Poursuivi par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour cinq chefs d'accusation de crimes de guerre et trois de crimes contre l'humanité, le chef du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, doit comparaître devant ses juges aujourd'hui pour la première fois.Jean-Pierre Bemba, soupçonné de viols, tortures, traitements dégradants, pillages et meurtres, commis par ses hommes en Centrafrique en 2002 et 2003, notent l'AFP et l'AP, a été mis aux arrêts le 24 mai en Belgique sur mandat de la CPI. Il a été transféré, hier, à La Haye, siège de la Cour pénale internationale. Après avoir pris acte jeudi du transfert à la CPI de son chef, le MLC, premier parti d'opposition en République démocratique du Congo (RD Congo), veut voir clôturer cette affaire que d'aucuns utilisent comme fonds de commerce, afin de couler l'opposition. Le MLC attend que la vérité soit établie. Il l'indique dans un communiqué, signé de son secrétaire général ad intérim, Thomas Luhaka. Convaincus de l'innocence de Jean-Pierre Bemba, les cadres et militants du MLC exigent dans ce communiqué que la Cour pénale internationale fasse son travail. Qui est de dire le bon droit objectivement. Le MLC demande à ses partisans d'être vigilants. Afin que Jean ?Pierre Bemba ne soit pas sacrifié sur l'autel de l'injustice. Estimant que la RD Congo a encore grandement besoin du charisme et du leadership du chef du MLC. Première force d'opposition, ce parti, souligne l'AFP, peine à se réorganiser depuis l'arrestation de son leader. La question de la succession n'ayant jamais été abordée officiellement. Mais le transfert de Bemba à la CPI devrait permettre, selon un des cadres de son parti qui s'est confié à l'AFP, de clarifier les choses dans les prochaines semaines.
Ernest Aka Simon