mercredi 16 juillet 2008 par Notre Voie

Au moment où la grève des chauffeurs de transport en commun paralysent les activités économiques et que le débat fait rage sur la capacité de la Côte d'Ivoire à amortir l'impact de la flambée des cours du pétrole sur les marchés internationaux, la question essentielle est de savoir si ce pays pouvait éviter l'augmentation des prix à la pompe.
En l'espèce, des propositions ont été faites qui concernent la réduction de la fiscalité sur les produits pétroliers de 44% à 30%, la réduction de la péréquation transport de 5 FCFA le litre, et la suppression du prélèvement de 6 FCFA destiné au stock de sécurité. L'ensemble de ces mesures pourrait, in fine, générer une économie d'environ 100 FCFA. Ce qui aurait eu l'avantage de ne pas soumettre les consommateurs à la hausse des prix du carburant.
Un bémol cependant ! L'analyse économique doit s'émanciper des considérations émotives. La réduction de la fiscalité sur les produits pétroliers telle que proposée ci-dessus représenterait 50 milliards par an sur les recettes pétrolières de l'Etat. Avec la situation économique de la Côte d'Ivoire où les recettes ont tendance à baisser du fait de la crise de septembre 2002, et où le budget 2008 prend déjà en compte ce poste, le gouvernement ne peut prendre le risque de compromettre dangereusement l'équilibre budgétaire. De plus, depuis 2002, le transport des produits pétroliers se fait par voie terrestre plus chère que la voie ferrée. Cette situation a contribué plutôt à accroître les coûts du transport. Il n'est donc pas évident qu'il y ait une économie sur la péréquation transport. Dans la même veine, le prélèvement pour le stock de sécurité est destiné à l'exploitation, l?entretien, et à la mise à niveau des équipements du dépôt Gestoci. Il ne serait pas commode de supprimer un prélèvement qui doit assurer l'intégrité du stock de sécurité et maintenir le dépôt en état de fonctionnement. On ne peut omettre dans cette analyse que la production de pétrole brut en Côte d'Ivoire est en baisse depuis quelques années et s'établit actuellement à environ à 45.000 barils par jour. Or, la part de l'Etat dans cette production est seulement de 12%, ce qui se situe aux alentours de 6000 barils par jour. Alors que la consommation nationale excède les 20.000 barils par jour.
En tout état de cause, avec une augmentation nette de 30.078 FCFA à 56.700 FCFA le baril de pétrole brut, soit 88%, le prix d'achat à la Sir ne pouvait que subir également une hausse de 88% de 315 FCFA, soit 277 FCFA qui devrait se répercuter sur le prix à la pompe. Ceteris paribus.
Ainsi, l'augmentation des prix à la pompe était inévitable. Reste à bien mener les négociations qui doivent aboutir à un consensus accepté des deux parties.






J-S Lia

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