mercredi 1 juillet 2009 par Nord-Sud

Tandis qu`au Sud et au Centre du pays, les opérations de démantèlement et de réinsertion des groupes d`auto-défense touchent presqu`à leur fin, à l`Ouest, ça coince.

Que se passe-t-il à l`Ouest ? Cette interrogation, plusieurs observateurs du processus de désarmement et de démantèlement des groupes d`auto-défense se la pose. Les différents programmes initiés par le Centre de commandement intégré (Cci) et ses partenaires dans cette partie du pays pour ramener les miliciens à la vie civile coincent. L`étape du désarmement n`est toujours pas franchie. Pourtant, au Sud, l`opération s`est déroulée sans heurts (du 18 au 29 mai au Camp d`Akouédo). Plus d`une dizaine de milliers d`éléments issus de divers groupes constitués ont été profilés et dirigés vers les programmes de réinsertion dont le plein démarrage des activités est toujours attendu. Au Centre du pays également, les combattants des mouvements d`auto-défense ont pu être fichés par le Cci qui poursuit leur démantèlement. Selon des sources au sein de la structure dirigée par le colonel Nicolas Kouakou, si rien n`est fait, le désarmement des miliciens de la partie Ouest du pays pourraient demeurer longtemps encore un serpent de mer. Nous avons l`impression que les personnes de cette zone rusent avec l`opération, a confié un officier. Il en veut pour preuve l`éternel recommencement qui caractérise le processus là-bas. En 2006, sous la primature du Premier ministre, Charles Konan Banny, les miliciens de l`Ouest ont donné du fil à retordre au coordonnateur du Pnddr, le général Ouassenan Koné, puis à Alain Donwahi son successeur. Bien qu`ayant pour la plupart présenté des armes et bénéficié du filet de sécurité à cette époque, Apwe, Uprgo, Flgo, Gpp, Uptlci, Fpln, Mlgc, Fs-Lima Sigles de tous ces mouvements qui revendiquent des combattants dans la partie Ouest du pays n`ont cessé de poser des conditions pour faire traîner l`opération. Le 19 mai 2007, ils avaient désarmés, cette fois entre les mains du chef de l`Etat, Laurent Gbagbo, lui-même. Au cours d`une cérémonie officielle à Guiglo, l`un des mouvements, le Frgo a déposé 1.027 armes qui ont été brûlés. Gbagbo en avait profité pour leur prodiguer des conseils : Chez nous les Bété, on dit : To è bia. Et vous dites la même chose. La guerre est finie, ce n`est pas la peine de la faire traîner pour rien. Un message qui n`a visiblement pas été bien perçu par les concernés. Devant leurs hésitations, leur désarmement définitif sera de nouveau mis en veilleuse, avant de reprendre le 2 février dernier. Dans l`entendement du Cci, cette fois, l`on devrait commencer par une sensibilisation sur le territoire suivie du profilage, du désarmement et du démantèlement . Aujourd`hui, c`est cette séance qui bute sur la polémique créée par les miliciens sur le nombre de leurs combattants à prendre en charge. Alors qu`ils ne totalisaient pas plus de 4.000 membres au moment du profilage, le Cci sera surpris de constater au moment du démantèlement et de la prise en compte dans la distribution du filet de sécurité prévu par Ouaga 4 (500.000 Fcfa par personne) que l`Ouest revendique plus de 50.000 combattants. C`est inadmissible et impossible à satisfaire au plan financier. Nous avons donc tout suspendu espérant qu`ils reviendront à de meilleurs sentiments, a confié un responsable du Centre de commandement intégré. Rappelons que les miliciens de l`Ouest ont également tenu tête au chef d`état-major des Fanci, Le général Mangou Philippe. Ce dernier, après avoir démantelé en décembre 2008 plusieurs groupes à Abidjan dont le Gpp, entendait mettre le cap sur l`Ouest pour y procéder à des désarmements. Avec le soutien de plusieurs cadres de leurs régions, les groupes d`auto-défense ont dit non. Plus de 6 mois après, ils demeurent toujours sur leur position. Et jusque-là, Mangou n`y a démantelé personne.


Djama Stanislas

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023