lundi 30 juin 2008 par AFP

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), a donné des "instructions claires" pour ne pas employer la force contre les soldats FN qui se sont soulevés samedi, a indiqué dimanche à l'AFP un de ses conseillers.
"Le Premier ministre a donné des instructions claires pour qu'il n'y ait pas un seul coup de feu", a expliqué par téléphone Alain Lobognon, conseiller en communication de M. Soro et directeur de la communication des FN.
Le soulèvement samedi dans les villes de Séguéla et Vavoua (centre-ouest, sous contrôle des FN) ne s'apparente pas à une mutinerie. Il s'agit plutôt "d'éléments contestataires", a souligné M. Lobognon.
"Les éléments contestataires de Séguéla et Vavoua sont "sous la protection de l'Onuci (Opération de maintien de la paix des Nations unies en Côte
d'Ivoire) et de (la force française) Licorne", a affirmé le conseiller de M.
Soro.
"Les +forces impartiales+ (Onuci et Licorne, ndlr) sont en contact avec l'état-major FN pour la mise en oeuvre d'un plan de sécurisation des éléments contestataires", a-t-il ajouté.
Joint par téléphone, le commandant de la zone de Séguéla, Issiaka Ouattara, dit Wattao, qui se trouvait à Bouaké au moment du soulèvement, a confirmé avoir reçu "des ordres du Premier ministre pour maintenir le calme, c'est tout".
"J'ai donné l'ordre à mes hommes de ne pas tirer et de rester en place", a ajouté le commandant Wattao qui se dirigeait dimanche vers Séguéla avec sa garde rapprochée.
"Il ne faut pas lancer une offensive. Ce sont nos éléments après tout", a ajouté le numéro deux de l'état-major FN.
Interrogée par l'AFP, la force Licorne a confirmé que "l'Onuci s'est déployée dans la ville de Séguéla avec des patrouilles pour assurer le retour au calme".
"Licorne n'est pas directement déployée mais s'est mise en position pour intervenir en cas de besoin", a ajouté son porte-parole, le lieutenant-colonel François Guillermet.
Guillaume Soro se trouvait par ailleurs dimanche à Bouaké, quartier général des FN, pour une cérémonie commémorant le premier anniversaire de l'attentat dont il avait été victime dans cette ville le 29 juin 2007.
Des inconnus avaient ce jour-là tiré à la roquette sur son avion au moment de l'atterrisage, faisant quatre morts parmi sa délégation. L'enquête judiciaire n'a pas encore permis de désigner les auteurs ou commanditaires de cet attentat même si des membres issus de la rébellion sont soupçonnés d'en être à l'origine.

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