samedi 27 juin 2009 par Le Patriote

L'électricité est un véritable moteur de développement pour le secteur industriel des pays. A la faveur de la deuxième édition des rencontres de la Fnisci (Fédération nationale des industries et services de Côte d'Ivoire) qui a eu lieu le jeudi dernier, à la Riviera, dont le thème était ?? les enjeux de l'énergie pour les entreprises ivoiriennes'', la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie) a éclairé les industriels ivoirien sur ses tarifs. M. Hyppolite Ebagnitchié, directeur général adjoint de la Cie, chargé du pôle Distribution qui a exposé sur ce thème, a révélé que la Côte d'Ivoire, dans la sous-région, à les coûts d'électricité les moins chers au niveau des entreprises industrielles. Surtout quand l'on se réfère à sa production de gaz, infime par rapport au Nigeria qui alimente le Niger. Ainsi, au Liberia, le kilowatt coûte 160 Fcfa ; en Gambie, 135 Fcfa ; au Burkina Faso, 122 Fcfa ; au Sénégal, 99 Fcfa ; au Mali, 85 Fcfa ; au Benin, 75 Fcfa ; au Togo, 75 Fcfa ; au Nigeria, 32 Fcfa ; au Niger, 41 Fcfa ; au Ghana, 69 Fcfa et en Guinée, 61 Fcfa. En Côte d'Ivoire, le kilowatt pour les industriels est facturé à 58 Fcfa. M. Ebagnitchié a rappelé que depuis 1990, un nouveau cadre institutionnel régit le secteur de l'électricité en Côte d'Ivoire. En 2005, a été signé un contrat de concession qui a été renouvelé en 2005 pour 15 ans entre la Côte d'Ivoire et la Cie. Contrat qui, en réalité, est un contrat d'affermage. L'Etat étant le propriétaire des ouvrages et la Cie l'exploitant. Toute chose qui explique pourquoi c'est l'Etat qui fixe les tarifs d'électricité et non la CIE. En ce qui concerne la compagnie électrique et les clients, il s'agit, a souligné M. Ebagnitchié, d'un règlement des services concédés. Selon lui, pour les recettes, la CIE ne bénéficie que de 30%. Au chapitre des difficultés de cette compagnie, il a évoqué pour la seule année 2009, la prévision d'un déficit de 17 mégawatts. Expliquant les fréquents délestages, le Dga de la CIE a relevé l'absence de gaz, d'unités de production d'au moins 100 mégawatts, le taux de croissance de la population et des industriels alors que les investissements pour la construction de certains ouvrages n'ont pas suivi. A cela s'ajoutent les contraintes d'exploitation avec les surcharges, la fraude dans toutes les couches sociales, le gaspillage d'énergie. Tout cela a occasionné des pertes de 10% du chiffre d'affaires, l'aggravation du déficit du secteur. Depuis quelques temps, les ventes n'arrivent plus à couvrir les charges du secteur. Nous avons donc besoin de 90 milliards de Fcfa pour la relance du secteur afin de régler le déséquilibre , a précisé M. Ebagnitchié. Ajoutant que la récente hausse de 10% est toujours insuffisante. Il a par ailleurs révélé que pour l'entretien des barrages, la CIE décaisse annuellement, 6 milliards de Fcfa. Faut-il le rappeler, la CIE s'occupe du transport, de la distribution et de la commercialisation de l'électricité quand le secteur de la production est lui libéralisé.
Jean Eric ADINGRA

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