jeudi 25 juin 2009 par Fraternité Matin

L'une des plus gosses victimes de la contrefaçon dans le pays est Unilever Côte d'Ivoire. En 2006, la société a perdu plus de 4 milliards de francs du fait des copies de sa marque de dentifrice Close up. Face à la gravité de la situation, ses dirigeants se sont armés d'un arsenal de moyens de défense pour contrer les produits contrefaits déversés sur les marchés ivoiriens et ceux de la sous-région. A la faveur de la Journée mondiale de la lutte contre la contrefaçon, ils ont présenté le bilan de leur combat qui, de leur point de vue, est satisfaisant. La société a retrouvé 50% de son marché. Il y a de moins en moins de tubes contrefaits dans les boutiques des commerçants.



Dans sa lutte, l'entreprise a commencé par revoir l'identité visuelle de son produit. Mais très rapidement, les contrefaiseurs ont imité les emballages. Il a fallu alors passer à la sensibilisation des commerçants et de la population, puis à la répression des distributeurs des produits contrefaits avec l'appui de la police, la gendarmerie et des douanes. Entre 2005 et 2006, ce sont 225 mille tubes d'une valeur de 168 millions de francs qui ont été saisis. Et puis, au fur et à mesure que la lutte s'est intensifiée, le taux de présence de produits contrefaits qui était de l'ordre de 80 à 95% sur les marchés a baissé pour ne se situer aujourd'hui qu'à une proportion faible. Le bilan donne 458 mille tubes d'une valeur de 343 millions saisis, 3920 personnes interpellées.



Mais tout comme les dirigeants des autres entreprises victimes de la contrefaçon, ceux de l'entreprise citée plus haut savent que le combat n'est pas gagné. D'où le maintien de la pression par un programme rigoureux de traque aussi bien en Afrique qu'en Chine, principale origine des produits contrefaits. Une société spécialisée en la matière s'occupe de tracer les mauvaises marchandises depuis la ville de Gontsou (Chine). Cela a permis de mettre la main sur d'importantes cargaisons grâce aux douanes.



Mais conscients qu'il faut maintenir la veille, les dirigeants de la société, notamment le président directeur général, veulent pouvoir continuer à bénéficier du soutien de l'Etat. C'est chose entendue dans la mesure où le gouvernement a promis clairement aux industriels de prendre des mesures urgentes et efficientes pour y faire face. L'engagement a été réitéré, hier, par le ministre Dagobert Banzio qui représentait sa collègue Amah Téhoua de l'Industrie et de la Promotion du secteur privé, à l'occasion du forum organisé dans le cadre de la célébration de la 13e Journée de la lutte contre la contrefaçon. Il a surtout exprimé la volonté du gouvernement de jouer sa partition pour réduire la contrefaçon, à défaut de l'éradiquer.



Le forum qui a lieu à la Chambre de commerce et d'industrie se décline en conférence, ateliers et exposition. Il durera trois jours.



Alakagni Hala

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