Autant l'entraîneur de l'Asec, Patrick Liéwig, n'est pas aimé par les actionnaires, autant il est soutenu par le président du conseil d'administration du club jaune et noir. Cinq ans à la tête de l'encadrement technique de l'Asec mimosas. Trois titres de champion de Côte d'Ivoire (2004, 2005, 2006), quart de finaliste (2006) et demi-finaliste (2005) de la Ligue africaine des champions. Deux Coupes Houphouët Boigny (2005,2007), trois Coupes nationales (2003,2005, 2007). Patrick Liewig, l'entraîneur de l'Asec, 58 ans, a même été élu à deux reprises meilleur entraîneur de Côte d'Ivoire, en 2004 et 2006. Le palmarès de l'entraîneur français de l'Asec mimosas, à défaut d'être excellent, n'est pas mauvais. En dépit de ces résultats sportifs flatteurs qui auraient pu plaider en la faveur de l'ancien entraîneur des gosses du Paris Saint Germain, c'est plutôt un désamour qui le sépare des actionnaires. Ces derniers reprochent au technicien français la mauvaise gestion de son effectif malgré un bon potentiel humain. Les exemples des joueurs comme Emmanuel Umoh, Koivoguy Alhassan, Koné Seydou, Dié Fonéyé, Adegoké John et surtout l'attaquant ghanéen Idrisu Nafiu qui ont tous été relégués au rang d'éléments intermédiaires au profit de passables académiciens version Pascal Thault sont rappelés à souhait. Patrick Liewig n'a pas pu s'entendre non plus avec Léandro Alvès, le Brésilien que lui-même a fait venir du Paris Saint Germain. L'utilisation de ce joueur n'a pas permis à ce dernier de faire montre de son talent. Et Patrick Liewig n'a pas encore changé de méthode. Les actionnaires ne lui pardonnent toujours pas d'avoir titularisé Dion Sédé qui n'avait plus joué depuis plus d'un mois et laissé sur le banc Koé Tiézan et Gohi Bi Cyriac, deux attaquants types, lors de la 1ère journée de la Ligue des champions, à Hararé. Les enfants ne s'amusent plus L'Asec, selon ses supporters, ne s'amuse plus. Et ils ne reconnaissent plus leur équipe à travers le slogan Les enfants s'amusent et gagnent . La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, c'est le titre perdu en 2007 alors qu'il était à portée de main. Cette année-là, sur dix matches en retard en championnat national de Ligue1 qui auraient pu donner un bon bonus au club en terme de points, l'Asec a enregistré neuf matches nuls et une défaite face à la Société omnisport de l'Armée (SOA). Une situation qui décourage beaucoup de supporters qui appellent de tous leurs v?ux au départ de Patrick Liewig. Tant que cet entraîneur sera là, on n'avancera plus. On ne reconnaît plus notre équipe. Et on ne sait pas ce qui le lie à notre président pour qu'il s'accroche à lui , se plaint Dago H, un fervent actionnaire. Même au sein du conseil d'administration de l'Asec, Patrick Liewig ne ferait pas l'unanimité. Sa gestion est décriée mais la majorité des proches de Roger Ouégnin préfère garder le silence. Ecoutez, quand un entraîneur fait des choix contre nature et qu'il est soutenu mordicus par son président, que voulez-vous qu'on fasse ? C'est lui qui le paye. S'il le garde jusque-là, c'est qu'il est satisfait de son travail , confie un membre de l'entourage de Me Roger Ouégnin. Et, le débat a envahi le site internet du club. Bonsieu Joseph, un internaute jaune et noir a été direct avec Me Roger Ouégnin. Pourquoi gardez-vous l'entraîneur de l'équipe professionnelle alors que 90% des actionnaires souhaitent son départ au vu des résultats de ces dernières saisons ? La réponse de PCA de l'Asec a été aussi directe que claire. La passion du supporter n'est pas celle qui doit animer un dirigeant. Vous parlez de 90% des Actionnaires, mais moi je n'ai pas ces statistiques. Ce que je puis vous dire, c'est que j'ai un entraîneur qui a un bon état d'esprit et qui correspond à ce que je recherche pour gérer mon équipe professionnelle. Je dis donc aux Actionnaires, supportez l'équipe et laissez-moi diriger. Je crois en mon entraîneur
Je crois en Patrick Liewig. Il partira quand lui et moi ne serons plus d'accord sur l'organisation de l'équipe professionnelle. Et comme je suis là pour 50 ans encore (!!!), je vous demande de vous armer de courage, de soutenir l'équipe, de soutenir mon entraîneur, de soutenir notre programme, car contrairement à ce que vous pensez, il fait du très bon boulot. Je vous demande de venir voir, de ne pas vous contenter des résultats actuels qui ne sont d'ailleurs pas si mauvais que ça. Il n'est pas encore l'entraîneur de l'équipe nationale, mais il faudrait que les gens y pensent parce que ceux qui viennent ne font pas mieux que lui . On le voit, contrairement aux actionnaires qui rejettent le coach de leur équipe, le divorce n'est pas pour demain entre le premier garant moral du club et son entraîneur. Ouégnin croit toujours en Patrick Liéwig, et lui fait toujours confiance malgré tout. Depuis 5 ans qu'il est à la tête de l'encadrement technique, sans doute que les actionnaires attendent de Liéwig qu'il leur offre un second trophée de la Ligue des champions après celui de 1998 acquis sous l'Argentin Oscar Fullone. Mais Patrick Liéwig a-t-il les arguments humain et technique pour gagner une Ligue des champions maintenant face aux ogres africains comme Al Ahli, le Zamalek, l'Etoile du Sahel et bien d'autres ? Il est vrai que le niveau technique de la génération actuelle de l'Asec n'atteint pas celle des Zézéto, Aruna Dindane, N'dri Romaric, Koutouan Nantcho Tony et autres de l'ex-académie Mimosifcom. Mais, il faut également souligner que le groupe des Guel, Sam Abouo, Vasanogo, Sié Donald, Badra Aliou n'était pas le plus douée de l'Asec au plan technique, mais il a offert son premier trophée au club. C'est dire que même un groupe moyen, bien géré, peut donner de bons résultats. Le groupe actuel de Patrick Liewig est certes moyen, mais il lui suffit d'utiliser ses joueurs à leur place pour que les résultats suivent. Pour l'heure, les actionnaires campent sur leur position. Roger Ouégnin demeure stoïque et indéboulonnable sur la sienne. Les deux camps ne pourront sans doute se rejoindre que si Patrick Liewig leur offre un autre trophée. L'Asec est dans le dernier carré de la Ligue des champions. Peut-être que cette année sera la bonne. Qui vivra verra.
Tibet Kipré