lundi 23 juin 2008 par Le Temps

Le chemin qui mène à la paix demeure toutefois parsemé d'embûches. La preuve, les soldats de l'ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN) ont encore fait parler d'eux, le 18 juin 2008. En effet, après une première sortie le lundi, ils sont descendus dans les rues de Bouaké, leur fief, mercredi dernier. Armés de machettes, de fusils ou de gourdins, les frondeurs se sont négativement illustrés, selon plusieurs sources, en s'en prenant violemment à des civils. Ils se sont livrés au pillage de magasins et ont retiré des véhicules à leurs conducteurs. C'était là leur façon à eux de réclamer le versement de la prime forfaitaire de 90 000 fCFA, allouée mensuellement à chaque soldat démobilisé. Car, explique-t-on, le paiement de ladite allocation avait accusé un "léger retard d'une semaine". Rappelons que cela entre dans le cadre du processus de désarmement et de réinsertion (DDR), dont la première phase consiste au regroupement des ex-combattants, et a déjà concerné 4 200 éléments sur un effectif officiel de 36 000. Cette manif, rappelons-le, est intervenue quelque deux semaines seulement après le passage d'une mission du Conseil de sécurité de l'ONU, le 9 juin dernier. Celle-ci était allée "encourager davantage les parties à appliquer intégralement et de bonne foi toutes les dispositions de l'Accord politique de Ouagadougou (APO) et ses accords complémentaires, souligner la nécessité de respecter le calendrier qui y est établi et les assurer de l'appui du Conseil à cet égard". On ne le dira jamais assez, beaucoup au sein de la soldatesque de l'ex-rébellion en Côte d'Ivoire ont peur du retour du climat social à la normale. En d'autres termes, ils trouvent leur compte dans cette situation de ni paix ni guerre. Le retard accusé dans le paiement de l'allocation de 90 000 FCFA attribuée à chacun des soldats démobilisés en Côte d'Ivoire en est un exemple patent. Il y a lieu donc que les parties prenantes ?uvrent à ne pas donner des prétextes de débrayage à ces ex-combattants des Forces nouvelles. Il suffit que des erreurs du genre se répètent pour mettre en péril le processus de sortie de crise, qui, tant bien que mal, a connu, depuis la signature de l'APO, une avancée significative. Mais, si la révolte des soldats démobilisés est quelque peu légitime, ils ont, eux aussi, intérêt à ne pas en faire trop sous peine de perdre la sympathie des populations.

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