mardi 7 juillet 2009 par Nord-Sud

Sarah Dicoh, ex-rédacteur en chef de Radio Nostalgie, est passée devant le juge avec son employeur. Dans cette interview, elle donne des précisions sur le conflit.


Dans un droit de réponse à Fraternité Matin paru ce week-end, la direction de la radio Nostalgie soutient que vous avez refusé sa proposition de faire de vous la responsable du développement et que vous avez préféré avoir recours à la justice. Que répondez-vous à cela ?

Je pense que la Direction générale de Nostalgie doit arrêter de dire ce genre de contre vérité qui ne l'honore pas du tout. C'est d'ailleurs par cette mise au point que j'apprends moi aussi que je devais avoir une promotion et surtout une augmentation de salaire. Je persiste et je signe en disant que le Pdg de Nostalgie, Hervé Cornuel, a nommé quelqu'un à ma place alors que j'étais en repos maladie. La note de service qui a été affichée à la radio le 18 novembre à ce sujet, ne mentionne pas ce qui devait être mon nouveau poste d'affection. Par ailleurs, dans le courrier que j'ai déchargé le 18 janvier, il n'était nullement question d'une affectation à un poste supérieur. L'on me disait plutôt que j'avais été remplacée à mon poste pour cause de maladie, ce qui n'est pas du tout légal, et que mon contrat de travail et mon salaire de rédactrice en chef demeuraient en l'état. D'où vient-il donc qu'il m'a été proposé un poste de supérieur que j'aurai refusé ?


C'est la question que nous som­mes tenté de vous poser ?

C'est le contraire ! Le soir du 18 novembre, quand j'ai appelé M. Hervé Cornuel pour m'enquérir de mon nouveau poste d'affectation, il m'a plutôt répondu que je redevenais une simple journaliste. Je lui ai rappelé que c'était contraire à la loi du travail et qu'on travaille pour monter en grade et non pour être rétrogradé. J'ai les preuves de ce que j'avance. C'est au vu de toutes ces irrégularités que j'ai constitué mon dossier fin août avant de saisir l'inspection du travail, ensuite une avocate qui à son tour, a saisi le tribunal du travail. Ce tribunal a rendu son verdict le 16 juin. Au regard des éléments de chacune des 2 parties, il a été reconnu que Radio Nostalgie m'avait abusivement licenciée. Cette radio est con­­damnée à me verser une dizaine de millions de Fcfa de droits. C'est aussi clair et simple que cela. Et je pense que l'opinion n'est pas dupe. Il faut donc que Nostalgie arrête de faire du dilatoire en essayant maladroitement de se justifier, au risque de paraître ridicule.


Toujours dans cette note, la Direction générale vous accuse d'avoir abandonné votre poste durant 8 mois. Et malgré tout, vous perceviez votre salaire mensuel. On se perd un peu. Qu'en est-il ?

Il y a vraiment de quoi se perdre comme vous dites, tellement c'est inconséquent. Pensez-vous vraiment qu'une société qui fonctionne normalement peut continuer de payer durant 8 mois, avec tous les avantages, un employé qui s'est rendu coupable d'abandon de poste. Soyons sérieux ! L'abandon de poste est une faute lourde et tout manager compétant le sait. Je ne me serais jamais permis de commettre une telle faute durant 8 mois. Surtout que j'étais dé­lé­gué du personnel, donc la garante du respect des lois du travail au sein de l'entreprise. Vous savez, je comprends le désarroi de M. Cornuel. Il a peur d'affronter les conséquences de mon licenciement. Mais il faut qu'il se ressaisisse et qu'il assume en toute res­ponsabilité ce que va entraîner le contentieux qu'il a lui-même créé.


Qu'attendez-vous concrètement de la direction de Nostalgie ?

Nostalgie, à travers sa direction, gagnerait à s'exécuter en me payant mes droits de licenciement, tel que le recommande le verdict prononcé le 16 juin. Je répète que j'ai définitivement tourné la page de Radio Nostalgie. Je suis maintenant tournée vers l'avenir et prête à relever de nouveaux défis pour enrichir ma carrière professionnelle.


S.A.

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