48 heures après la mutinerie qui a secoué les villes de Vavoua et de Séguéla, des négociations devraient être entreprises hier, entre les insurgés et les responsables des deux zones. Selon des informations en provenance de la région du Worodougou, les combattants qui contrôlent la ville exigent la présence de Shérif Ousmane, Commandant de la zone3 de Bouaké. Pourquoi le choix de ce chef de guerre et non le chef d`Etat-Major, Soumaïla Bakayo censé être le père de tous les soldats FAFN ? Cette question est d`importance étant donné que c`est lui, en sa qualité de chef des chefs qui peut résoudre les problèmes qui font l`objet de contestation dans les différents secteurs de commandements et qui sont mal gérés par ses collaborateurs. Beaucoup d`observateurs pensent du coup à une confirmation de la thèse de ceux qui voient Shérif Ousmane comme la bouche et les oreilles de Koné Zackaria à Bouaké. Pour eux, le fait que les mutins de samedi dernier aient porté leur choix sur lui pour conduire les négociations avec leur hiérarchie est la preuve de son implication dans tous les événements de subversion qui secouent les Forces nouvelles. Même si jamais il n`a pas été pris en flagrant délit en donnant des ordres, ceux qui le suivent de près estiment que Shérif, assez malin joue bien le jeu du camouflage en soufflant à la fois le chaud et le froid dans ces genres de situation. " Si les enfants n`ont plus rien, et que Soro ne donne pas des garanties suffisantes, les combattants n`accepteront pas de déposer les armes ", dixit-il dans une interview accordée à un confrère de la place. Cette sortie a dû déclencher le réveil des soldats. Parce que deux jours ont suffi pour qu`ils prennent les rues de Bouaké. Il a fallu que Shérif Ousmane intervienne pour que les enfants regagnent les casernes. Aujourd`hui encore, c`est au même Shérif Ousmane que les mutins de Vavoua font appel. N`y a-t-il pas anguille sous roche ?
Pierre Legrand
legrand07539420@yahoo.fr