jeudi 18 juin 2009 par Fraternité Matin

L'ambassadeur ivoirien à Beijing, Alain Nicaise Papatchi Coffie, soutient le projet de pôle urbain et salue la bonne santé de la coopération entre les deux pays.

Vous avez participé activement aux discussions entre la société privée Sophia immobilier et ses partenaires chinois. Quelles sont les chances de succès de cette opération, quand on sait que des initiatives pareilles mais infructueuses ont été menées en direction d'Israël et de l'Iran?

Le projet de création du pôle urbain d'Abidjan est un projet auquel le gouvernement ivoirien porte un grand intérêt. La présence au sein de la délégation de représentants de plusieurs ministères l'illustre fort éloquemment. Je note également que de son côté, le gouvernement chinois a accueilli très favorablement ce projet. Cette bonne acceptation est un signe très encourageant pour nous et amène à croire aux chances d'aboutissement de ce projet. Bien sûr, beaucoup d'étapes restent à franchir. Nous ne sommes qu'au stade des contacts préliminaires. Mais les conditions me paraissent réunies pour un dénouement heureux. C'est en tout cas ce que j'espère. Et je me sens davantage conforté dans cet espoir à l'issue des entretiens fructueux que le chef de la délégation ivoirienne, M. Moulot Moise Jean - Louis Coffi et moi-même avons eus avec le directeur régional chargé du département des prêts concessionnels de la Banque export ? import de Chine, M. Zhu Ying, ainsi qu'avec le vice-président de l'Association pour l'amitié avec les peuples de l'étranger.

Aux Chinois, vous avez dit que c'est le gouvernement ivoirien qui a mandaté cette délégation et qu'il attendait un résultat. Voulez-vous dire que l'Etat va ou a désormais supplanté Sophia immobilier? Si non, quel mécanisme est ? il prévu dans ce cadre pour obtenir le financement chinois qui se fait d'Etat à Etat?

Il ne faut bien sûr pas perdre de vue que nous parlons ici d'une initiative purement privée. Cependant, elle s'inscrit parfaitement dans la vision du développement économique et social de la Côte d'Ivoire du Président Gbagbo et du Premier ministre Soro Guillaume. Elle ne saurait donc ne pas emporter l'adhésion du gouvernement ivoirien qui a d'ailleurs fait un grand pas dans ce sens, en autorisant la visite en Chine de cette importante délégation conduite par M. Jean-Louis Moise Coffi Moulot, conseiller technique principal au ministère de la Construction, de l'Urbanisme et de l'Habitat. Mais cette adhésion du gouvernement ne signifie pas qu'il se substitue à la société Sophia. Il vient seulement apporter un accompagnement institutionnel nécessaire dans ce type de projet et tout autre soutien dont pourrait avoir besoin Sophia, en la laissant jouer pleinement le rôle qui est le sien. Il ne saurait donc y avoir en l'espèce substitution mais complémentarité.

Vous avez évoqué le problème du financement. Le gouvernement pourrait à ce niveau par exemple, endosser le projet afin de saisir les autorités chinoises pour une requête de financement. C'est d'ailleurs ce qui se fait habituellement ; le but étant clairement d'aider à l'obtention du financement.

Au terme des discussions, la montagne a-t-elle ou pas accouché d'une souris?

Ça me parait très prématuré de dire que la montagne a accouché ou non d'une souris. Comme je l'ai déjà dit, nous ne sommes qu'à la première étape de la négociation. Je constate seulement qu'au stade actuel des échanges, tout converge vers une entente. Ce qui nous invite plutôt à l'optimisme et nous fait espérer un aboutissement heureux. En tant que diplomate et citoyen ivoirien, c'est évidemment mon v?u le plus cher, compte tenu du bénéfice énorme que pourrait tirer la Côte d'Ivoire et des Ivoiriens de la réalisation de ce projet.

Cinquième ambassadeur de la Côte d'Ivoire en Chine, quelle est la qualité des relations diplomatiques entre les deux pays, 26 ans après?

Je pense que les relations sont très bonnes et même excellentes. Nous assistons à un dynamisme croissant amorcé avec mes prédécesseurs et qui se poursuit encore aujourd'hui. Je voudrais d'ailleurs saisir l'occasion que vous m'offrez pour rendre un hommage mérité à mon illustre prédécesseur, l'ambassadeur Konan Kramo, dont nous venons d'apprendre le décès, pour le travail ô combien remarquable et l'empreinte indélébile qu'il a laissés dans la consolidation des relations de coopération entre la Côte d'Ivoire et la Chine.

Pour revenir à votre question, je disais que nos relations avec la Chine sont excellentes. J'en veux pour preuve depuis que je suis à ce poste, les nombreuses visites de personnalités des deux pays dans les deux sens et les nombreux projets de coopération menés à terme ou en cours de réalisation dont la maison des Députés à Yamoussoukro et la construction de nouveaux bâtiments pour le ministère des Affaires étrangères.

Coopérer avec la Chine signifie rompre avec Taïwan. La Côte d'Ivoire a-t-elle définitivement choisi son camp dans cette querelle sino-chinoise?

La Côte d'Ivoire a établi des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine depuis le 02 mars 1983. Notre pays et la République populaire de Chine entretiennent depuis 26 ans des relations de saine amitié et de féconde coopération basées sur le respect, la compréhension et la confiance mutuels et qui ne sont entachées d'aucune difficulté, d'aucun malentendu ou quiproquo.

Il ne s'est donc jamais agi pour la Côte d'Ivoire d'opérer un choix entre la Chine et Taïwan puisqu'elle soutient, sans hésitation, la politique d'une seule Chine avec Beijing pour capitale. La Côte d'Ivoire est donc pour la réunification des deux rives du détroit de Taïwan. Nous saluons à cet égard les récents progrès enregistrés dans le sens de leur rapprochement, notamment avec la récente visite à Beijing du président du Parti Kuomintang de Taïwan.

Pour notre pays, il est une vérité d'évidence que le Tibet et Taïwan sont et font parties intégrantes de la République populaire de Chine.

La présence très remarquée des Chinois sur le marché ivoirien dans plusieurs secteurs d'activité ne contribue-t-elle pas à perpétuer d'une manière ou d'une autre le pacte colonial, dans la mesure où la Côte d'Ivoire reste un débouché pour les technologies et produits de l'empire du Milieu?

Ma réponse est non, puisque la politique extérieure de la Chine est toujours fondée sur le respect et la confiance mutuelle ainsi que sur le principe du bénéfice mutuel communément appelé la politique du gagnant - gagnant. Ce principe qui se traduit au quotidien dans les relations ivoiro-chinoises dément par les faits les ambitions impérialistes et colonialistes qu'on prête à la Chine.

Quel est le point précis des échanges commerciaux entre les deux pays et que compte faire la Côte d'Ivoire pour corriger les déséquilibres?

Pour ce qui est du point des échanges commerciaux, il faut dire que la Chine est devenue aujourd'hui le troisième fournisseur de la Côte d'Ivoire avec 6,9% des parts de marché derrière le Nigeria (29,5%) et la France (16,8%). Les échanges commerciaux sont passés de 50 milliards de francs CFA en 2002 à 112 milliards l'année dernière.

Les exportations de la Côte d'Ivoire en Chine sont principalement des fèves de cacao, du coton et des matières premières énergétiques et minières. La Chine, pendant ce temps, importe en Côte d'Ivoire du matériel électrique, du matériel électronique, du riz, des machines, du textile, des produits chimiques et autres biens de consommation.

La balance commerciale est déficitaire pour la Côte d'Ivoire mais avec l'intérêt croissant des entreprises ivoiriennes pour le marché chinois, cette tendance pourra un jour être sinon inversée, au moins équilibrée. De plus, avec l'annonce faite par les autorités ivoiriennes de transformer à terme au moins 50% des produits destinés à l'exportation, nous avons des raisons de croire à cette inversion.

Des populations africaines ont déclaré la guerre aux produits chinois qui tuent le marché local. Que pensez-vous de cette campagne qui commence à prendre de l'ampleur?

Ces actes sont évidemment à déplorer et des discussions devraient être menées pour arriver à trouver une solution. Mais ce que j'aimerais dire, c'est que la présence chinoise dans nos pays, au lieu d'être vécue comme une concurrence déloyale, doit peut-être être comprise comme une invitation pour nous à nous préparer au défi de la compétitivité. En effet, dans ce monde globalisé, il ne nous est laissé d'autres choix que de pouvoir affronter la concurrence à l'extérieur qui, du fait de l'ouverture des marchés, est inévitable. Nous devons donc rechercher des voies et moyens pour nous adapter à cette réalité.

Selon vous, qu'est-ce qui explique la ruée des pays africains (sans considération de régime politique) vers la République populaire de Chine au détriment de leur ancienne métropole: la volonté d'engager de nouvelles noces ou de diversifier les partenaires?

C'est clairement la volonté de diversifier les partenaires qui pousse les pays africains à cette ruée vers la Chine, comme vous le dites. Mais en plus, comme le disait le Président Laurent Gbagbo récemment, l'Afrique va en Chine car elle ne se sent pas humiliée. En d'autres termes, la Chine traite les pays africains sur un pied d'égalité, dans le respect de leur dignité, de leurs spécificités et de leurs différences et sur la base d'avantages mutuellement bénéfiques. C'est donc dire que toutes ces considérations et cette politique de coopération gagnant - gagnant leur inspirent totalement confiance.

La Chine consent, par ailleurs, des prêts à des taux beaucoup plus avantageux sans conditionnalité politique aucune. C'est pour toutes ces raisons que la préférence des pays africains va aujourd'hui à la Chine. Pour le moment, il n'y a aucune raison valable pour que cette attirance vers la Chine s'amenuise.

L'attrait des Africains pour la Chine n'est donc pas un effet de mode, une situation conjoncturelle. C'est aujourd'hui une réalité concrète basée sur des fondements solides et qui est appelée à s'inscrire dans la durée. L'option des Africains pour la Chine n'est ni un choix affectif ni un choix intéressé. C'est seulement un choix. Un choix objectif.

Un choix qui confine à l'aversion pour les anciennes métropoles?

Attention ! Je tiens à apporter la précision suivante. L'attrait pour la Chine ne signifie pas aversion ou attitude de défiance vis-à-vis des autres grands pays de la planète, encore moins renoncement aux anciennes amitiés. Depuis toujours, notre pays a été fidèle tant à ses principes qu'à ses amitiés. Et croyez-moi, de ce point de vue, notre pays n'a pas changé. Il faut simplement noter que le monde, fût-il globalisé, les économies fussent-elles mondialisées, 50 ans après les indépendances, l'environnement n'est plus le même en Afrique et ailleurs dans le monde.

Les temps ont donc changé, les hommes aussi, les mentalités également. Les dirigeants des grands pays doivent donc en tenir compte et avoir une vision nouvelle de leurs relations avec les pays africains. Il va donc sans dire que notre pays reste toujours bien disposé vis-à-vis de ses partenaires traditionnels, tout en restant ouvert sur le reste du monde.

Les Chinois sont accusés en Europe de ne tenir aucun compte des violations des droits de l'homme et du processus démocratique dans le financement des projets. Quelle est votre analyse sur ce sujet qui défraie la chronique?

Vous savez, beaucoup de choses sont dites sur la coopération sino-africaine. Mais si l'on veut être objectif, on ne pourra pas contester que la Chine fonctionne avec des principes qui lui sont chers et auxquels elle est toujours demeurée fidèle, comme le principe de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats. C'est au nom de ce principe internationalement reconnu, puisque inscrit dans la charte des Nations unies, qu'elle agit partout. Peut-on lui reprocher de respecter le droit international? De plus, la Chine a toujours eu pour priorité le sort des populations des pays qu'elle aide. C'est ce qui motive les actions qui lui sont reprochées en Afrique. Or, il me semble que priver des populations d'une aide vitale sous prétexte de sanction d'un régime politique, est précisément aller à l'encontre des droits humains, puisque le droit à la vie est un droit fondamental. Il apparaît ainsi que la Chine est plus édifiée et plus sensible que d'autres à ces notions de droits humains qui devraient être privilégiées partout, plutôt que des notions politiques de démocratie.

Le boom économique chinois et la parfaite organisation des Jeux olympiques de Beijing ne contredisent-ils pas ceux qui soutiennent que seule la démocratie apporte le développement?

La démocratie est une notion à déclinaisons et applications multiformes. La Chine n'a certes pas voulu adopter le modèle occidental, mais elle a su mettre en place une démocratie adaptée aux réalités et valeurs chinoises qui a fait ses preuves. Elle a, en effet, permis le développement économique spectaculaire que nous connaissons et le rayonnement de la Chine dans le monde. Deux faits que nul ne peut ignorer. D'ailleurs, pour les Etats-Unis comme pour tous les grands pays du monde, la Chine est aujourd'hui un pays incontournable. Tout le monde reconnaît son importance dans la résolution de la crise actuelle et personne n'a, jusque-là, refusé de coopérer avec la Chine à cause de son régime politique.

M. l'ambassadeur, hasard du calendrier, aujourd'hui 04 juin 2009 est le 20e anniversaire des événements de Tian'anmen. Que pouvez-vous dire à ce sujet?

La réflexion que m'inspirent les événements de Tian'anmen de 1989, c'est qu'il y a des limites aux libertés démocratiques et que le désordre ne saurait être un critère de la démocratie. En voulant imposer par des manifestations de rue une supposée réforme démocratique et la démission de hauts dirigeants du pays qui tenaient leur légitimité du peuple, ces manifestants non seulement défiaient l'autorité de l'Etat et mettaient gravement en péril l'ordre public et la sûreté de l'Etat, mais également, ils étaient en contradiction totale avec eux-mêmes; car une minorité ne peut imposer ses desideratas à la volonté populaire et donc à celle de l'immense majorité des Chinois. Je pense qu'une telle situation, quoiqu'il faille déplorer la brutalité de la répression ainsi que les nombreuses pertes en vies humaines qui l'ont sanctionnée, une telle situation, dis-je, aurait conduit à une anarchie difficilement gérable, à un chaos qui aurait causé l'effondrement de ce pays. C'est pourquoi il était impératif pour les dirigeants d'alors de faire régner l'ordre. La suite des événements nous enseigne aujourd'hui qu'ils ont eu raison et qu'une démocratie ne répond pas toujours à un modèle unique à calquer sans discernement, mais peut se construire progressivement, à un rythme que chaque pays, selon ses réalités propres, lui imprime. Le moins qu'on puisse dire c'est que le régime chinois a su établir un savant équilibre entre réforme démocratique et réalités démographique, culturelle mais aussi politique délicates. C'est là le secret du succès de ce pays devant lequel tout le monde s'émerveille aujourd'hui. On n'en serait peut-être pas là si Tian'anmen avait connu un autre dénouement.

Excellence, quel regard portez-vous sur la crise ivoirienne et sur le processus de paix?

En tant que diplomate de carrière et ambassadeur, conformément à l'éthique et à la déontologie de la profession, je suis donc par principe, tenu, comme vous le savez, à l'obligation de réserve et ne devrais me permettre aucun commentaire. De surcroît, sur un sujet d'une extrême délicatesse et ayant une connotation politique évidente. Mais votre question me donne tout de même l'occasion d'indiquer que nous suivons, naturellement, de très près l'actualité en Côte d'Ivoire et comme représentant de notre pays à l'étranger, nous sommes les premiers heureux face aux évolutions remarquables récentes du processus de paix, notamment le bon déroulement des processus d'identification et d'enrôlement et surtout la fixation de la date du premier tour de l'élection présidentielle au 29 novembre 2009.

Dans le cadre de notre mission, nous tenons régulièrement informées de ces évolutions, les autorités gouvernementales et politiques du pays hôte ainsi que le corps diplomatique et les organisations internationales accrédités en Chine. La presse chinoise et étrangère est également informée régulièrement de l'évolution tant de la situation en Côte d'Ivoire que du processus de sortie de crise. J'ai déjà animé des conférences de presse à l'ambassade et participé à plusieurs émissions radiophoniques et télévisées chinoises et étrangères de grande écoute pour en parler et le plus souvent pour rétablir les faits dans leur véracité, compte tenu du fait que certains media, pas toujours bien intentionnés vis-à-vis de notre pays, n'ont pas souvent donné de lui une image convenable, surtout au plus fort de la crise. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'ensemble des media chinois se soit fait l'écho auprès de leur opinion politique de la véritable image de la Côte d'Ivoire.

Qu'en est-il au niveau de vos collègues diplomates?

Pour moi, chef de mission diplomatique de mon pays, je suis en tout cas très heureux de constater chez mes collègues diplomates de tous pays et au niveau des dirigeants politiques et économiques chinois beaucoup de compassion suite à la crise que nous avons vécue. J'apprécie énormément les espoirs qu'ils partagent avec nous de voir notre pays emprunter résolument le chemin de la normalité, de la paix et de la réconciliation.

C'est le lieu et l'occasion de saisir l'opportunité que m'offre votre journal pour remercier du fond du c?ur, une fois de plus, les autorités chinoises pour l'appui qu'elles n'ont eu de cesse de nous apporter depuis l'éclatement de cette crise jusqu'à ce jour. Et qu'elles nous renouvellent à chaque fois, si besoin est, notamment au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies où, comme vous le savez, en tant que membre permanent, la République populaire de Chine est un acteur incontournable de la scène internationale et joue un rôle non négligeable, sinon un rôle politique majeur dans le règlement des conflits internationaux qui sont censés mettre en péril la paix et la sécurité internationales.

Le gouvernement et le peuple ivoiriens, sous l'autorité du Président de la République, ne pourront jamais oublier, non plus, le soutien de poids que nous a apporté la grande Chine, en novembre 2006, avec l'appui des autres poids lourds du Conseil de sécurité que sont la Fédération de Russie et les Etats-Unis d'Amérique, pour que la première mouture de la fameuse résolution nº 1761 du Conseil de sécurité des Nations unies fût raisonnablement amendée dans le sens du respect de la souveraineté, de l'Indépendance et de la dignité de la République de Côte d'Ivoire.

Nous remercions également les autorités chinoises pour tout l'appui qu'elles nous apportent en vue de la réalisation dans notre pays, à des conditions avantageuses, de projets de développement majeurs et prioritaires et d'intérêt national. Nous remercions enfin les autorités chinoises des facilités qu'elles nous offrent et qui nous permettent d'accomplir sereinement et efficacement notre mission en Chine.

Combien d'Ivoiriens sont officiellement recensés en Chine et comment sont-ils organisés?

La communauté ivoirienne en Chine peut être estimée à environ 300 personnes. La plus forte communauté se trouve à Gangzhou (environ 200 personnes), ville commerçante située dans le sud de la Chine. A Pékin, on dénombre une cinquantaine d'Ivoiriens. Le reste est à Shanghai et dans les différentes provinces de la Chine.

Elle est organisée autour de deux principales associations. La première regroupe l'ensemble des Ivoiriens de Chine dans la province du Guangdong (canton en français). La deuxième est exclusivement estudiantine mais subdivisée en sections autonomes les unes des autres dans plusieurs grandes villes.

Les clivages socio-politiques n'ont-ils pas un impact sur la cohésion des Ivoiriens vivant

en Chine? Si oui, comment gérez-vous cette situation?

La communauté ivoirienne de Chine est une entité très homogène qui n'a jamais été affectée par des questions politiques, ethniques, religieuses ou culturelles. Elle est surtout structurée par centre d'intérêt (communauté d'affaires, étudiants, ). Je n'ai donc pas de problème de cohésion. Bien au contraire, la bonne entente au sein de celle-ci a permis de mettre en place la commission locale de la Cei (Commission électorale indépendante) presque par consensus.



Interview réalisée à Beijing par Ferro M. Bally

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