jeudi 18 juin 2009 par Notre Voie

L'influence de la France en Afrique, en général et en Afrique francophone, en particulier, se réduit comme une peau de chagrin. Vomies hier en Côte d'Ivoire puis au Togo, les autorités françaises notamment Sarkozy et Chirac ont été conspuées, mardi, à Libreville (Gabon) lors des obsèques de feu le président Omar Bongo Ondimba, l'ami de la France?. Cette inimitié dont jouit la France en Afrique s'explique fondamentalement par la politique néo-coloniale de Paris basée sur la campagne de mensonges contre certains Chefs d'Etat africains que l'Elysée ne trouve pas malléables et le pillage des ressources des ex-colonies. Le Président ivoirien, Laurent Gbagbo, caracole en tête des Chefs d'Etat africains que la Françafrique abhorre. En néo-françafricain, Nicholas Sarkozy, a soutenu des contrevérités sur le processus électoral ivoirien et M. Gbagbo. Ses propos rapportés par le journal français Libération sont aux antipodes de la vérité. D'abord, ce n'est pas le Président Gbagbo qui fixe la date de l'élection présidentielle. Elle est fixée par la Commission électorale indépendante (CEI) dominée majoritairement, conformément à l'Accord de Linas-Marcoussis, par la rébellion armée et l'opposition politique proche des rebelles. Le RDR, le parti d'Alassane Dramane Ouattara, l'ami de M. Sarkozy, contrôle sous diverses formes la CEI. Dont on se demande si elle est en réalité indépendante. S'agissant de la sécurisation des élections, l'Etat ivoirien et les différents signataires de l'Accord de Ouagadougou l'ont confiée au centre de commandement intégré (CCI). Avec ses 8000 hommes (4000 FDS et 4000 FAFN), le CCI pourra couvrir tous les centres de vote et permettre des élections sans heurts. L'armée française, à travers la Licorne, est là pour le compte de l'ONU. L'Etat ivoirien peut valablement se passer d'elle. Nulle part dans l'Accord politique de Ouagadougou, il est question de confier la sécurité du processus électoral à l'armée française. Concernant le Président de la République, Laurent Gbagbo, il ne se maintient pas au pouvoir. Il est au pouvoir conformément à l'article 38 de la Constitution ivoirienne qui stipule que le Président en fonction reste au pouvoir tant que l'élection présidentielle ne peut pas se tenir à cause de difficultés affectant l'intégrité du territoire. La présidentielle ne s'est pas tenue en 2005 parce qu'une partie du territoire ivoirien était occupée par la rébellion armée. Avec la signature de l'Accord de Ouaga en mars 2007, le pays est progressivement réunifié d'où la fixation par la CEI de l'élection présidentielle au 29 novembre 2009. Sarkozy peut soutenir son ami Ouattara, c'est son droit mais qu'il ne le fasse pas au détriment de la vérité.


Didier Depry: didierdepri@yahoo.fr

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