préservé jusqu'à la fin, quelles que soient les circonstances.



J'espère que tout conflit susceptible de naître avant les élections, notamment au sujet de la liste provisoire des électeurs, sera réglé dans l'esprit de dialogue qui a caractérisé les accords de Ouagadougou. Ban Ki-moon veut prendre au mot la Cei et les protagonistes ivoiriens. À cet égard, je me félicite des assurances que toutes les parties ont données au Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Alain Le Roy, lors de sa récente visite en Côte d'Ivoire, selon lesquelles le premier tour de l'élection présidentielle devait avoir lieu le 29 novembre, et je prends note aussi que toutes les parties lui ont indiqué que les élections pourraient aussi avoir lieu, même si les tâches restantes à accomplir aux fins de la réunification ne sont pas pleinement exécutées, a indiqué M. Ban Ki-moon au Conseil de sécurité.



Comme d'habitude, l'Onu a réaffirmé son engagement à accompagner la Côte d'Ivoire, en l'appuyant à tous les niveaux, notamment au plan sécuritaire.



Paulin N. Zobo

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